Assis sur le bord de mon canapé, crispé, je priais pour être soulagé d'une intense douleur interne. Mais au fur et à mesure que la nuit avançait, le problème s’aggravait. Vers une heure du matin, j’ai appelé mon père pour lui demander de venir me chercher afin de me conduire aux urgences.
Il est arrivé au bout d’une vingtaine de minutes, et il était d’accord pour m’emmener immédiatement à l’hôpital. J’étais prêt à partir, mais il m’a proposé de me lire d’abord quelques cantiques de l’Hymnaire de la Science Chrétienne. J’ai accepté. Je savais qu’il priait en lisant et que ma mère était chez elle en train de prier.
Au bout d’une vingtaine de minutes, je continuais à penser que j’avais besoin d’une assistance médicale. Mon père a aussitôt enfilé son manteau pour se rendre à la voiture, tout en me demandant si je voulais appeler un praticien de la Science Chrétienne afin qu’il prie pour moi. Je n’y croyais pas beaucoup, mais je me suis dit aussi qu’une telle aide ne me ferait pas de mal.
Je me suis rendu dans une autre partie de la maison et j’ai appelé un praticien. Pendant qu’il me parlait, j’ai ressenti de manière tangible cet amour et cette gentillesse qui sont des expressions de Dieu, l’Amour divin. Le praticien savait que j’étais séparé de ma femme depuis de nombreuses années et que nous étions sur le point de divorcer.
Il ne savait pas que j’avais aussi beaucoup lutté pour m’accrocher à l’idée que la Science Chrétienne pouvait être vraie. Je n’arrivais pas à concilier l’enseignement fondamental d’un Dieu qui est toute bonté, tout-puissant et toujours présent avec une froide indifférence à la souffrance que je voyais en tant d’endroits du monde. J’avais le sentiment qu’un Dieu bon était soit absent dans certaines situations, soit tout simplement incapable de protéger les innocents. J’avais décidé de dire à ma famille que je cesserais d’être scientiste chrétien, mais je n’en avais pas encore eu l’occasion. Je n’estimais donc guère être un bon candidat à la guérison par la Science Chrétienne, cette nuit-là.
Le praticien m’a rappelé le conseil de Mary Baker Eddy à ceux qui guérissent par la prière : « Le pauvre cœur qui souffre a besoin de sa nourriture légitime – la paix, la patience dans la tribulation et un sens inestimable de la bonté du Père plein d’amour. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 365) Cette tendre sollicitude m’a touché au plus profond. A ce moment-là, je me suis senti réceptif à « la bonté du Père plein d’amour » qui prenait soin de mon cœur souffrant.
Faisant référence à la parabole du fils prodigue de Christ Jésus, et à l’état mental dans lequel se trouvait le fils avant de décider de rentrer chez lui, le praticien m’a recommandé avec fermeté mais gentillesse de ne pas me « rassasier des carouges » (voir Luc 15:11-32). J’ai interprété cela ainsi : « Ne t’appesantis pas sur le chagrin, la déception, les échecs et les gâchis dans ta vie. Applique-toi du mieux possible à absorber l’amour et la miséricorde dont Dieu te nourrit en ce moment. Cesse de te raccrocher aux carouges et tourne-toi le plus possible vers Dieu, l’Amour. Laisse Dieu te nourrir. »
A la fin de notre conversation, je n’ai pu prononcer autre chose qu’un « D’accord ! Merci ! » étouffé, car j’étais submergé par une vague d’amour. J’ai raccroché et je suis retourné dans le salon, où mon père m’attendait pour me conduire à l’hôpital. En entrant dans la pièce, j’ai eu l’impression que celle-ci était illuminée, bien que l’aube n’ait pas encore commencé à poindre. Je me suis entendu dire à voix haute : « Je me sens bien. Je n’ai pas besoin d’aller aux urgences. Je vais bien. Je ne souffre plus. » Je ne saurais trouver les mots adéquats pour décrire cet instant qui baignait dans une atmosphère d’émerveillement, de calme et de sainteté. Mais c’était bien réel. Je savais que j’étais tout à fait éveillé, je ne rêvais pas.
Voici comment j’ai compris ce qui s’est passé : la bonté et l’amour de Dieu, bien réels et omniprésents, ont brisé la croyance mortelle à l’absence de Dieu, ce qui m’a libéré du problème physique. J’avais découvert, dans une certaine mesure, ce que Jésus nous assure : « Le royaume de Dieu est au milieu de vous. » (Luc 17:21)
Dans ce royaume, Dieu, également connu en Science Chrétienne en tant qu’Amour et Entendement, est toujours présent et Il règne. En présence de l’Entendement, les convictions erronées concernant la maladie et la souffrance ne peuvent tout simplement pas subsister et elles sont détruites. Sous le règne, ou la loi, de l’Amour, la maladie n’a aucun fondement, aucun droit d’exister, et elle disparaît.
Environ une semaine après cette guérison, j’ai réalisé que, la même nuit, j’avais également été guéri de douleurs récurrentes à l’estomac, dont je souffrais depuis des années ; d’autre part, et de manière inattendue, ma tendance à utiliser des mots grossiers, en particulier au travail, a pratiquement disparu. Depuis ces guérisons, qui se sont produites il y a vingt ans, j’ai connu des doutes et des défaites, mais aussi des victoires et d’autres guérisons merveilleuses et encourageantes. Plus important encore, la guérison de cette douleur interne a entraîné un profond changement en moi. Je vais à présent de l’avant en sachant que je peux m’appuyer sur la grâce permanente de Dieu, sans trop me préoccuper de savoir si je pense ou non être digne d’avoir des guérisons spirituelles.
Chaque fois que Dieu ou une guérison me semble hors de portée, je me souviens de cette guérison qui a bien eu lieu. Ce qui s'est passé cette nuit-là était bien réel. L’élévation mentale, l’amour, l’illumination et la guérison de la maladie et de la douleur, tout cela était vrai... et demeure inoubliable.
Todd Hollenberg
Lafayette, Californie, Etats-Unis
