Les apparences peuvent être trompeuses. Et parfois, la tromperie peut conduire à des conclusions erronées sur l’état ou la valeur d’une chose qui vous tient à cœur – votre église, par exemple.
Il est possible que votre église ne compte qu’une poignée de membres et que seuls quelques visiteurs occasionnels assistent à vos services, à l’école du dimanche ou entrent dans la salle de lecture. Peut-être que le nombre de nouveaux venus aux conférences est décevant. Si tel est le cas, il peut être tentant de conclure que l’église est non seulement petite, mais qu’elle n’a pas de sens. Pourtant, les apparences sont trompeuses.
Un rayon de lumière n’est jamais insignifiant ; et l’éclat simultané d’un certain nombre de rayons peut produire une illumination et une chaleur vivifiantes. Il en va de même pour les gouttes d’eau. Quelques gouttes de pluie peuvent faire fleurir certaines plantes du désert. Plus important encore, même une petite expression d’amour, tendrement offerte à un cœur découragé ou effrayé, peut changer une vie.
En pensant à l’église dans des termes similaires, nous voyons que notre amour pour Dieu et notre amour les uns pour les autres et pour l’humanité a plus de valeur que l’or et les diamants. Mais nous devons vraiment le savoir, ressentir cet amour et accorder à l’église une valeur qui soit conforme à ce que nous avons compris.
Assister et participer à un service d’église ou à une réunion de témoignage de la Science Chrétienne nous connecte à la puissance de Dieu, qui révèle Sa nature et notre unité spirituelle avec Lui « sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6:10), et améliore notre vie. Faire partie d’une petite congrégation renforcée par un amour sans limites favorise la santé, le bonheur et la raison d’être de chacune des personnes présentes – et va également au-delà de la congrégation de l’église.
Parfois, l’église peut sembler petite parce qu’elle est isolée ou déconnectée d’un tout plus vaste. Savoir que chaque filiale de l’Eglise du Christ, Scientiste, fait partie d’un mouvement mondial peut nous aider à apprécier la substance plus complète de notre église. Nous pouvons également apercevoir la place importante de notre église dans le mouvement de la conscience humaine collective au travers de la pratique du christianisme, ainsi que l’écrit Mary Baker Eddy, la fondatrice de la Science Chrétienne : « Le christianisme, c’est la sommation faite par l’Amour divin à l’homme d’être semblable au Christ – d’imiter les paroles et les œuvres de notre grand Maître. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 148) Il n’y a rien de petit ou d’isolé dans une telle église.
C’est le sens matériel – la perception des sens physiques – qui mesure les choses par le temps, l’espace et les quantités. Libéré de ces évaluations limitatives, le sens spirituel discerne et apprécie la totalité et la vitalité du christianisme du Christ. Mary Baker Eddy écrit : « L’idée immortelle de la Vérité dans son vol rapide traverse tous les siècles, rassemblant sous ses ailes les malades et les pécheurs. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 55) Le but et l’impact des prétendues petites églises actuelles sont renforcés et amplifiés lorsque celles-ci s’inscrivent dans le contexte plus large d’une illumination chrétienne qui ne peut être interrompue.
Mary Baker Eddy voyait sa découverte de la guérison-Christ sous la forme d’un levain mis « dans trois mesures de farine » (Matthieu 13:33) – la science, la théologie et la médecine – transformant l’ensemble de la conscience humaine. Ce levain est également à l’œuvre dans les « petites » églises et à travers elles, faisant « lever la masse de la pensée humaine » (Mary Baker Eddy, Ecrits divers 1883-1896, p. 166).
Ce qui apparaît aux sens matériels comme un petit groupe insignifiant d’êtres humains luttant pour garder ouvertes les portes de leur église est en réalité la preuve de l’activité continue de la même puissance divine qui a propulsé le christianisme à travers les siècles. Peut-être que ce que Mary Baker Eddy dit de la Science Chrétienne, à savoir que ses effets « se voient moins qu’ils ne se font sentir » (Science et Santé, p. 323), peut également être dit de nos églises.
Lorsque nous sommes tentés de croire que notre église est insignifiante ou qu’elle stagne, nous pouvons nous demander si l’expression de notre amour-Christ pour les autres est en train de rassir ou si elle vient tout juste de sortir du four. Les témoignages de guérison partagés à l’église nourrissent-ils notre désir de devenir de meilleurs praticiens de la guérison et de partager davantage la Science Chrétienne avec les autres ? Notre amour pour notre congrégation et notre localité prend-il forme en servant joyeusement en tant que Lecteur, que moniteur à l’école du dimanche, que bibliothécaire à la salle de lecture, qu’huissier, etc. ? Nous attendons-nous de manière active à ce que les autres trouvent la révélation divine de leur identité spirituelle, ou sommes-nous passifs ? Sommes-nous aux prises avec le découragement et avons-nous renoncé à voir croître l’église ? Craignons-nous le déclin de l’église ? Sommes-nous résignés face à ce déclin ?
