« J’irai si j’en ai envie, et ce n’est pas vous qui m’en empêcherez ! »
Les émotions enflaient à chaque seconde et semblaient prendre le dessus. Pour l’adolescent, l’enjeu était de se libérer de l’autorité parentale et de prendre ses propres décisions. Pour les parents, il s’agissait d’inculquer des valeurs morales à leur enfant avant de renoncer à leur « autorité » et, en l’occurrence, ils refusaient d’accorder à leur fils la permission de se rendre chez quelqu’un qui, profitant de l’absence de ses parents, et sans leur avoir demandé l’autorisation, organisait une soirée où, par ailleurs, on servirait des boissons alcoolisées. Toutefois, les propos du fils ne traduisaient pas uniquement une intention menaçante.
En repensant à cette histoire, je me rends compte que notre fils avait également affirmé un fait – fait qui était certainement bien plus dérangeant pour sa mère et moi que la menace en tant que telle. En effet, cette affirmation crachée dans le feu de la colère nous a fait comprendre que nous n’avions plus sur lui l’autorité physique nécessaire pour l’empêcher de faire quelque chose qui soit contraire à nos principes. Pour parler de façon générale, après avoir, pendant des années, pris soin de ses enfants, les avoir aimés, nourris, choyés, protégés et éduqués, il peut être dur, et parfois même extrêmement douloureux pour des parents de se rendre compte qu’ils n’exercent plus d’autorité directe sur leurs enfants. Cette prise de conscience peut être facteur de crainte, d’anxiété et de frustration chez les parents, de colère et de rébellion chez les enfants. Cette situation risque d’engendrer des confrontations et des disputes, et peut-être aussi de briser des liens et de déchirer des familles.
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