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Pâques et ce qui est vraiment important dans la guérison par la Science Chrétienne

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2020

Paru d'abord sur notre site le 3 février 2020.


Je suis récemment tombée sur un passage d’Unité du Bien de Mary Baker Eddy qui m’a interpelée.

Se référant à Marie Madeleine, venue au tombeau de Christ Jésus, après le crucifiement, pour s’apercevoir que la pierre avait été ôtée, Mary Baker Eddy écrit : « Marie s’était élevée au point de discerner faiblement la toute présence de Dieu, et celle de Son idée, l’homme ; mais son sens mortel, renversant la Science et la compréhension spirituelle, interpréta cette apparition comme étant le Christ ressuscité. » (p. 62)

J’avais toujours pensé que la résurrection de Jésus était un événement de première importance, le triomphe de l’Esprit sur la chair et une preuve phénoménale, une démonstration, de la Science divine. Et c’était certainement le cas ! Mais j’ai soudain considéré cet événement d’un point de vue différent. J’ai été frappée par l’idée qu’en ressuscitant Jésus démontrait son identité spirituelle en tant que Christ, ce qui n’était pas plus un « événement » pour Dieu que le lever du soleil l’est pour le soleil. J’ai compris que l’événement véritablement important, c’est le discernement de la toute présence de Dieu, la compréhension de l’unité que nous formons avec l’Entendement divin. C’est grâce à ce discernement que Jésus accomplit des guérisons, ressuscita et fit par la suite son ascension.

Tandis que je réfléchissais à ces idées, j’ai repensé à la Leçon biblique de la Science Chrétienne de la semaine de Pâques. Elle incluait une version tronquée du récit du crucifiement de Jésus – de brefs extraits et même certains faits relatés en une ligne. Jésus fut d’abord livré à Anne et à Caïphe, avant de comparaître devant Ponce Pilate, puis il fut crucifié. Mais dans la même section, juste après ce récit tragique et lugubre, il était question d’une autre histoire, éclairée par une lumière d’espoir : Joseph d’Arimathée réclama le corps de Jésus et le mit dans un tombeau, offrant ainsi à notre Maître un endroit sûr où continuer de prier et de travailler à son salut, au « problème de l’être », comme le dit Mary Baker Eddy dans ses écrits.

Le livre d’étude, Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, nous apprend que Jésus demeurait conscient dans la tombe ; il ressentait la toute présence de Dieu, et il pensait les pensées de l’Entendement divin (voir p. 44-45). Il continua de communier ainsi avec Dieu, même après que les messages angéliques de l’inspiration divine avaient déplacé la pierre (la pierre symbolisant le sens fermement établi de la solidité de la matière), et il sortit de la tombe, ressuscité. Par la suite, son ascension mit un point final aux différents chapitres de son histoire humaine.

J’avais été frappée à l’époque par le fait que la brièveté du récit du crucifiement, dans cette Leçon biblique, nous aidait à comprendre que ce n’était pas là le grand événement final, quoi qu’il en semble, et que nous devions plutôt nous attacher à l’histoire de la lumière, et non à la tragédie et aux ténèbres. En suivant ce chemin de lumière, nous nous élevons au-dessus de la résurrection, déjà tellement porteuse d’espoir, jusqu’à l’ascension, qui est l’événement suprême. Jésus ne s’arrêta pas à la résurrection d’un corps mortel, et ne resta pas bloqué sur cet événement, mais il s’attacha à la compréhension spirituelle de la toute présence de Dieu, ce qui, inévitablement, acheva de dissiper son histoire mortelle jusqu’à ce qu’il accomplît l’ascension.

L’entendement charnel voudrait maintenir l’appel à être de meilleurs praticiens de la guérison dans l’étreinte de l’histoire mortelle.

N’était-ce pas la confirmation de ce que j’avais lu dans Unité du Bien ? Quand Marie arriva au tombeau de Jésus, elle entrevit la toute présence de Dieu comme la somme totale de l’être. Voilà l’événement important ! Malgré tout, en voyant que Jésus était vivant et qu’il se déplaçait avec un corps matériel, elle se contenta d’accepter que c’était « là » l’événement important.

