Combien y a-t-il de moi en nous ?
Un seul !
Si une personne était votre sosie, qu’elle ait votre taille, votre poids, votre couleur de cheveux, et qu’elle adopte même votre façon d’être, elle pourrait se faire passer pour vous auprès de certains. Mais vous laisseriez-vous duper vous-même ? Auriez-vous le moindre doute concernant votre véritable identité ? Bien sûr que non ! Même si l’image est convaincante, on sait que la contrefaçon n’est pas l’original et ne le sera jamais.
Il n’y a qu’un moi en nous.
Le premier chapitre de la Genèse établit clairement le fait que chacun de nous – homme et femme – est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Dieu est Esprit infini, non une entité matérielle. Puisque nous sommes créés à Son image, nous sommes donc spirituels, non matériels.
Or, selon le deuxième chapitre de la Genèse, une vapeur s’élève de la terre. En d’autres termes, l’atmosphère s’assombrit. Dans cet environnement, on nous présente une description erronée de la création, selon laquelle l’homme est créé à partir de la matière, puis la femme à partir de cet homme matériel.
Ces deux récits de la création – l’un qui décrit une création à l’image de Dieu et l’autre une création matérielle – se contredisent nettement. Il ne peut y avoir et il n’y a qu’un seul récit qui dit vrai.
La Science Chrétienne explique de façon précise pourquoi nous sommes « un », alors qu’il semble y avoir un moi spirituel et un moi matériel en chacun de nous.
Mary Baker Eddy, la découvreuse et fondatrice de la Science Chrétienne, affirme de façon systématique que le premier récit, celui où l’homme est créé spirituellement, est vrai, et que le second, qui met en scène des humains créés avec la poussière du sol, est allégorique. La croyance à l’existence simultanée d’un moi spirituel et d’un moi matériel est basée sur les conclusions tirées des sens physiques. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy écrit : « Acceptons la Science, renonçons à toutes les théories fondées sur le témoignage des sens, abandonnons les modèles imparfaits et les idéaux illusoires, et ayons ainsi un seul Dieu, un seul Entendement, et qu’Il soit parfait, produisant Ses propres modèles de perfection. » Et elle ajoute au paragraphe suivant : « Telle est la vraie Science de l’être. Toute autre théorie concernant la Vie, ou Dieu, est délusoire et mythologique. » (p. 249)
En un sens, on pourrait dire que le deuxième récit de la création tente d’expliquer pourquoi le malheur frappe le genre humain. C’est seulement quand on accepte que Dieu, le bien, n’est pas omniprésent et suprême, que les maux humains apparaissent dans notre vie. Mais même si tant de maux semblent bien réels, on peut scientifiquement prouver qu’ils ne le sont pas. Il semblerait que la terre soit plate, que les rails de chemin de fer convergent à l’horizon, que le soleil tourne autour de la terre. De même que les sciences naturelles expliquent la vraie nature de ces phénomènes, la Science Chrétienne explique de façon précise pourquoi nous sommes « un », alors qu’il semble y avoir un moi spirituel et un moi matériel en chacun de nous.
Pourtant, même celui qui étudie cette Science avec la plus grande sincérité peut parfois penser qu’il existe bel et bien un homme en deux versions, l’une, spirituelle, que l’on garde à la pensée comme idéal pur de l’être spirituel, et l’autre, matérielle, avec ses hauts et ses bas.
