Représentez-vous cette scène décrite dans les Evangiles : Jésus a passé trois jours avec une multitude de gens, les enseignant et guérissant tous ceux qu’il a rencontrés en chemin. Il ne veut pas les laisser repartir affamés, mais ses disciples doutent de pouvoir trouver de la nourriture pour tout le monde, car ils sont dans un lieu désert. Ils constatent qu’ils ont sept pains et quelques petits poissons, mais ils ne voient pas comment cela pourrait suffire. Jésus demande à la foule de s’asseoir, il rend grâces, divise les pains et les poissons et donne les morceaux aux disciples afin qu’ils en distribuent à tout le monde. Une fois que tous sont rassasiés, il reste davantage de nourriture qu’avant de l’avoir distribuée. (voir Matthieu 15:32-38)
Maintenant, imaginez que les disciples n’aient pas été motivés pour distribuer la nourriture – pour partager le résultat de la compréhension élevée de Jésus, que Dieu est la source du bien abondant – mais qu’ils aient préféré s’asseoir parmi la foule, se contentant d’attendre qu’on leur donne à manger ? Cela paraît absurde, n’est-ce pas ! Et pourtant, un samedi matin, alors que je lisais des articles dans un numéro du Christian Science Sentinel (une publication sœur du Héraut), cette question m’est venue à l’esprit : « Est-ce que je reçois cette nourriture spirituelle comme si je faisais partie de la foule, ou en tant que disciple ? »
J’ai aussitôt vu que je pouvais établir un parallèle, ce qui a changé mes idées sur les périodiques et mon rapport à eux. D’autres questions me sont alors venues à l’esprit :
- Est-ce ce que mon rôle consiste à attendre passivement qu’on me donne à manger pour combler un besoin physique ?
- Ou est-ce que j’ai un rôle plus actif à jouer, et dans ce cas, suis-je prêt à distribuer ?
- Que veut dire être prêt à distribuer, et comment procéder ?
Quel est le parallèle ? Guidée par l’inspiration, une personne avait apporté quelques pains et quelques poissons, donnant ainsi à Jésus la possibilité de multiplier cette petite preuve matérielle de subsistance pour démontrer, dans une plus large mesure, la nature spirituelle infinie du bien, capable de répondre aux besoins de tous. Je ne peux qu’imaginer l’humilité et les louanges à Dieu qui accompagnèrent certainement la distribution de cette large preuve de l’amour spirituel.
De même, les auteurs qui publient dans le Héraut de la Science Chrétienne, comme dans le Christian Science Journal, le Christian Science Sentinel et dans la rubrique « Sous l’angle de la Science Chrétienne » du Christian Science Monitor, ont l’inspiration de partager leur compréhension de certaines idées spirituelles pratiques, ce qui permet à ces idées d’être appréciées et multipliées, et de bénir les foules d’aujourd’hui. Les rédacteurs reconnaissent que c’est l’Entendement divin, Dieu, qui est le vrai dispensateur. Armés d’amour et d’espérance, ils éditent et publient l’inspiration partagée par ces articles et ces témoignages, afin qu’elle soit multipliée et distribuée aux innombrables penseurs prêts à recevoir les bienfaits de la substance spirituelle et morale des idées exposées.
L’expérience des disciples était-elle différente de celles des gens de la foule ? Apparemment, tous furent rassasiés, puisque, selon la Bible, il resta des paniers remplis de la nourriture qui restait. La plupart furent sans doute reconnaissants d’avoir mangé à leur faim, mais ils n’avaient peut-être pas compris la vraie nature de ce dont ils venaient d’être témoins. Je suppose que la pensée des disciples avait été quelque peu spiritualisée par leur proximité avec Jésus, et qu’ils entrevirent l’opération d’une loi supérieure – qu’ils reconnurent que Jésus ne se contentait pas de multiplier de la matière pour en obtenir davantage, mais démontrait la nature spirituelle de la substance, de la capacité de l’Amour divin à dispenser tout bien en abondance.
La question de savoir si je suis prêt à distribuer continue de frapper à la porte de ma pensée.
