Il y a quelques années, j’ai eu une guérison qui a renforcé durablement ma confiance dans la Science Chrétienne. Depuis un certain temps, mon bras droit me posait un problème. La gêne allait en s’accentuant, jusqu’à ce que je n’arrive plus à le lever. Peu de temps avant, j’avais commencé mon mandat de second lecteur dans l’église du Christ, Scientiste, dont je suis membre. Il fallait chaque fois que j’utilise la main gauche, quand j’étais au pupitre, afin de pouvoir tourner les pages de la Bible durant ma lecture. Mon bras était très douloureux, surtout la nuit.
Ma mère, qui était inscrite en tant que praticienne de la Science Chrétienne dans le répertoire du Christian Science Journal, m’a donné un traitement par la prière. J’ai oublié la plupart des idées ayant inspiré nos prières, mais je me souviens qu’il y avait des passages liés aux concepts du « bras » et de la « main », selon la Bible et Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy. La Bible parle de « la [main] droite de l’Eternel ». Nous y avons vu la force et l’autorité. J’ai compris qu’en tant qu’image et ressemblance de Dieu, je pouvais m’attendre à refléter naturellement la force et la capacité, avec toute l’autorité de Dieu.
Pourtant, mon état empirait et, une nuit, je me suis réveillé sans pouvoir trouver une position supportable. Je me suis levé, je suis allé dans le salon, je me suis assis dans le noir, et j’ai essayé de prier à partir des idées qui m’étaient familières, comme la Prière du Seigneur, « l’exposé scientifique de l’être », qui se trouve dans Science et Santé (p. 468), et les psaumes 23 et 91. Je me suis mis à chanter des cantiques (doucement, pour ne pas réveiller ma femme et les enfants). Mais la douleur m’empêchait de me concentrer. Les larmes aux yeux, j’ai demandé à Dieu de m’aider.
Je me suis alors souvenu de l’histoire de Jacob, dans la Bible : « Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l’emboîture de la hanche ; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui. Il dit : Laisse-moi aller, car l’aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. » (Genèse 32:24-26) Jacob avait besoin d’affronter un problème de longue date : ses relations inamicales avec son frère – et cette lutte lui valut sa rédemption.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy donne cette explication : « Jacob était seul, combattant l’erreur – luttant contre un sens mortel de vie, de substance et d’intelligence comme existant dans la matière avec ses faux plaisirs et ses fausses douleurs – lorsqu’un ange, un message de la Vérité et de l’Amour, lui apparut et frappa le tendon, ou la force, de son erreur, jusqu’à ce qu’il en vit l’irréalité ; et, étant ainsi comprise, la Vérité lui donna la force spirituelle dans ce Péniel de la Science divine. Alors le messager spirituel lui dit : “Laisse-moi aller, car l’aurore se lève”, c’est-à-dire, la lumière de la Vérité et de l’Amour se lève sur toi. Mais le patriarche, s’apercevant de son erreur et du besoin qu’il avait d’être aidé, ne relâcha pas son étreinte sur cette glorieuse lumière jusqu’à ce que sa nature fût transformée. » (p. 308)
J’ai vu une analogie entre les progrès accomplis par Jacob dans sa lutte et le fait que je commençais à saisir la réalité de ma pureté, par rapport au bras. L’« erreur » – la fausse prétention que je n’étais qu’un être physique et que j’étais donc privé de la tendre protection de Dieu et de la capacité de surmonter ce problème – me suggérait d’abandonner la lutte et de laisser la douleur prendre le dessus. J’ai déclaré : « Non ! je ne te laisserai pas partir », sachant que la Vérité était bel et bien là. J’avais progressé, et je commençais à apprécier le fait que cette pureté, cette force et cette liberté étaient mon héritage divin, en tant qu’enfant bien-aimé de Dieu. Cela m’a conduit à déclarer à voix haute : « Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni ! » La douleur a diminué aussitôt, et je suis retourné me coucher.
Cette nuit-là a été décisive. Dès lors les progrès ont été réguliers, et bientôt le problème a disparu. Cela fait maintenant plus de vingt-cinq ans, et les symptômes n’ont pas réapparu. Cela reste une guérison phare dans mon expérience, car j’y repense chaque fois qu’une difficulté semble trop importante ou insurmontable. Ces paroles d’un de mes cantiques préférés, dans l’Hymnaire de la Science Chrétienne, décrivent bien les raisons de ma gratitude :
Chante, captif, le Christ vers toi s’avance,
Brisant les fers de tous les prisonniers !
La guérison, il la porte en ses ailes :
Il vainc le mal et bannit la douleur ;
...
Pour chaque pleur se lève une espérance,
Et toute crainte à l’amour doit céder.
(Rosa M. Turner, no 412, traduction © CSBD)
Peter Vaughan
Simcoe, Ontario, Canada
