Je me réveille presque tous les jours avec la joie au cœur et la certitude qu’il n’y a pas meilleur travail au monde que celui que j’exerce en tant que praticienne de la Science du Christ dans le cadre de ma pratique publique. Je suis très reconnaissante d’avoir le privilège, comme tout autre étudiant de la Science Chrétienne, de poursuivre cet objectif élevé, défini par Mary Baker Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Le scientiste chrétien s’est engagé à faire diminuer le mal, la maladie et la mort ; et il en triomphera en comprenant leur néant et la totalité de Dieu, le bien. » (p. 450) C’est une joie d’avoir toujours ce but devant moi tandis que je prie pour la guérison d’autres personnes, même s’il peut parfois sembler trop ambitieux et partant, hors d’atteinte.
Je me suis quelquefois interrogée sur ce qui est attendu de nous, de même que sur cet autre passage que Mary Baker Eddy, la découvreuse et fondatrice de la Science Chrétienne, a écrit : « Puisse ainsi chaque membre de cette église s’élever au-dessus de la question si souvent posée, Que suis-je ?, jusqu’à la réponse scientifique : je suis capable de communiquer la vérité, la santé, le bonheur, et c’est le rocher de mon salut et ma raison d’être. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 165) Ces grands espoirs que Mary Baker Eddy fondait sur les scientistes chrétiens m’ont parfois incitée à m‘interroger : « Comment pourrais-je – moi ou n’importe qui d’autre – communiquer la vérité, la santé et le bonheur, tout en faisant diminuer le mal, la maladie et la mort ? Je ne possède aucune capacité, aucun pouvoir ni aucune force personnels pour y parvenir. Bon sang ! C’est beaucoup demander ! »
Mais j’ai fini par comprendre qu’en fait ni moi ni personne ne pourrons jamais satisfaire cette attente en tant que personne indépendante agissant de son propre chef. Alors, que devons-nous faire ? Il m’est arrivé de contester Dieu à tort en demandant : « Quel est vraiment mon rôle ? Quel besoin as-Tu de moi ? » Mais notre rôle dans la guérison n’est pas personnel, et nous devrions tous nous en sentir soulagés. Les espoirs fondés par Mary Baker Eddy sur les scientistes chrétiens ne peuvent paraître irréalistes que si nous nous sentons responsables en tant que personnes, au lieu de nous considérer comme les témoins, les agents, les effets et les instruments de Dieu. En réalité, nous ne sommes pas des personnes isolées « ici », appelant à l’aide un Dieu qui est « là-bas ». Bien plutôt, nous vivons en Dieu, l’Entendement divin, et resplendissons en tant qu’expression de l’Entendement.
Science et Santé définit l’Entendement ainsi : « Le seul Je, ou Nous ; l’unique Esprit, l’unique Ame, l’unique Principe divin, la seule substance, la seule Vie, la seule Vérité, le seul Amour ; l’unique Dieu ; non ce qui est dans l’homme, mais le Principe divin, ou Dieu, dont l’homme est la pleine et parfaite expression ; la Divinité qui délimite mais n’est pas délimitée. » (p. 591)
De ce point de vue, la croyance à un moi personnel, à un acteur indépendant, séparé de Dieu – l’Entendement, le divin Nous – est impossible. En réalité, chacun de nous est un avec l’Entendement divin, comme un rayon de soleil est un avec le soleil. Un rayon de soleil ne peut briller par sa propre énergie, mais son rayonnement émane du soleil, sa source originelle.
Christ Jésus parlait de Dieu et de notre rôle en tant que Son reflet quand il affirma : « Je ne puis rien faire de moi-même. » (Jean 5:30) Et l’apôtre Paul en était également conscient lorsqu’il déclara : « Je puis tout par [le Christ] qui me fortifie. » (Philippiens 4:13) Ces deux déclarations prennent tout leur sens quand on les relie entre elles : « Je ne peux rien faire de moi-même », mais « Je puis tout par [le Christ] qui me fortifie. » Jésus et Paul savaient qu’ils n’étaient pas des acteurs indépendants, qu’ils n’accomplissaient pas personnellement des guérisons, mais que c’était Dieu (le seul « Médecin ») qui agissait par l’action du Christ, représenté par Jésus. Le Christ est le message divin de Dieu à l’homme, agissant en Jésus comme dans la conscience de Paul.
C’est pourquoi, les matins où mon travail et mon rôle de praticienne de la Science du Christ m’inspirent du découragement ou me semblent trop lourds à porter, je me rends compte que je me suis laissée duper en croyant qu’il m’appartient humainement de faire « de moi-même » telle chose ou d’entreprendre telle action, comme si j’étais capable de faire quoi que ce soit toute seule. Durant ces moments, il est nécessaire de faire taire un sens personnel de soi pour céder complètement à la présence et au pouvoir de Dieu, « le seul Je, ou Nous ». Quand nous cédons à l’Entendement divin et à la vérité spirituelle, selon laquelle nous sommes les témoins, les agents, les effets et les instruments de l’Entendement, alors Dieu se reflète en nous de façon à répondre aux besoins humains là même où nous nous trouvons.
Nous sommes appelés à prier pour établir avec fermeté le fait que toute personne dans le besoin est aimée par Dieu, et que rien ne peut s’interposer entre elle et cet Amour omnipotent. Pour répondre au mieux à cet appel, je prie afin de démontrer chaque jour la vérité de cet énoncé : « Celui qui guérit le mieux est celui qui s’efface le plus et devient ainsi un transparent pour l’Entendement divin qui est le seul médecin ; l’Entendement divin est le guérisseur scientifique. » (Mary Baker Eddy, Ecrits divers 1883-1896, p. 59)
Je comprends de mieux en mieux que l’ego humain ne peut rien faire, mais que Dieu, l’Ego divin, ou Nous, donne tout ce dont on a besoin. Vivre à partir du divin Nous, c’est laisser Dieu agir par nous de façon à bénir et à guérir. Parfois, ceux qui traversent une épreuve ont besoin d’entendre, par une voix qui rassure et réconforte, que dans la réalité divine, tout est bien. Je désire être ce porte-parole de Dieu. Les gens ont besoin d’avoir la confirmation que Dieu est présent et qu’Il agit. Je prie pour être convaincue, à chaque pensée, que Dieu est Amour, si bien que les autres ressentiront aussi cet Amour.
Nous ne possédons pas personnellement les réponses, la compréhension ou la capacité de guérir, mais il nous est donné à tous le pouvoir de refléter la toute-puissance de l’Amour divin, dont nous sommes véritablement inséparables en tant que ressemblance même de l’Amour. Cessons alors de nous appuyer sur un sens personnel de nous-mêmes comme étant séparés de Dieu, et vivons en tant que témoins, agents, effets et instruments spirituels du Divin, prêts et disposés à laisser Dieu œuvrer en nous pour « faire diminuer le mal, la maladie et la mort » et pour « communiquer la vérité, la santé et le bonheur ».
    