Si l’on croyait que 5 × 5 = 20, toutes les équations que l’on voudrait résoudre à l’aide de ce calcul échoueraient. Cependant, une fois compris le principe des mathématiques, on ne serait plus induit en erreur par cette croyance erronée et les prochaines opérations aboutiraient à des solutions correctes.
Dans la Bible, Elisée n’eut pas à résoudre un simple problème de mathématiques. Pour remplir sa mission, il lui fallait comprendre et démontrer la véritable nature de Dieu et de Sa création spirituelle, harmonieuse et entièrement bonne, comme il est dit dans le premier chapitre de la Genèse et confirmé dans le chapitre 21 de l’Apocalypse.
En tant qu’assistant et disciple du prophète Elie, Elisée fut certainement témoin de nombreux exemples du pouvoir de Dieu. Plus tard, alors qu’Elisée avait lui-même un serviteur, celui-ci l’avertit que le roi de Syrie avait envoyé une armée pour le capturer, mais le prophète dit au jeune homme de ne pas avoir peur (voir II Rois 6:8-23). En fait, Elisée pria pour que Dieu lui ouvre les yeux afin qu’il voie ce que lui voyait : la réalité spirituelle qui avait toujours été là, réfutant le mensonge selon lequel le mal est un pouvoir. Le mal n’a rien à voir avec la création spirituelle et bonne de Dieu, et n’a donc aucun fondement dans la réalité. Le serviteur d’Elisée discerna alors la présence de Dieu, pareille à des chars de feu tout autour d’eux, mais qui étaient en réalité l’expression de la sollicitude omniprésente de Dieu.
A la fin de l’histoire, les assaillants furent capturés sans violence puis relâchés. Le récit se termine ainsi : « Et les troupes de Syriens ne revinrent plus sur le territoire d’Israël. » Non seulement la vision qu’avait Elisée du gouvernement de Dieu avait éliminé le mensonge d’une menace pour sa sécurité personnelle, mais la menace même de la guerre avait cédé à la vérité spirituelle si clairement perçue par le prophète.
Cet exemple témoigne de la suprématie de Dieu, du bien qui l’emporte sur le mal, et de la vérité qui triomphe du mensonge. Plus tard, Jésus démontra la pleine étendue de cette suprématie. Il guérit les malades, ressuscita les morts et nourrit les multitudes, démontrant ainsi que les conditions ou les lois matérielles n’ont pas la réalité qu’elles semblent avoir. Jésus éveillait la pensée humaine à la vérité spirituelle, ce qui produisait la guérison. Aussi réels qu’ils puissent paraître, les problèmes s’avéraient être des perceptions erronées et non des réalités. Jésus comprenait que les problèmes physiques apparents étaient en fait des phénomènes de la pensée. Il est donc essentiel de ne pas se laisser influencer par des peurs ou des croyances erronées, c’est-à-dire de ne pas accepter pour vrai ce qui ne l’est pas. Au contraire, il nous faut laisser les idées spirituelles de Dieu imprégner nos pensées et notre existence.
Mary Baker Eddy l’exprime ainsi : « Nous devons comprendre clairement que la puissance mentale peut contrebalancer les fausses conceptions humaines et les remplacer par la vie qui est spirituelle, non matérielle. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 428) Cette « puissance mentale » n’est pas un produit de la volonté humaine ni un pouvoir de l’entendement sur la matière, mais une soumission à l’Entendement divin, Dieu. En nous tournant vers cet Entendement, en le laissant s’épanouir en nous, comme le dit la Bible (voir Philippiens 2:5), nous commençons à aborder la vie d’un point de vue différent. Plutôt que d’accepter comme étant la vérité ou la réalité ce que nous voyons en apparence, nous nous en remettons à l’Entendement, la vision divine, entièrement harmonieuse et bonne, pour nous révéler la réalité.
Quand j’étais soldat, je priais pour ne pas être blessé ni faire de mal à personne. Une fois, je me suis trouvé sur le front lors d’une bataille impliquant plus d’une centaine de soldats des deux côtés. Au moment où j’ai reçu l’ordre de tirer, j’ai appuyé sur la gâchette et mon arme a explosé. Debout au milieu du crépitement des balles, j’étais indemne et incapable de faire du mal à quiconque. En l’occurrence, ma présence dans une zone de guerre ne pouvait pas remettre en question la vérité de ma relation à Dieu et de mon amour pour mon prochain, ce que j’avais affirmé en priant comme étant la seule réalité.
Nous pouvons soumettre toute croyance humaine, toute mauvaise action apparente, tout mensonge au sujet du royaume de Dieu, à l’examen minutieux dont Jésus nous montra l’exemple et parvenir enfin à nous libérer de leurs effets apparents. Il importe peu que le mensonge soit une guerre (comme le démontra Elisée), une pandémie, un bouleversement social, économique ou politique, une pénurie de nourriture ou d’eau, ou toute autre forme de discorde.
Face à la tentation de croire à la réalité du mal, agissons comme le firent Jésus et Elisée. Rejetons la peur et prions pour que nos yeux s’ouvrent pour voir au-delà du mensonge et discerner ce qui se passe réellement dans le royaume de Dieu, où tout est bon. Lorsque nous agissons de la sorte avec fidélité et persévérance, en faisant confiance au Christ, la Vérité, pour nous révéler le royaume de Dieu, notre pensée se conforme peu à peu à la « pensée de Christ » (I Corinthiens 2:16), et notre vie correspond à notre pensée. La vérité spirituelle est révélée. Notre sécurité et notre vitalité s’en trouvent accrues, nous obtenons des guérisons à la fois morales et physiques, notre jugement gagne en sagesse et notre compassion en profondeur, et nous sommes davantage au service de Dieu et de l’humanité.
Warren Berckmann
Invité de la rédaction