En lisant dans Unité du Bien le contexte du passage saisissant cité plus haut, j’ai vu que l’auteure développait cette idée : « Selon la Science, Christ ne mourut jamais. Selon le sens matériel, Jésus mourut et vécut. Le Jésus charnel sembla mourir, bien qu’il n’en fût pas ainsi. La Vérité ou la Vie, en Science divine – calme au milieu de l’erreur humaine, du péché et de la mort – dit à jamais : “Je suis le Dieu vivant, et l’homme est Mon idée, jamais dans la matière ni ressuscité de la matière.” “Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité” (Luc 24:5, 6). Le sens mortel, se limitant à la matière, est tout ce qui peut être enseveli ou ressuscité.

« … Le Chemin, la Vérité et la Vie ne furent jamais absents un seul instant. Cette trinité de l’Amour vit et règne à jamais. Son royaume, non apparent au sens matériel, ne disparut jamais au sens spirituel, mais demeura pour toujours dans la Science de l’être. Ce que l’on prétend être l’apparition, la disparition et la réapparition de la toute présence, en qui il n’y a ni changement ni ombre de variation constitue le sens humain erroné de cette lumière qui luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue. » (p. 62-63)

Mes pensées se sont à nouveau tournées vers un passage de Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne, qui va dans le sens de cette interprétation. Cela concerne la résurrection de Lazare par Jésus : « Jésus, parlant de Lazare, dit : “Lazare, notre ami dort ; mais je vais le réveiller.” Jésus ressuscita Lazare grâce à sa compréhension que Lazare n’était pas mort, non en admettant que son corps était mort et était ensuite revenu à la vie. Si Jésus avait cru que Lazare avait vécu dans son corps ou qu’il y était mort, le Maître eût été sur le même plan de croyance que ceux qui avaient enseveli le corps et il n’eût pu le ressusciter. » (p. 75) En d’autres termes, la résurrection de Jésus ou de Lazare – en fait, tout retour à un état de santé normal, à la stabilité financière, à de meilleures relations, etc. – n’est pas le but ; c’est la vision naturelle, douce, inévitable et plus claire de la toute présence divine, qui est non seulement un événement important, mais le seul événement qui soit.

Ayant cela à l’esprit, nous comprenons peu à peu que le plus grand obstacle à notre démonstration de la Science Chrétienne, c’est peut-être d’avoir toujours comme principal objectif le retour au bien-être matériel, au lieu de chercher à nous élever jusqu’à discerner « la toute présence de Dieu, et celle de Son idée, l’homme ». On lit dans Science et Santé : « La détermination de tenir l’Esprit dans l’étreinte de la matière persécute la Vérité et l’Amour. » (p. 28) C’est comme si l’entendement charnel nous incitait constamment à demander à l’Esprit d’agir sur la matière, au lieu d’adorer Dieu comme le Tout-en-tout. Or c’est cette approche plus spirituelle qui favorise les progrès nécessaires et apporte la guérison dans notre vie.

Nous faisons donc fausse route lorsque, malgré nos bonnes intentions, notre sincérité et notre dévouement, nous avons pour objectif « principal » d’aider une personne à ne plus souffrir, à décrocher un emploi ou à avoir une relation amoureuse. Une telle approche est basée sur une histoire matérielle finie, avec des personnages mortels, un déroulement dans le temps, des événements, et la dualité des joies et des peines comme modèle d’existence. On peut prier à n’en plus finir sur cette base, mais comme cette approche est déjà prisonnière de la matière, ou finitude, elle ne saurait s’élever au-dessus du fini. Science et Santé le formule ainsi : « La fontaine ne peut monter plus haut que sa source. » (p. 18) Notre vraie source, notre origine, est l’Esprit, et nos prières doivent commencer avec l’Esprit.

Dieu n’est pas juste un grand événement, Il est le seul grand événement, la seule Vie qui soit et tout ce que la Vie est.

