Je suis sûre que si je regardais maintenant dans mon placard, je pourrais en sortir au moins dix objets dont je n’ai plus besoin. Ce qui est drôle, c’est qu’ils sont à la même place depuis tellement longtemps que je ne les remarque plus, même si je passe devant tous les jours. Ils sont simplement là.
De la même manière, j’ai réfléchi aux pensées, aux opinions, voire aux rancunes inutiles devant lesquelles « je passe » tous les jours. Comme les objets du placard, elles sont à ce point ancrées dans ma pensée que je n’en ai pas toujours conscience. Cependant, les garder ne sert à rien.
Il n’y a pas si longtemps, il m’est arrivé une chose qui a fait remonter à la surface certains de ces sentiments que je gardais depuis longtemps enfouis dans ma pensée. J’ai ainsi appris l’importance de les dévoiler et de les éliminer par la prière, ainsi que le rôle que cela joue dans la guérison.
On m’avait communiqué des informations incorrectes qui avaient affecté plusieurs de mes comptes bancaires. Il a fallu que je passe de longs appels téléphoniques pour tout arranger, et j’étais de plus en plus agacée de devoir consacrer tant de temps à corriger les erreurs d’un autre. Ce désagrément en a amené un autre, puis un autre, et assez vite, ces agacements non traités – dont certains remontaient à plusieurs années – ont commencé à envahir ma pensée, même après que ce problème particulier a été résolu.
Durant cette période, j’ai remarqué qu’une petite boule dure s’était formée sous une de mes paupières. Comme ce n’était pas douloureux, et que ça ne gênait pas ma vue, je n’y ai pas prêté attention. Cependant, quelques semaines plus tard, c’était toujours là, et ça devenait de plus en plus gênant. J’avais déjà obtenu de nombreuses autres guérisons en me tournant vers Dieu, j’ai donc décidé de prier.
Dans le chapitre consacré à la prière, dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy écrit : « Nous devrions nous examiner pour apprendre quelles sont les intentions et les affections du cœur, car c’est ainsi seulement que nous pouvons apprendre ce que nous sommes réellement ». (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 8)
Pour moi, cet examen de conscience, ou le fait de vérifier ma pensée, est la clef de la prière. Très souvent, la prière me conduit à découvrir que quelque chose dans ma pensée n’est pas en phase avec Dieu, qui est Amour et Vérité. C’est un peu comme remarquer ces objets qu’on avait oubliés dans le placard. Je fais ainsi un premier pas vers l’élimination de tout ce qui est dénué d’amour ou de vérité, et cela me permet ensuite d’être réceptive aux messages divins.
Je savais qu’au lieu de prier simplement pour guérir le problème physique, il serait plus efficace de commencer par examiner mes pensées. Je ne savais pas si la bosse sous ma paupière était liée à mon agitation actuelle, elle-même causée par divers agacements, mais je l’ai vue comme une occasion de découvrir et de guérir toutes les pensées qui n’étaient pas en accord avec Dieu.
La propre justification – c’est-à-dire une croyance obstinée qui justifiait mon droit d’être fâchée, ou amère, pour une raison ou pour une autre – m’avait conduite à renoncer à recourir à la prière dans plusieurs cas, récents et anciens, durant lesquels j’avais été agacée. Science et Santé dit : « En obéissant patiemment à un Dieu patient, travaillons à dissoudre avec le dissolvant universel de l’Amour l’erreur adamantine – la volonté personnelle, la propre justification et l’amour de soi – qui fait la guerre à la spiritualité et qui est la loi du péché et de la mort. » (p. 242)
Comment pouvais-je aider les autres si je ne pouvais éliminer les rancunes de ma propre pensée ?
