Il y a quelques mois, j’ai dû faire une course d’une distance d’environ 5 kilomètres aller-retour.
« Parfait, me suis-je dit, je ferai l’aller-retour à pied. » Lorsque je me déplace dans un but précis, ou même simplement pour le plaisir, je ressens souvent une immense gratitude envers Dieu. La joie et la liberté que j’éprouve alors sont incomparables. Mais cette liberté n’a pas toujours été au rendez-vous.
Dès ma petite enfance, j’ai souffert d’une grave maladie respiratoire chronique, qui a fait l’objet d’un diagnostic par les médecins. Mon activité physique était fortement limitée, car tout effort physique m’empêchait de respirer normalement, de même que toute exposition à la chaleur et au froid. J’ai dû passer une grande partie de mon temps à l’intérieur, sans pouvoir jouer dans notre jardin ni aller régulièrement à l’école.
Depuis toujours je connaissais la Science Chrétienne, mais je ne n'allais pas régulièrement à l'école du dimanche ni à une filiale de L'Eglise du Christ, Scientiste, et je ne comptais pas sur la Science Chrétienne pour assurer mon bien-être. Durant mon adolescence, je demandais à mes parents de faire appel à différents praticiens de la Science Chrétienne afin de prier pour moi. Mais je n’ai pratiquement jamais fait la démarche par moi-même. Même si le traitement du praticien me soulageait, je ne comprenais pas la Science Chrétienne et je n’essayais pas de la comprendre. Je l’utilisais simplement pour éviter les visites tant redoutées aux urgences, où j’ai souvent été admise.
Un événement a cependant marqué un tournant dans ma vie quand j’ai été adulte. Un jour, alors que je me rendais à pied à mon travail, à quelques rues de là, je me suis sentie essoufflée bien avant d’arriver à destination. J’ai décidé de prendre rendez-vous avec un médecin spécialiste faute d’obtenir le soulagement que les traitements métaphysiques m’apportaient souvent. J’ai subi tous les examens demandés, puis le médecin a tenu à être franc avec moi. Ayant toujours souffert de cette maladie, j’avais perdu une grande partie de ma capacité respiratoire et le problème allait s’aggraver. Le docteur m’a également dit que la seule chose qu’il pouvait faire pour moi, c’était de me prescrire un médicament nouveau sur le marché, pour tenter de me soulager un peu. Mais je ne pourrais jamais respirer normalement. La possibilité de retrouver cette capacité avait disparu à jamais, et mon état allait se détériorer peu à peu. La médecine n’avait d’autre solution que de m’apporter un soulagement temporaire.
En écoutant ce terrible diagnostic, je n’ai pu m’empêcher de penser : « Ce n’est pas possible, ce n’est pas vrai. Cela ne peut pas être la vérité émanant de Dieu, qui est la seule Vérité. »
Même si j’ai suivi toutes les prescriptions du médecin et pris le nouveau médicament, je n’ai jamais cessé de penser que rien ne m’obligeait à accepter ce verdict. Les vérités spirituelles que j’avais entendues à l’église de la Science Chrétienne et à l’école du dimanche dans ma jeunesse me revenaient sans cesse à l’esprit, m’incitant à me réveiller de ce scénario erroné d’une vie matérielle et de souffrance.
A l’époque où le diagnostic médical a été fait, mon père était Premier Lecteur de notre église filiale. J’ai assisté plus souvent aux services, et je me suis intéressée à la lecture de la Leçon biblique hebdomadaire de la Science Chrétienne. J’ai également lu pour la première fois Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy de la première à la dernière page. Grâce à cette étude – qui a détourné mon attention de la maladie et m’a rapprochée de Dieu – et aux prières de mes parents, au fil des ans, le problème respiratoire a disparu peu à peu.
La guérison n’a pas été immédiate, mais certaine. En fait, cela a pris environ quarante ans, ce qui, selon la Bible, correspond à la période pendant laquelle les enfants d’Israël ont erré dans le désert après avoir quitté l’Egypte. Mais ma conscience s’est peu à peu illuminée grâce à la compréhension spirituelle de ma perfection d’enfant de Dieu, totalement séparée du rêve d’un être humain possédant une histoire ou une origine matérielle. Cette compréhension a ouvert la voie à la guérison complète de cette maladie quelques années plus tard.
Un jour, en remplissant un formulaire de voyage, je suis tombée sur la question suivante : « Prenez-vous des médicaments ? Indiquez lesquels et à quelle fréquence. » J’ai alors réalisé que je n’avais pas pris de médicaments depuis au moins deux ans et que je n’avais souffert d’aucune difficulté respiratoire, tout en ayant gardé les médicaments dans un tiroir. Cela m’a amenée à me poser d’autres questions : « Pourquoi ai-je encore ces médicaments ? Ai-je peur que Dieu me fasse défaut et que j’en aie de nouveau besoin ? » Et cette question qui m’a le plus effrayée : « La liberté que j’ai aujourd’hui, va-t-elle durer toujours ? »
La réponse, que je savais venir de Dieu, a été la suivante : « Je ne t’abandonnerai pas, n’aie pas peur. » Cela a apaisé ma crainte et le doute, et je me suis débarrassée des médicaments.
Peu après, j’ai suivi le Cours Primaire de Science Chrétienne, et cela m’a donné une base spirituelle plus solide, une compréhension plus claire du fait qu’en réalité, il n’y a jamais eu d’histoire matérielle capable de m’affecter ou de me priver de la santé ou de toute bonne chose ; j’ai aussi compris que l’histoire mortelle n’est l’héritage divin de personne. Cette simple vérité m’a guérie et libérée il y a plus de dix ans.
Ana Carolina Milone Grasso
Montevideo, Uruguay
