Pour ceux qui aiment les montagnes ce sont d'anciennes amies. Nous y revenons après bien des années peut-être, et nous les trouvons toujours les mêmes. Elles ne nous réprouvent pas de les avoir négligées pendant une longue absence; elles nous font bon accueil, elles sont pour nous un réconfort, une inspiration, elles nous donnent la force et la paix de jadis. Et cependant non! Il se peut que les années nous aient amené maintes expériences nouvelles qui ont modifié notre point de vue, il se peut que la vie ait pour nous un but plus élevé. Nous trouvons dans les montagnes un charme nouveau. Notre croissance nous a permis d'en comprendre la signification plus profonde, et elles renferment pour nous de nouvelles leçons, elles suscitent en nous de plus hautes pensées. Mrs. Eddy écrit à la page 511 de Science et Santé: "Interprétés spirituellement, les rochers et les montagnes représentent des idées solides et grandes." Les montagnes, telles de vraies amies, ne nous causent jamais de déceptions, elles sont toujours intéressantes, elles nous écartent toujours de ce qui est mesquin et vil. Elles nous encouragent à porter nos regards au-dessus et au delà des luttes et du vacarme du monde, et bien qu'elles soient fermement établies sur la terre, leurs cimes, dépassant les nuages, sont dans les hauteurs calmes et lumineuses. Elles sont le symbole de tout ce qui est grand et noble, donc elles sont de véritables amies. En gravissant les montagnes vers des sommets plus élevés, bien que nous suivions des sentiers rudes et rocheux, nous atteignons des perspectives plus étendues, nous voyons les choses dans leur juste proportion. Lorsque nous arrivons à quelque vallée élevée et solitaire il nous semble que les collines marchent avec nous. Nous nous sentons élevés au-dessus des menus détails de la vie journalière, au-dessus de la petitesse du moi et de notre ambiance. Alors nous apercevons plus clairement ce que cela implique d'être un Scientiste Chrétien.
Il se peut que certains trouvent plus de chaleur et de confort, plus d'amis dans la vallée; celui qui aime à gravir la montagne peut trouver le chemin plus solitaire, plus difficile à mesure qu'il monte plus haut. On arrive à ce qui semblait être le sommet, et on trouve devant soi une étendue de plaine marécageuse; le sommet est encore loin, on a peut-être perdu son chemin; mais notre Guide dans la Science Chrétienne a foulé ce chemin mental. Elle a connu toutes les épreuves du chemin. Elle écrit à la page 429 de Science et Santé: "Il faut du temps pour que la démonstration finale s'accomplisse. Quand nous marchons, c'est l'œil qui nous guide. Nous regardons devant nous, et si nous sommes prudents, nous porterons nos regards au delà d'un seul pas sur la ligne de l'avancement spirituel." Aussi, si nous faisons halte et regardons devant nous, nous discernerons clairement le chemin, nous nous orienterons vers lui et trouverons peut-être quelques pierres et quelques endroits secs qui nous aideront à traverser ce qui semblait être un marécage désespérant, et à chaque pas l'air devient plus frais, plus vivifiant, et la perspective s'élargit. Montagnes sur montagnes se présentent à nos regards; nous ne saurions nous sentir isolés dans ce monde de pensées élevées, et ce que les amis de la vallée pouvaient nous offrir semble petit et mesquin comparé à ce que nous trouvons ici. Ce qui d'en-bas semblait être des difficultés insurmontables se discernent à peine d'en-haut. Soudain, une courbe nous conduit peut-être tout près du sommet, et là, debout, nous regardons autour de nous et ne voyons que liberté et domination—la domination accordée à l'homme par Dieu.
C'était sur une montagne que Moïse communiait avec Dieu, et gagnait la sagesse nécessaire pour bien conduire son peuple; ce fut du sommet d'une montagne qu'il contempla la terre promise avant de quitter ce monde. Peut-être fut-ce alors qu'il atteignit les hauteurs de l'intelligence spirituelle, la lumière de la Vérité et de l'Amour. Il est certain qu'après cette merveilleuse vision, il n'est pas fait mention qu'il ait jamais été vu des yeux humains jusqu'à ce qu'il parût avec Élie, parlant à Jésus sur la montagne de la transfiguration, événement qui révéla aux disciples émerveillés l'immortalité des idées spirituelles. Jésus allait souvent prier sur la montagne; et à la suite d'une de ces expériences il s'éleva tellement au-dessus de toute matérialité qu'il vint à ses disciples marchant sur la mer—la mer dont Mrs. Eddy se sert comme symbole de "l'erreur élémentaire, latente, source de toutes les formes visibles de l'erreur" (Science et Santé, p. 559). La domination que l'on gagne en gravissant les montagnes, n'entraîne-t-elle pas également la domination sur la mer, puisque les montagnes sont comme une mer dont les vagues se seraient solidifiées? Les ondulations de la terre ont souvent la même forme que les ondulations de l'eau; les montagnes sont comme les grandes lames de l'océan, et une montagne peut avoir la forme d'une vague qui se voûte avant de se déferler. Pour Jésus, qui voyait toujours l'idée spirituelle, non la contrefaçon matérielle de cette idée, la mer n'était peut-être pas plus formidable que les montagnes, et il n'en retirait pas moins d'inspiration. On peut atteindre sans peur le sommet des montagnes; et à mesure que la gravitation, ou l'attraction vers la terre s'atténue, la mer n'aura plus pour nous aucune terreur, car la pensée spiritualisée saura se maintenir au-dessus d'elle.
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