Alors quelle devrait être notre approche pour résoudre nos problèmes ? Il faut toujours se rapprocher de Dieu. C’est une adoration pure et sainte de l’unicité et de la totalité de Dieu, qui Le glorifie, L’honore et se fond même en Lui. Mary Baker Eddy explique ceci : « Vivre de façon à maintenir la conscience humaine en relation constante avec le divin, le spirituel et l’Eternel, c’est individualiser le pouvoir infini ; et c’est cela la Science Chrétienne. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 160) Et elle écrit aussi : « Il vous suffit de maintenir un sens d’unité scientifique et positif avec votre source divine, et de le démontrer chaque jour. » (Pulpit and Press [La Chaire et la Presse], p. 4)

Il « suffit » ? Il ne semble pas toujours facile de maintenir un sens d’unité scientifique et positif avec notre source divine, l’Entendement divin. Pourtant, je puise de plus en plus de courage dans la compréhension du fait que toutes les complexités de la machination mortelle ne sont qu’une tactique, comparable à celle d’un escroc qui conçoit un écheveau d’intrigues destinées à tromper.

Les complexités mortelles tendent à détourner nos pensées pour nous empêcher de maintenir ce sens naturel d’unité avec Dieu ; elles tendent à freiner notre élan vers Dieu pour résoudre une série de problèmes en suspens. Cela revient à « tenir l’Esprit dans l’étreinte de la matière », et à entraver ou saper notre pratique de la Science Chrétienne. Paul a mis en garde les chrétiens : « De même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ. » (II Corinthiens 11:3)

Alors quel rapport tout cela a-t-il avec les guérisons en Science Chrétienne que, nous le savons, Mary Baker Eddy s’attendait à ce que nous accomplissions ? Nous entendons si souvent qu’il nous faut accomplir un meilleur travail de guérison, car notre mouvement n’a été établi, et ne continuera de prospérer, sur aucune autre base. L’entendement charnel, ou accusateur, est le persécuteur de la Vérité ; il voudrait maintenir cet appel à être de meilleurs praticiens de la guérison dans l’étreinte de l’histoire mortelle. Avec subtilité, il voudrait nous inciter à nous concentrer sur la croissance rapide du mouvement de la Science Chrétienne grâce à des récits de guérisons spectaculaires survenues au cours de la fin du XIXe siècle, en tant que résurrection de la Vérité. Il voudrait nous présenter un mouvement qui a atteint son zénith au milieu du XXe siècle, et prétendre qu’il est à présent sur son déclin. Et, en effet, si nous adhérons à cette histoire du commencement et de la maturité de la Science Chrétienne, nous la verrons apparemment décliner puis s’éteindre.

Mais de même que pour le soleil il n’y a ni « lever » ni « coucher », la Vérité, Dieu, ne connaît ni commencement, ni milieu, ni fin, mais seulement la Vérité. « Pour la Vérité il n’y a pas d’erreur – tout est Vérité. » (Science et Santé, p. 475)

Compte tenu de ce qui précède, la seule façon d’accomplir un meilleur travail de guérison est d’adorer Dieu, ce qui nous amènera à combattre sous toutes ses formes la conception d’une identité liée à la matière, et à nous élever à une communion avec Dieu si pure que nous deviendrons, nous aussi, conscients de Sa toute présence. Nous pouvons appeler « guérison » ou « disparition de croyances mauvaises », cette approche qui élimine la prétention à une autre présence, mais, là encore, ce n’est pas l’objectif, mais la conséquence d’un culte pur et saint rendu à Dieu.

Il y a quelques années, j’ai eu un exemple puissant d’un tel travail de guérison. L’école maternelle de notre fille avait signalé des cas de maladie contagieuse, et notre enfant commençait à manifester les symptômes inquiétants qu’on nous avait décrits. Nous avons prié avec ferveur, comme on nous l’enseigne en Science Chrétienne, pour comprendre que notre chère enfant était l’image et la ressemblance parfaites de Dieu, et nous nous attendions à un résultat. Nous avions également demandé le soutien de mon père, qui était un praticien de la Science Chrétienne inscrit dans le répertoire du Christian Science Journal. J’apporte cette précision pour expliquer ce qu’il nous a dit la nuit où a eu lieu la guérison.

