Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer
Articles originaux web

Les leçons à tirer de la vraie compassion

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2020

Paru d'abord sur notre site le 13 février 2020.


Il y a deux ans, j’ai ressenti le besoin d’approfondir le sens du mot « compassion ». Les hauts et les bas incessants de la situation politique mondiale m’épuisaient. J’ai remarqué que je me laissais facilement impressionner par la lecture des nouvelles. Les injustices et autres situations déchirantes vécues par certains m’attristaient profondément. Ce que je pensais être de la compassion de ma part ne me réconfortait guère, et je n’avais pas le sentiment de contribuer ainsi à la guérison. En même temps, je critiquais ceux qui me semblaient manquer de compassion, et je leur en voulais. Je savais qu’il devait exister une réponse capable de guérir ce que je vivais, aussi ai-je décidé de chercher une inspiration nouvelle dans la Bible et Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy.

En lisant dans l’Exode l’histoire des enfants d’Israël et de leurs longues pérégrinations depuis leur sortie d’Egypte jusqu’à leur arrivée en terre promise, j’ai constaté avec surprise que les Israélites doutaient souvent du pouvoir de Dieu et de Sa sollicitude. Ce qui était encore plus surprenant, et cependant réconfortant, c’est que Dieu ne les avait jamais abandonnés. Jour après jour, malgré les doutes et les plaintes des Israélites, Dieu a fait preuve d’une grande patience et d’un grand amour en assurant leur subsistance et en les protégeant du danger. Cela m’a fait particulièrement chaud au cœur quand j’ai lu ce passage dans les psaumes : « Toutefois, dans sa miséricorde, il [Dieu] pardonne l’iniquité… » (78:38)

J’ai voulu mieux comprendre cette compassion qui aime et pardonne. Au cours de mon étude de la Science Chrétienne j’avais eu l’occasion de me sentir enveloppée par cet amour constant de Dieu à mon égard, aussi me semblait-il logique que Dieu, qui est l’Amour même, soit rempli d’un amour tendre et pur pour tous Ses enfants. L’Amour avait guidé les Israélites, il les avait nourris dans le désert, et il avait pardonné leurs offenses lorsqu’ils s’étaient tournés vers Dieu. C’était grâce à l’amour patient et inébranlable de Dieu que les enfants d’Israël avaient fini par faire confiance aux directives divines, à y obéir et à les rechercher. J’en ai conclu que, moi aussi, de par ma véritable identité en tant qu’idée complète et parfaite de Dieu, je pouvais exprimer cet amour pur et miséricordieux envers mon entourage. Le jugement peu charitable, le pharisaïsme et la mauvaise volonté ne faisaient pas partie de mon caractère, car ce n’étaient pas des qualités de Dieu. Et bien sûr, ce qui était vrai pour moi devait en réalité l’être pour tout le monde.

J’ai voulu aussi clarifier un autre point dans mes pensées : pour faire preuve de compassion fallait-il vraiment ressentir du chagrin face aux problèmes des autres ? C’était bien souvent ce que j’éprouvais en lisant les nouvelles, sans rien faire de plus. Mais pour revenir à l’histoire des Hébreux dans l’Exode, cela n’aurait eu aucun sens que Dieu ait du chagrin pour Ses enfants. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy affirme clairement, en citant la Bible, que « Dieu a les yeux “trop purs pour voir le mal”. » (p. 357) Dieu ne pouvait donc pas voir en Ses enfants des mortels dans le besoin et la souffrance puis en être attristé. Au contraire, Dieu voit et a toujours vu l’homme – qu’Il a créé – parfait, complet et satisfait. En d’autres termes, Il voit chacun de nous tel qu’Il l’a créé, à Son image et à Sa ressemblance.

Mary Baker Eddy poursuit à la même page de Science et Santé : « Nous soutenons la Vérité, non en acceptant un mensonge, mais en le rejetant. » Nous ne devrions pas accepter le mensonge matériel, ou croyance, que Dieu a créé l’homme capable de souffrir ou de causer la souffrance, si nous voulons prendre le parti de la Vérité et la démontrer. J’ai mieux compris que la vraie compassion implique de reconnaître l’homme en tant qu’image et ressemblance de Dieu, Esprit infini et Amour divin, et de comprendre qu’il n’éprouve ni douleur ni souffrance. Il faut également voir que tout le monde est l’enfant parfait, aimé de Dieu, et reconnaître sans hésitation que personne n’est jamais en dehors de Son amour qui environne tout. Comme Dieu est Amour et qu’Il est miséricordieux, et que l’homme reflète Dieu, on ne saurait faire autrement qu’exprimer cet amour plein de compassion qui apporte la guérison.

