Quand j’avais un peu plus de vingt ans, je me souviens avoir entendu parler de ces sociétés japonaises qui cherchaient tous les jours à améliorer leurs produits, y compris les plus réussis, et avoir été plein d’admiration devant elles. Cette approche des affaires m’a beaucoup plu.
J’ai été encore plus enthousiaste lorsque j’ai connu la Science Chrétienne, qui nous guide dans ce même désir de progresser individuellement. La Science Chrétienne nous révèle, et nous permet, de véritablement démontrer que cette amélioration continuelle est le résultat naturel de la compréhension et de l’acceptation de la vraie nature de Dieu, dont la Bible nous dit qu’Il est parfait (voir Matthieu 5:48). Durant les précieux moments où j’ai compris cette vérité spirituelle, j’ai vu se résoudre des situations difficiles au travail comme à l’église, ainsi que des difficultés financières et relationnelles, et également des problèmes de santé. Il m’a ainsi été prouvé que la pensée, élevée par une conscience spirituelle de la perfection de Dieu, apporte l’harmonie dans notre existence, et ce de façon très concrète.
Chaque moment d’une telle conscience offre un précieux aperçu de la perfection véritable et immuable du Principe divin – un synonyme de Dieu inspiré par la Bible et employé en Science Chrétienne. Il va de soi que tout ce que ce Principe parfait produit est également sans défaut. Le passage des Ecritures référencé plus haut, selon lequel Dieu est parfait, nous demande également à tous : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » L’œuvre de Dieu comprend la nature spirituelle et pure de chacun de nous, Sa création divine complète et bien-aimée.
Prendre conscience de cette individualité spirituelle, c’est la base de la pratique de la guérison en Science Chrétienne. Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, l’explique ainsi : « La Science métaphysique ou Science divine révèle le Principe et la méthode de la perfection – comment acquérir un entendement qui soit en harmonie avec Dieu, en sympathie avec tout ce qui est bien, opposé à tout ce qui est mal, et un corps gouverné par cet entendement. » (La guérison chrétienne, p. 14)
Dans notre quête de santé et d’harmonie, nous pouvons donc prier pour nous identifier, et pour ouvrir notre cœur, aux qualités et aux pensées qui sont « en sympathie avec tout ce qui est bien, opposé[es] à tout ce qui est mal », et aussi pour identifier et rejeter celles qui ne le sont pas. Dans cette prière, l’inspiration spirituelle détourne nos pensées d’un sens matériel de nous-mêmes vers l’identité véritable et parfaite que Dieu connaît. Cette croissance spirituelle est l’amélioration dont nous avons le plus besoin, et que nous pouvons continuellement avoir.
Mais pourquoi ne pas partir à l’inverse de l’imperfection humaine pour essayer, par des efforts volontaires, de l’améliorer ? Parce qu’au final cela s’avère une tâche ingrate. A première vue, le désir de parvenir à la perfection humaine, qui en fait n’existe pas, peut sembler proche de l’idée de découvrir la perfection divine, qui, elle, existe éternellement. Mais puisque la perfection humaine n’existe pas, cet objectif engendre sans cesse la déception. Le perfectionnisme humain fait peu de cas de ces qualités qui sont « en sympathie avec tout ce qui est bien », comme la patience, l’aptitude au pardon, la générosité ou la joie, et qui expriment notre vraie perfection en tant qu’enfants de Dieu.
J’ai entendu le témoignage émouvant d’une personne qui, après avoir pris conscience de cette tendance en elle, a réussi à la vaincre. La veille au soir de la Journée d’Actions de Grâces, une maman avait tout préparé pour que la réunion de famille soit parfaite, et elle était allée se coucher, certaine que chaque détail était en place. Mais le lendemain matin, un accident l’a obligée à garder le lit, si bien que sa famille a dû préparer à sa place le repas qu’elle avait méticuleusement prévu.
Seule dans sa chambre, à l’étage, elle a entendu son mari et ses enfants rire joyeusement en préparant le repas. Dans un moment de lucidité, elle s’est rendu compte avec honnêteté que sans ses exigences stressantes pour que tout soit parfait, leurs efforts, qui étaient loin d’être parfaits, laissaient de la place pour les rires qu’elle entendait. Elle a constaté avec surprise que la perfection de Dieu s’exprimait mieux dans leur joie audible que dans la réalisation minutieuse d’un repas exécuté avec précision.
Ce changement de pensée a été pour elle un réveil spirituel, et son état physique s’est alors suffisamment amélioré pour qu’elle puisse se lever et participer à la joie générale. Peu de temps après, elle n’avait plus aucune douleur, et son désir de perfectionnisme s’est atténué peu à peu.
La différence entre le perfectionnisme et la démonstration de la perfection de Dieu ne caractérise pas deux sortes de gens, mais deux façons de penser. La croyance que, pour être heureux et prouver notre valeur, nous devons mener une existence humaine parfaite, est ancrée dans une mentalité mortelle qui mesure toutes choses matériellement. Etant donné que les vraies pensées sont des idées spirituelles émanant du Principe divin, cette mentalité mortelle est totalement fausse, et le Christ, la conscience divine si évidente dans la spiritualité de Jésus, en est l’antidote. Jésus prouvait constamment qu’il était possible de reconnaître la création parfaite de Dieu, au-delà de l’image apparente de mortels aux prises avec des difficultés. Sa vision correcte touchait et renversait la pensée matérialiste et conduisait à une régénération mentale et physique.
De telles guérisons ne se seraient pas produites si Jésus avait accepté la croyance matérielle que l’imperfection humaine était une réalité qu’il lui fallait perfectionner. Nous ne pouvons pas davantage nous appuyer sur cette prémisse, comme le souligne Mary Baker Eddy dans son livre fondamental sur la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures. Employant le terme « homme » dans un sens générique, elle écrit : « Lorsque nos conclusions sur l’homme sont tirées de l’imperfection et non de la perfection, nous ne pouvons pas plus arriver à la vraie perfection ou compréhension de l’homme et nous identifier à cette conception, que le sculpteur ne peut perfectionner son ébauche en partant d’un modèle imparfait... » (p. 259)
La guérison par la Science Chrétienne porte ses regards au-delà des circonstances matérielles – que Dieu ne connaît pas et ne peut pas connaître – jusqu’à la perfection qui existe éternellement dans « l’invisible infini », selon les termes employés par Mary Baker Eddy pour désigner Dieu, dans Unité du Bien. Elle souligne les remarquables guérisons physiques qu’elle a accomplies chez les autres quand elle a « vu le plus clairement et ressenti le plus vivement que l’infini ne reconnaît aucune maladie » ; et elle conclut dans le même passage que le fait de reconnaître la perfection de l’Invisible infini « confère un pouvoir que rien d’autre ne peut donner » (p. 7).
Nous pouvons apprendre à démontrer ce pouvoir dans la vie quotidienne, et nous améliorer continuellement, lorsque nous commençons en contemplant notre perfection spirituelle en tant qu’expression de Dieu, et que nous laissons nos vies démontrer de plus en plus ce fait divin.
Tony Lobl
Rédacteur adjoint