Sous le soleil d'été du Texas, une tortue à oreilles rouges était en train de cuire sur la chaussée brûlante au milieu d’une route très fréquentée. En roulant, mon mari l’a vue juste à temps, et il s’est arrêté prudemment pour la ramasser et la ramener à la maison. Nous l’avons mise dans notre petit bassin sur la terrasse, mais après plusieurs jours, la tortue n’avait pas mangé, sa carapace s’écaillait, sa peau pelait et son avenir semblait incertain.
Alors je me suis mise à prier.
Face à toutes les situations urgentes que l’on connait dans le monde, le problème d’une tortue ne semblait pas très important. Pourtant, j’ai constaté que prier pour les petites choses de la vie courante m’aide souvent à trouver des solutions pour les plus grandes. Dans ce cas précis, j’ai appris quelque chose au sujet de la nature du salut.
Dans son premier sens, le salut signifie la délivrance ou le fait d’être préservé du mal, d’une perte ou d’un péril. Alors que le monde commence à émerger d’une pandémie, on désire revenir à la situation d’avant, sans rien changer. Mais il existe aussi le désir de vivre sa vie d’une manière plus riche et plus utile. Nous ne voulons pas seulement survivre ; nous voulons nous épanouir.
La Bible constitue le fondement de cette vision plus large. On y trouve des récits d’individus qui non seulement ont été délivrés de situations inextricables, mais dont la vie a été améliorée, des caractères transformés, des erreurs rectifiées, des existences régénérées. On a le sentiment d’être relié à quelque chose de plus grand que soi. On se sent inséparablement lié au divin, à Dieu.
Quand je considère le salut dans ce sens, je pense à Christ Jésus. Il a guéri le péché et la maladie et il a même vaincu la mort. Et pourtant, bien que tout cela puisse être formidable et important en soi, Jésus a enseigné que la guérison renvoie à quelque chose de plus grand, une réalité spirituelle qu’il a décrite comme « le royaume de Dieu ». C’est une qualité de vie où la loi de l’harmonie divine est suprême et, en tant que citoyens de ce royaume, nous sommes spirituels, complets, et soumis uniquement au gouvernement de l’Amour divin et parfait, Dieu.
Jésus a décrit ce royaume comme étant « tout proche » et « au-dedans » de chacun de nous. Le salut n’est donc pas quelque chose que nous devons attendre. Le royaume de Dieu est déjà présent dans notre conscience. A mesure que nous comprenons mieux Dieu, nous sommes conscients de vivre dans ce royaume de manière plus concrète.
J’ai constaté que prier pour les petites choses de la vie courante m’aide souvent à trouver des solutions pour les plus grandes.
Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne et fondé le Héraut, il y a un glossaire avec les définitions spirituelles des termes bibliques. Ainsi, le « salut » a pour définition : « La Vie, la Vérité et l’Amour compris et démontrés comme étant suprêmes sur toutes choses ; le péché, la maladie et la mort détruits. » (p. 593)
La Vie, la Vérité et l’Amour sont des noms bibliques pour désigner Dieu. Ils nous permettent de comprendre que Dieu n’est pas un mortel qui dispense le salut comme bon lui semble. Au contraire, Dieu est la Vie même, exprimant la santé, la plénitude et l’immortalité dans toute la création. Dieu est la Vérité, la base de tout ce qui est vrai, droit, bon et pur. Dieu est Amour, le réconfort, la beauté, la joie et un amour débordant pour chacun d’entre nous.
Le monde peut sembler être rempli de violence, de maladie, d’injustice et de souffrance. Pourtant, Jésus a renversé la perception de l’existence comme étant basée sur la matière. Au lieu de juger les choses du point de vue des sens physiques, il partait de Dieu, l’Esprit. Tout ce qui reflète la bonté de Dieu, la Vérité, est la réalité spirituelle. Il a appelé le mal un menteur et « le père du mensonge ». (Jean 8:44) Jésus n’ignorait pas les problèmes. Il a montré que pour toute menace du mal, y compris une blessure ou une maladie, il existe un fait spirituel qui corrige et guérit.
Cela me ramène à mon histoire de tortue. J’avais jugé la situation du point de vue matériel. L’exposition prolongée au soleil avait causé des dommages irréversibles, mais l’Amour divin est la seule puissance et l’unique cause légitime dans tout l’univers. J’ai prié en considérant ces faits spirituels. Il m’est apparu clairement que l’image physique devait être fausse du point de vue de Dieu. L’amour est le refuge éternel pour tous.
Ce jour-là, la tortue a commencé à manger et à se développer. En fait, dernièrement, elle est devenue trop grande pour notre bassin, et nous lui avons trouvé un endroit plus spacieux à proximité.
Il s’agit d’un petit exemple. Mais, tout comme les ronds dans l’eau, notre compréhension du salut s’élargit chaque fois que nous reconnaissons et prouvons que les lois du royaume de Dieu sont maintenant pleinement en vigueur. Lorsque j’ai ouvert ma pensée à cela, j’ai été guérie physiquement et à maintes reprises j’ai ressenti la présence salvatrice de Dieu.
C’est le véritable salut, dans lequel nous entrevoyons un sens plus large de la vie, la Vie qui est Amour, Dieu, dans Lequel chacun non seulement survit, mais est assuré de s’épanouir !