Mon rejet et mon agacement ont vite fait place à un profond sentiment de compassion.

Une autre pensée m’est venue : la vraie compassion n’est pas une qualité passive. La compassion que l’on exprime envers autrui n’est pas superficielle, elle est puissante et contribue à la guérison. On disait souvent de Christ Jésus qu’il était « ému de compassion » lorsque la foule s’approchait de lui en quête d’une guérison (voir, par exemple, Matthieu 14:14). Sa capacité à accomplir des guérisons ne lui faisait jamais défaut, car il savait qu’elle venait de Dieu. Il ne s’appesantissait pas non plus sur les symptômes d’une maladie ou la gravité d’un péché. Comme il est écrit dans Science et Santé : « Jésus voyait dans la Science l’homme parfait, qui lui apparaissait là où l’homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l’homme guérissait les malades. » (p. 476) Nous pouvons tous suivre son exemple en nous ouvrant naturellement à la grâce et à l’amour de Dieu et en étant témoins de guérisons.

J’ai aussi mieux compris que l’expression de la compassion est l’un des dons les plus désintéressés qui soit, car elle oblige à se départir d’un sens personnel d’ego ou moi. On se défait d’une mentalité égocentrique pour éprouver un véritable intérêt pour le bien-être d’autrui. En regard d’un paragraphe concernant la guérison, Science et Santé renferme la note marginale « La compassion est nécessaire ». Dans ce paragraphe, on lit notamment ceci : « … si les affections désintéressées font défaut, et si le bon sens et la charité humaine sont méconnus, quelle qualité mentale reste-t-il qui puisse, du bras étendu de la justice, faire jaillir la guérison ? » (p. 365) Comme il est essentiel, alors, de faire preuve de compassion et de désintéressement dans nos rapports avec les autres afin que se produise la guérison !

Un incident que j’avais précédemment vécu m’a aidée à voir la portée pratique de ces idées.

Un soir, alors que j’étais assise dans une gare, en attendant le train qui allait me ramener chez moi, j’ai vu un homme qui semblait être sous l’influence de la drogue ou de l’alcool. Il marchait le long du quai en titubant, en s’approchant de plus en plus du bord (la voie ferrée se trouvait un mètre et demi plus bas). Ma première pensée a été de m’occuper de mes affaires et de l’ignorer. J’avoue honteusement que j’étais même agacée par ce spectacle que je jugeais sévèrement. Comme l’homme s’approchait de plus en plus du bord, il était clair qu’il fallait faire quelque chose. Je me suis précipitée vers lui et je l’ai guidé jusqu’à un banc à proximité tout en lui recommandant, sur un ton à la fois réprobateur et soucieux, de faire plus attention.

Il m’a expliqué que la vie lui importait peu, qu’il s’était trop mal conduit pour avoir le droit de vivre plus longtemps. Mon rejet et mon agacement ont vite fait place à un profond sentiment de compassion. Quelque chose en moi se révoltait à la pensée qu’un enfant de Dieu ne mérite pas de vivre.

Avec amour mais fermeté, je lui ai parlé de la miséricorde divine et de l’amour immuable de Dieu à son égard. Je me suis sentie poussée à lui faire part de différentes idées qui soulignaient la relation indestructible de Dieu à Ses enfants bien-aimés. Je lui ai assuré que Dieu prenait soin de lui et que, quels que soient ses problèmes, Dieu le guiderait pour les résoudre. Je lui ai encore parlé pendant quelques minutes, jusqu’à l’arrivée de mon train. Nous nous sommes levés et nous nous sommes embrassés ; il m’a remerciée sincèrement et s’est éloigné.

En y repensant, j’ai compris que j’avais éprouvé ce soir-là un véritable sentiment de compassion. L’agacement et le jugement avaient rapidement fait place au comportement naturel qui s’imposait : aimer cet homme en le voyant tel que Dieu le voyait, dans sa vraie nature, pur, innocent et dans son bon sens. Je n’ai pas non plus été paralysée par le chagrin ou la tristesse en entendant son histoire. J’ai ressenti avec force que cet homme vivait en sécurité sous la protection de Dieu.

Même si je n’ai pas revu cet homme, je continue d’affirmer que son identité et sa sécurité véritables se trouvent en Dieu, et je suis infiniment reconnaissante d’avoir pu tirer les leçons de cette rencontre.

Cette compréhension a été très importante pour moi ; elle m’a permis d’améliorer ma façon de réagir à l’actualité et à ceux qui ne pensent pas comme moi. C’est un réconfort constant de savoir que Dieu est la source de notre compassion et que chacun peut non seulement éprouver de la compassion envers autrui, mais constater que cela mène à la guérison.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / mai 2020

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.