On ne s’étonnera pas que cette croyance à la dualité soit si répandue. On y trouve ce genre de raisonnement sous-jacent : « Selon la Bible et les enseignements de la Science Chrétienne, je suis spirituel, et j’accepte cette vérité. Mais quand je regarde autour de moi, je vois et ressens de la douleur et des insuffisances dans mon quotidien. Je dois donc être duel. » Pourtant, ce raisonnement est fallacieux, car il est basé sur une prémisse erronée. Les maux de l’existence sont vécus par les cinq sens physiques, qui communiquent de fausses interprétations. C’est grâce à une compréhension spirituelle de la vérité, acquise grâce à un sens spirituel inné, que l’on est capable de percer à jour ces faux témoignages et d’accueillir en esprit son seul véritable moi, qui est spirituel. On lit ceci dans Science et Santé : « Nous ne pouvons nier que la Vie se soutient par elle-même, et nous ne devrions jamais nier l’harmonie éternelle de l’Ame simplement parce que, selon les sens mortels, il semble y avoir discordance. C’est notre ignorance concernant Dieu, le Principe divin, qui produit l’apparente discordance, et la vraie compréhension de Dieu rétablit l’harmonie. » (p. 390)
Quand on sait qu’un avion peut peser des centaines de tonnes, on pourrait conclure tout naturellement qu’il est bien trop lourd pour décoller. Cependant, grâce à une connaissance des principes de l’aérodynamique, non seulement sa capacité de voler devient évidente, mais il s’avère un moyen de transport utile. L’avion n’a perdu aucun poids ; c’est pourquoi, au lieu de tirer nos conclusions à partir des évidences physiques, fondons-les correctement sur un concept scientifique plus élevé. En appliquant cette leçon à l’image que l’on a de soi, on voit qu’il est important d’affirmer mentalement qu’il n’y a qu’une seule réalité spirituelle, basée sur la compréhension de la Science de l’être, et on cesse d’accepter une construction mentale forgée à partir du témoignage matériel erroné.
Notre identité et notre nature véritables sont décrites dans la Bible comme étant spirituelles.
L’apôtre Paul a lutté contre la dualité d’une conception de l’être. Dans son épître aux Romains, il écrit : « Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair : j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi. » (7:18-20) Paul a résolu son conflit intérieur en sachant, grâce à l’inspiration, que le sens spirituel de la vie délivre des maux humains. Et il conclut : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort… Vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. » (8:1, 2, 9)
Aujourd’hui, il nous faut tous affronter et vaincre, par la compréhension spirituelle et la pratique, les limites, les maux et les discordances de l’existence humaine. Mais lorsque nous devenons davantage conscients de notre essence spirituelle unique, les impostures nuisibles de la condition mortelle commencent à s’effacer de la conscience, nous sommes protégés, notre caractère s’améliore et nous obtenons des guérisons physiques. Qu’est-ce qui en est la cause ? C’est le Christ, lequel est défini dans Science et Santé comme « la manifestation divine de Dieu, qui vient à la chair pour détruire l’erreur incarnée » (p. 583). Ce pouvoir du Christ n’élimine pas notre contrefaçon mortelle, mais elle révèle l’irréalité de la croyance que cette contrefaçon a jamais existé. Le fait éternel de notre seul et unique être spirituel nous devient alors de plus en plus clair, et ce maintenant même. Ainsi que cela a été prouvé, ce pouvoir est capable de guérir tous les maux de la condition mortelle.
Bien que la pleine conscience de l’identité spirituelle de notre vrai moi semble très difficile à atteindre, une lueur de cette vérité suffit à enrichir notre existence et nous permet d’aller de l’avant, en établissant nos pensées et nos actes sur une base spirituelle illimitée. Nous aimons alors davantage, nous sommes plus amicaux, plus enclins à pardonner, plus patients – comportement étroitement lié à l’Amour divin. Nous sommes aussi plus sûrs de notre créativité, de notre intelligence et de notre capacité à communiquer, parce que ce sont les qualités que l’Entendement divin nous a données pour que nous les exprimions. Nous sommes honnêtes, car la sincérité est une qualité spirituelle éternelle, intrinsèque à notre nature. Nous sommes actifs et confiants sur notre lieu de travail, à l’école, et dans toutes nos occupations, parce que la vitalité spirituelle fait naturellement partie de notre être.
Selon la définition du dictionnaire, contrefaire, c’est « imiter frauduleusement ». C’est là une parfaite description du sens frauduleux selon lequel il existe à la fois un moi spirituel et un moi matériel.
Comme un imposteur qui semble prendre notre place, le concept d’un moi matériel n’a rien d’une représentation exacte, et quelle que soit l’agressivité avec laquelle il vient à nous, il n’a pas le pouvoir de nous convaincre que nous différons de ce que nous sommes vraiment. Notre identité et notre nature véritables sont décrites dans la Bible comme étant spirituelles. Nous sommes créés par Dieu, nous sommes Son expression de Vie, nous existons éternellement sous Sa protection. Il n’y a pas d’autre moi en dehors de cette vérité. Comme on le lit dans Science et Santé : « L’Esprit et ses formations sont les seules réalités de l’être. La matière disparaît sous le microscope de l’Esprit. » (p. 264) Combien y a–t-il de moi en nous ?
Un seul !
