Il arrive que l’on soit troublé, voire terrifié, par des images mentales qui viennent à nous, que ce soit pendant le sommeil sous forme de cauchemars, ou au cours de la journée. Lorsque cela m’arrive, je trouve utile de considérer ces images comme celles que l’on voit sur un écran, et de me dissocier de ce qui défile sur cet écran.
Quand j’étais un jeune adolescent, j’étais en proie à de nombreuses peurs. Je craignais d’être seul, j’avais peur du moindre bruit insolite, etc. Un jour, mon père et moi regardions un film lorsqu’une scène effrayante est apparue. Mon père a mis le film en pause et, me regardant droit dans les yeux, il m’a demandé : « Tu sais que ce que nous voyons ici a été filmé par un caméraman ? »
« Oui », ai-je répondu.
Puis il a ajouté : « Si toi, assis confortablement dans ton fauteuil ici chez toi, tu trembles en voyant ces images, imagine l’état du caméraman qui était sur place pendant le tournage : il a dû être pétrifié ! »
Cette remarque m’a fait l’effet d’un éclair. Après un moment de silence, j’ai ri si fort que tout mon corps tremblait. Ce que mon père avait dit était totalement absurde. Non seulement je n’avais plus eu peur pendant le film, mais les craintes que j’avais entretenues pendant si longtemps avaient également disparu. Elles ne sont jamais réapparues.
Au cours des années qui ont suivi, mon étude et ma pratique de la Science Chrétienne ont permis d’élever davantage mon concept de ce qui est réel et vrai. Mary Baker Eddy explique : « L’existence mortelle est un songe de douleur et de plaisir dans la matière, un songe de péché, de maladie et de mort ; elle ressemble au songe que nous faisons en dormant, où chacun reconnaît que son état est absolument mental. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 188) Cela souligne le fait spirituel que nous ne sommes pas l’apparence ou la forme humaine que nous voyons physiquement. Notre moi véritable est le reflet ou l’idée de l’Esprit.
C’est cette vision erronée qui engendre la peur. Une compréhension plus claire de ce que nous sommes en tant qu’enfants de Dieu lève le rideau sur le véritable « nous ». Christ Jésus déclare : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » (Jean 3:8) Notre véritable individualité est intouchable parce qu’elle émane de l’Esprit ; elle est incorporelle, comme sa source, Dieu. Elle ne peut jamais être attaquée, entachée ou endommagée. Dieu, l’Esprit, est spirituel. Par conséquent, Son reflet, l'homme, est également spirituel. Celui-ci n’est pas perçu par les sens matériels, mais par le sens spirituel.
A un moment donné, ma femme a présenté des symptômes alarmants de maladie. Elle a eu ce qui semblait être une convulsion fébrile, et elle a maigri de plus de cinq kilos en trois jours.
Elle m’a demandé de prier pour elle. J’ai pensé à la façon dont Science et Santé présente la Science Chrétienne comme étant « calme au milieu du témoignage discordant des sens matériels » (p. 306). En m’inspirant de cette déclaration, j’ai affirmé que la véritable identité de ma femme n’était pas corporelle ni organique, mais spirituelle, et qu’elle n’était donc pas sujette à la maladie. Dieu était, est et sera toujours la seule présence, puissance et intelligence créatrice. Par conséquent, il n’existe rien qui ait la légitimité ou le pouvoir de créer, d’orchestrer ou de planifier le moindre mal.
L’une des vérités bibliques qui nous a encouragés tous les deux pendant cette période est la suivante : « Il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu. » (Epître aux Romains 13:1) Science et Santé développe ce point à la page 228 : « Il n’y a pas de pouvoir en dehors de Dieu. L’omnipotence a tout pouvoir, et reconnaître quelque autre pouvoir c’est déshonorer Dieu. L’humble Nazaréen annula la supposition que le péché, la maladie et la mort ont du pouvoir. Il prouva qu’ils sont impuissants. »
Avec persévérance, nous avons continué de prier pendant une semaine. La situation s’est complètement inversée et ma femme s’en est sortie indemne ; elle était complètement guérie, elle avait repris le poids qu’elle avait perdu. J’étais très reconnaissant de voir comment, en tant qu’enfants spirituels de Dieu, nous vivons non pas dans la matière, mais dans l’Entendement divin, Dieu, le bien. Nous ne pouvons donc pas être à la merci du mal. Grâce à la prière, nous pouvons mieux comprendre ce fait et connaître ainsi une plus grande liberté, à l’abri de toute crainte et de toute inharmonie.