Mon père est venu nous rendre visite. En franchissant le seuil de la porte, il a déclaré : « Mon activité ne consiste pas à réparer des existences mortelles ; mon travail est de rendre gloire à Dieu. Ceux qui veulent le faire aussi peuvent rester durant ma visite. Sinon, je leur demanderai de bien vouloir nous laisser pendant un moment. »

Mon père aimait sa petite-fille autant que nous l’aimions. Il ne voulait pas dire qu’il se désintéressait du résultat et du rétablissement de la santé de notre fille, ni qu’il cherchait à avoir une sorte d’emprise personnelle, bien au contraire ! Il voulait dire qu’il savait par expérience que Dieu seul est la Vie, et que la façon d’éliminer cette imposture concernant la sécurité et le bien-être de notre fille, en tant qu’expression de la Vie, consistait précisément à reconnaître que Dieu était la Vie, et à nous en tenir à cela.

Il rejetait la croyance à une histoire mortelle fluctuante, et à une présence et à un pouvoir en dehors de Dieu, capables de mener de futiles tentatives pour prolonger la santé d’une personne. Aux yeux de mon père, accepter cette croyance, c’était déshonorer Dieu. Il défendait le fait même de la Vie éternelle, immuable et toujours présente, et il savait que la santé et l’harmonie de notre fille étaient à jamais intactes dans cette Vie immuable, de même que la lumière du soleil demeure intacte dans le soleil.

Quel soulagement pour moi ! Mon père avait démasqué l’erreur dominante, l’erreur principale, dans mes prières. Je m’étais laissée subtilement avoir en partant de l’image d’une enfant qu’il fallait guérir, et je m’étais mise à douter par peur de ne pas en savoir assez pour aider notre fille. Mon point de départ était erroné. Ce que je savais très bien faire, en revanche, c’était d’adorer et d’honorer Dieu. Je savais communier humblement avec Dieu pour ressentir ce doux soulagement qui vient quand on voit et raisonne à partir du point de vue de l’Amour divin, notre Père-Mère Dieu, qui embrasse toute Sa création. Voilà quelle était la base correcte de la prière ! J’ai senti aussitôt toutes les craintes se dissiper. J’ai vu que notre fille était en sécurité maintenant même, et que je n’avais rien d’autre à faire qu’à aimer Dieu de tout mon être, sans croire en d’autres dieux.

Mon père est resté chez nous environ une heure. Notre fille dormait paisiblement durant ce temps. En fait, elle a dormi toute la nuit, mais pour ma part je n’avais nulle envie d’aller me coucher. La lumière de cette adoration particulière et pure de Dieu était si claire que je désirais ardemment voir tout le monde et toute chose de ce seul point de vue. J’ai commencé par ma fille jusqu’à ce que je sois absolument certaine de sa perfection spirituelle. Ensuite j’ai pensé à chaque membre de ma famille et puis à notre village, et par-delà la colline, au collège à proximité, puis en remontant la rivière, à la ville voisine, et au monde, jusqu’à voir cette lumière de Vie encercler l’univers. Tout était lumière !

Finalement, au petit matin, je me suis endormie. Le lendemain matin, notre fille s’est réveillée fraîche et dispose, et elle a mangé avec joie un petit déjeuner complet. Il n’y a jamais eu d’autre symptôme de la maladie.

Je ne cesse d’approfondir cette leçon : Dieu n’est pas juste un grand événement, Il est le seul grand événement, la seule Vie qui soit et tout ce que la Vie est. Ce n’est pas en voulant réparer la vie que nous verrons cette vérité embrasser notre expérience humaine dans la guérison, mais en l’interprétant correctement du point de vue même de l’Entendement. En renonçant au moi et en magnifiant la totalité de Dieu, nous nous élevons à cette unité que nous formons avec l’Entendement. Nous entrevoyons la toute présence de Dieu, et cela élimine tout ce qui Lui est dissemblable. Nous voyons l’harmonie de Dieu briller avec plus d’éclat et dissiper les brumes du péché, de la maladie et de la mort dans notre vie quotidienne. Mais veillons à ne pas en faire une feuille de route, mais à y voir la conséquence douce et inévitable du véritable événement : la conscience divine même, qui nous offre « un avant-goût de l’éternité » (Science et Santé, p. 598).

Partageons nos témoignages de guérison en mettant l’accent sur ces moments de conscience divine ; et relatons la disparition consécutive et nécessaire des croyances mauvaises dans nos pensées et notre vie comme un fait aussi naturel et nécessaire que les ténèbres qui font place à la lumière. Nous foulons maintenant même une terre sainte, dans le royaume des cieux, dans la toute présence de Dieu !

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