Nos réponses devraient indiquer que notre église n’est ni stagnante ni chancelante. Nous ajoutons involontairement à l’apparence de petitesse de l’église si nous participons à distance alors que nous pourrions y être en personne. A l’inverse, nous renforçons la preuve de la grandeur de notre église par notre présence active, par notre engagement et par nos expressions orales de guérison et de gratitude.
Nous pouvons faire face à la croyance selon laquelle notre église est limitée par son emplacement géographique et ses horaires d’ouverture. Nous pouvons considérer notre église comme notre foyer. A propos du foyer, Mary Baker Eddy écrit : « Le foyer est le lieu le plus cher de la terre, et il devrait être le centre, mais non la limite, des affections. » (Science et Santé, p. 58) De même, notre église devrait être le centre, mais non la limite, de nos efforts pour exprimer notre amour pour Dieu et pour l’humanité.
Aucun de nous ne vit isolé. Nous avons tous la possibilité de toucher régulièrement l’esprit et le cœur des autres, de reconnaître, d’apprécier et de nourrir les qualités spirituelles des autres.
En exprimant activement notre amour, nous emportons l’esprit de l’église avec nous partout où nous allons : sur notre lieu de travail, dans notre quartier, dans nos lieux de loisirs. Cet amour brille chaque fois que notre cœur répond avec compassion à ceux qui se sentent accablés par les difficultés. En reconnaissant silencieusement ou à haute voix l’amour de Dieu qui embrasse tout, nous vivons la véritable Eglise et nous étendons sa portée en matière de guérison.
Dans l’église apparemment petite dont je suis membre, le véritable concept d’Eglise est vécu généreusement par chacun tout au long de la semaine. Les dimanches et les mercredis, nous venons puiser une nouvelle inspiration auprès de notre pasteur impersonnel, la Bible et Science et Santé, et nous venons chanter et prier ensemble avec un cœur reconnaissant pour les nouvelles preuves de l’amour de Dieu qui s’expriment dans nos vies. Les témoignages de guérison sont divers et sincères. Même les témoignages donnés à maintes reprises sont partagés avec fraîcheur, gratitude et perspicacité spirituelle. Ces services et ces réunions de témoignage sont un soutien important pour chacun de nous, et notre joie est encore plus grande lorsque nous partageons le foyer qu’est notre église avec des visiteurs. Certains y viennent une fois ; d’autres viennent régulièrement.
Les conversations avec ceux qui entrent dans notre salle de lecture touchent le cœur de ces « voyageurs fatigués » (Science et Santé, p. 570) qui cherchent un sens à leur vie, la rédemption d’expériences passées, un rapport nouveau à la Bible, ou encore l’espoir d’un avenir meilleur. En entendant une perspective spirituelle nouvelle – en étant rassurés au sujet de leur spiritualité et de leur bonté innées, et de l’amour dont Dieu les entoure actuellement, tout en ressentant le respect et l’intérêt dont ils sont l’objet – ils repartent avec de l’espoir. Nos vastes vitrines ressemblent à des « conversations » avec les passants. Nous chérissons cette opportunité de partager des messages sur le pouvoir pratique et édifiant d’un mode de vie spirituellement inspiré. Les livres et les périodiques proposés dans notre salle de lecture s’adressent directement à notre localité à travers ces vitrines.
Ceux qui découvrent notre école du dimanche ressentent l’amour des moniteurs et les élèves de l’école du dimanche entrevoient le pouvoir de guérison des idées spirituelles dont ils entendent parler. Nous sommes encouragés par les retours que nous recevons sur la manière dont ils appliquent ce qu’ils ont entendu et sur la manière dont la participation à l’école du dimanche nourrit leur sens spirituel inné.
Lorsque nous réaliserons que nos activités d’église émanent d’une substance spirituelle inestimable, qu’elles sont une continuation de l’activité intemporelle du Christ, et que nous avons continuellement des opportunités de vivre l’église, notre église ne semblera plus petite, insignifiante ou stagnante. Le jugement matériel sera progressivement remplacé par un sens spirituel plus tangible du vaste impact et de l’immense valeur de notre église. Et le fait de toujours cultiver le sens spirituel et la clarté spirituelle qui l’accompagne continuera de révéler une croissance d’origine divine, ainsi que les effets guérisseurs qui nous bénissent tous.
