Un soir, il y a quelques années, alors que je parlais avec notre fils de treize ans qui venait de se coucher, j’ai découvert qu’il était victime d’intimidation à l’école de la part d’un enfant plus grand, depuis un certain temps. Ce mauvais comportement s’était produit à plusieurs reprises et avait été quelque peu violent. J’ai obtenu autant d’informations que possible de notre fils tout en lui assurant qu’il était aimé et en sécurité et que le harcèlement ne se reproduirait plus.
Je me suis senti extrêmement mal à l’aise en me couchant ce soir-là. J’ai discuté du problème avec ma femme et nous avons décidé qu’il serait bon que je rencontre le directeur de l’école le lendemain.
Tôt le lendemain matin, mes émotions bouillonnantes sont passées d’un état de profonde tristesse que notre enfant ait été victime de ces mauvais traitements à un état de colère intense et au désir d’incriminer l’élève fautif et les adultes de l’école. Je me sentais impuissant. J’aurais aimé avoir pu protéger notre fils.
Je savais que j’avais besoin d’être libéré de la peine, de la tristesse et de la rage que je ressentais, alors je me suis assis à mon bureau pour prier avant la réunion à l’école. Après un certain temps, la réponse que j’ai reçue a été : « Il ne peut pas y avoir de victime s’il n’y a pas d’agresseur. » J’avais besoin de voir l’enfant qui harcelait mon fils différemment, d’un point de vue spirituel, de la façon dont Dieu nous connaît tous.
Christ Jésus nous a enseigné ceci : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5:44, 45) Et Mary Baker Eddy explique dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures comment Jésus guérissait : « Jésus voyait dans la Science l’homme parfait, qui lui apparaissait là où l’homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l’homme guérissait les malades. Ainsi Jésus enseignait que le royaume de Dieu est intact, universel, et que l’homme est pur et saint. » (p. 476-477)
Ces pensées m’ont placé face à un choix : est-ce que je voulais maintenir une vision triste et remplie de la colère de la situation, ou est-ce que je voulais que le problème soit guéri ? Pour voir que notre fils n’était pas une victime, il me fallait changer ma façon de le voir, lui et toutes les personnes impliquées.
Lorsque j’ai commencé à considérer que l’innocence et la bonté de chaque personne sont conférées par Dieu, j’ai commencé à comprendre et à ressentir que notre fils était réellement intouché et constamment protégé par son Père-Mère Dieu qui prenait toujours soin de lui, tout comme l’autre élève, et toutes les personnes à l’école.
Pour moi, les mots « le royaume de Dieu est intact » signifiaient reconnaître que le statut spirituel présent et parfait de chacun est permanent et véritable. Ma certitude vient de ce que par le passé, je me suis appuyé sur ce fait spirituel dans de nombreuses circonstances difficiles et j’ai été guéri. J’ai rapidement commencé à ressentir l’immense amour protecteur de Dieu et Sa puissance, qui m’ont complètement libéré d’une colère oppressante.
Lors de la réunion à l'école, j’ai pu m’appuyer avec grâce sur ce que je connaissais de la sollicitude de Dieu et de la vraie nature de Ses enfants, afin d’orienter le problème vers une résolution juste et aimante. Au lieu d’accusations et de punitions, de réels progrès ont été réalisés sur la base de la compassion et du respect. Le camarade de classe a exprimé ses sincères regrets pour avoir harcelé notre fils, qui était heureux de lui pardonner. Le harcèlement ne s’est plus jamais reproduit.
Je crois que chaque personne impliquée – les deux garçons, ma femme, moi, ainsi que tout le monde à l’école – a bénéficié de la façon pacifique dont nous avons traité ce problème, et de sa résolution.
Shawn Fields
New Marlborough, Massachusetts, Etats-Unis