Cela montre que, grâce au Christ, la nature divine éternelle exprimée par Jésus, il est possible de discerner peu à peu la réalité spirituelle et entièrement bonne de l’existence, y compris la nature illimitée de la vraie substance, et d’en avoir la preuve tangible. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy explique ceci : « Dans la relation scientifique de Dieu à l’homme, nous trouvons que tout ce qui bénit l’un bénit tous, ainsi que Jésus le démontra avec les pains et les poissons – l’Esprit, non la matière, étant la source de toute subsistance. » (p. 206) On lit également dans Science et Santé : « L’Amour divin bénit ses propres idées et fait qu’elles se multiplient – qu’elles manifestent Son pouvoir. » (p. 517)
Pour en revenir à mon expérience, ce samedi-là, un peu plus tard dans la journée, je ne me suis pas senti bien. J’ai alors décidé de lire un numéro entier du Sentinel, mais en appréciant consciemment toutes les idées spirituelles exposées, et en reconnaissant qu’elles étaient capables de répondre aux besoins d’un grand nombre de personnes. J’ai mentalement « multiplié » et « distribué » leur substance curative, priant en gardant à la pensée ma famille, mes amis et mes semblables dans le monde entier. J’ai ressenti de la gratitude en sachant que le pouvoir de guérison de ces idées avait été vécu et partagé dans le Sentinel, et que ces idées étaient universellement accessibles grâce à l’Entendement divin, le véritable Entendement de chacun, qui parle, inspire et guide toute conscience individuelle.
Lorsque j’ai terminé ma lecture et ma réflexion sur la portée et le pouvoir illimités des vérités spirituelles à la base du ministère de Christ Jésus, j’étais en bonne voie de rétablissement, et la guérison complète n’a pas tardé.
Rétrospectivement, je regrette toutes les fois où je n’ai pas pris le temps de lire ces magazines ou que j’en ai juste parcouru le sommaire, écartant certains articles jugés de peu d’intérêt à mes yeux. A présent, je m’efforce de reconnaître la valeur et le potentiel de guérison illimité de chaque article et de chaque témoignage. Je m’intéresse également à la mission de guérison du Christian Science Monitor, dont les reportages apportent un point de vue axé sur les progrès humains.
Pour moi, ces périodiques sont la preuve que les dispositions de l’Amour divin sont prêtes à être multipliées et distribuées. Je prie pour que d’autres les trouvent également, qu’ils en prennent connaissance, et récoltent les fruits de leur lecture, de leur mise en pratique des vérités spirituelles clairement expliquées par la Science Chrétienne.
La question de savoir si je suis prêt à distribuer continue cependant de frapper à la porte de ma pensée. Le fait de reconnaître la valeur infinie de ces idées suffit-il à leur démonstration ? Je ne le pense pas. J’ai décidé de faire part d’au moins une des idées dans chaque numéro à au moins une personne, et de partager le plus souvent possible des articles, des témoignages ou des numéros entiers. J’aimerais distribuer ces idées précieuses et puissantes aux penseurs d’aujourd’hui – au plus grand nombre possible. Suis-je prêt ?
On est souvent tenté d’invoquer l’excuse du « manque de temps » ou de la « crainte de la résistance » pour justifier sa propre réticence à distribuer davantage. C’est pourquoi je me demande : en tant que scientiste chrétien, en ce deuxième siècle du Mouvement, est-ce que je me vois comme quelqu’un qui a une vocation à remplir ? Est-ce que j’ai conscience que ce prétendu manque de temps ou cette résistance chez autrui est en réalité une résistance dans ma propre pensée à voir que les autres sont prêts – ardemment même ! – à avoir une nouvelle conception de la vie ? Suis-je prêt à accepter que mon vrai travail dans la vie, la démonstration de ma qualité de disciple, consiste à faire part de la Parole de Dieu, et est-ce que je reconnais que les périodiques de la Science Chrétienne sont un canal divinement inspiré par lequel distribuer non seulement des idées spirituelles, mais les preuves de leur pouvoir de transformation et de guérison aujourd’hui ?
Je ne peux répondre à toutes ces questions de façon aussi affirmative que je le souhaiterais, mais je pense qu’en gardant à l’esprit ces questions et en chérissant le désir d’y apporter une réponse plus complète, je fais au moins un pas dans la bonne direction. Je suis reconnaissant de m’être éveillé à cette conscience plus aiguë de l’importance des activités d’édition de l’Eglise du Christ, Scientiste, conscience de leur origine, de leur substance et de leur mission divines, et de la possibilité que nous avons tous de voir les idées de guérison qu’elles contiennent se multiplier, c’est-à-dire manifester le pouvoir de Dieu, dans la conscience et l’expérience humaines.