En regardant la définition du terme adamantine, j’ai trouvé qu’une des significations est « qui a la dureté du diamant ». La propre justification que je ressentais semblait effectivement difficile à briser. Et l’utilisation du terme travaillons, dans la citation de Science et Santé ci-dessus, indique que cela peut demander un certain travail. Mary Baker Eddy dit cependant que c’est l’Amour, Dieu, qui est le dissolvant. Il ne s’agit pas d’essayer de faire émerger une émotion humaine destinée à briser ces sentiments négatifs, mais de céder humblement à l’Amour le plus pur et le plus élevé.
Au début, j’ai essayé de me dire que les gens et les situations ayant provoqué ce ressentiment avaient néanmoins de bons côtés. Cela m’a aidée jusqu’à un certain point seulement, car il était tout aussi facile de me dire l’exact opposé, me rappelant les choses qui m’avaient agacée, et d’être ainsi renvoyée vers la propre justification. Mary Baker Eddy écrit : « Pour bien raisonner on ne devrait considérer qu’un seul fait, savoir l’existence spirituelle. » (Science et Santé, p. 492)
Je devais raisonner correctement – aller plus profond, au-delà du raisonnement humain, ou des classifications, en tant que bien ou mal, pour voir que l’existence est spirituelle. Au sein de cette existence gouvernée par Dieu, chacun de nous est une idée de Dieu, qui n’offense ni ne blesse personne, mais qui vit de façon désintéressée et harmonieuse. J’ai travaillé pour céder à ce « dissolvant universel », priant pour voir que non seulement moi, mais tout un chacun, est enveloppé et spirituellement élevé par l’Amour divin.
Chaque jour, je prenais le temps de prier spécifiquement et de corriger chaque pensée inutile ou désagréable grâce à la vérité que l’Amour est le seul pouvoir à l’œuvre dans ma vie et dans le monde. Et tandis qu’auparavant chaque pensée négative en induisait une autre, rapidement c’est l’opposé qui s’est produit. A chaque pensée négative qui était éliminée, je me sentais si libre que je souhaitais en éliminer une de plus ! Non seulement la propre justification et le ressentiment ont été dissous, mais même les pensées avec lesquelles j’avais « cheminé » si longtemps sont remontées à la surface et ont été purifiées.
Après quelques jours de cette prière sincère, j’ai découvert un matin, alors que je me préparais, que la boule sous ma paupière avait disparu. Je n’éprouvais plus aucune gêne ; il n’y avait plus aucune trace ; et le problème n’est plus jamais revenu.
J’étais très reconnaissante pour cette guérison complète. Mais, durant les semaines qui ont suivi, j’ai commencé à me demander : Est-ce que cela a eu une incidence à plus grande échelle ? Que se serait-il passé si je m’étais attachée à des pensées qui n’étaient pas entièrement aimantes ? Du moment que je les garde pour moi, est-ce que c’est grave ? La réponse est venue de façon presque humoristique. Lors d’une réunion de témoignage du mercredi soir, dans mon église filiale de la Science Chrétienne, ces mots de Christ Jésus ont été lus dans la Bible : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. » (Matthieu 7:3-5)
J’ai alors réalisé que la guérison du ressentiment et de la propre justification est importante, non seulement pour mon propre salut mais également comme contribution à la pensée collective du monde. Comment pouvais-je espérer aider les autres, ou prier pour l’élimination de ces erreurs à une échelle plus large si je ne pouvais pas commencer par les éliminer de ma propre pensée ?
Chaque guérison qui se produit en Science Chrétienne a un impact positif sur le monde. Chaque expression de l’amour spirituel a le pouvoir de briser la volonté humaine, la propre justification et la haine. Toutes les pensées auxquelles nous nous attachons et qui sont contraires à Dieu – des agacements les plus anodins aux rancunes les plus tenaces – doivent être guéries, pour nous-mêmes et pour le bien universel.
Au lieu de « passer devant » ces erreurs que nous avons l’habitude de voir, nous pouvons y être attentifs, et adopter une approche spirituelle active afin de les dévoiler et de les éliminer par l’Amour divin.