Vous est-il déjà arrivé de trouver soudain un sens distinct tout à fait intéressant à des mots que vous utilisiez jusque-là de façon interchangeable ? Comme lorsque vous voyagez dans un pays étranger qui n’était auparavant qu’un nom sur une carte, et dont les images, les sons et les odeurs deviennent bien réels et inoubliables ! C’est ce qui m’est arrivé quand j’ai découvert que j’avais sous-estimé ces deux termes de la Bible que sont « disciple » et « apôtre ».
Le terme « disciple » vient du mot grec mathētēs,qui signifie « élève » ou « apprenant ». Mais son emploi dans le Nouveau Testament signifie bien plus. Selon un dictionnaire biblique américain, The Complete Word Study Dictionary: New Testament, c’est « un adhérent qui accepte l’enseignement qui lui est donné et en fait sa règle de conduite ». C’est ainsi que l’on désignait ceux qui croyaient dans les enseignements de Christ Jésus : « [Jésus] dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. » (Jean 8:31)
Le terme « apôtre » vient du mot grec apostolos qui signifie « l’envoyé », un « ambassadeur » ou un « messager ». Des textes comme celui qui suit, tiré de l’Evangile selon Matthieu, montrent pourquoi le lecteur risque d’utiliser les deux termes de façon interchangeable et de passer ainsi à côté d’une différence de sens importante : « Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres : Le premier, Simon appelé Pierre... Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes : N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » (Matthieu 10:1, 2, 5, 6, italiques ajoutées)
On remarque la différence : tandis que le disciple apprend, l’apôtre est comparable à un étudiant diplômé qui met en pratique ce qu’il a appris – il est envoyé pour représenter, pour communiquer, pour être un ambassadeur, pour guérir. Dans le Nouveau Testament, le livre des Actes des apôtres montre bien cette distinction dans les récits de ceux qui, à l’exemple de Christ Jésus, faisaient part de la bonne nouvelle du salut, qui délivre les hommes de toutes les formes de limites, du péché, de la maladie et même de la mort. Ce n’étaient plus simplement des élèves attentifs, mais des hommes et des femmes transformés en ambassadeurs du Christ, par leurs guérisons, leurs sermons et leurs enseignements. Quel programme !
Cette question mérite donc que chacun se la pose : Suis-je seulement un disciple ? Ou est-ce que je réponds aussi à l’appel du Christ en faisant part de la bonne nouvelle de l’Evangile, et en comprenant l’autorité spirituelle innée qui m’a été donnée à cette fin ?
Mary Baker Eddy explique ceci : « L’homme est l’expression de l’être de Dieu. S’il y eut jamais un moment pendant lequel l’homme n’exprima pas la perfection divine, alors il y eut un moment pendant lequel l’homme n’exprima pas Dieu... » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 470) C’est donc tout naturellement que nous exprimons sans cesse la nature de l’Entendement divin, ce qui nous permet de communiquer avec perspicacité et intelligence, dans des cadres familiers ou nouveaux, de représenter le calme et l’harmonie de l’Ame divine, quelle que soit l’instabilité apparente de la situation, et de faire face à toutes les circonstances qui se présentent avec clarté et sincérité, car Dieu est Principe. Quand nous nous efforçons de nous comporter ainsi dans nos relations avec les autres, nous sommes des apôtres.
L’un de mes premiers emplois était celui d’assistante commerciale. Entre autres choses, je devais voir trois clients potentiels par jour, cinq jours par semaine. Ma responsable n’attendait certainement pas de moi que je demeure assise dans mon appartement, à contempler les produits de la société, en me demandant si j’en savais assez sur leurs caractéristiques et leurs bienfaits. « On apprend sur le tas », se plaisait-elle à dire. J’ai fait comme elle.
Est-ce que je réponds à l’appel du Christ en faisant part de la bonne nouvelle de l’Evangile ?
Cette approche m’a également été utile dans ma vie de scientiste chrétienne. J’avais pris l’habitude d’étudier tous les jours la Leçon biblique indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne (qui contient les références des passages illustrant le sujet de la semaine, passages tirés de la Bible et de Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy). Ensuite, je profitais des occasions qui m’étaient données dans la journée de démontrer les vérités spirituelles entrevues durant mon étude. Mais il m’était demandé davantage pour sortir de la catégorie du « disciple » qui se contente d’apprendre et d’appliquer. N’était-il pas temps d’aborder l’aspect public de la pratique ?
J’ai donc prié pour savoir comment être une meilleure ambassadrice du Christ. Dans le monde des affaires, on cherche en général à persuader les acheteurs potentiels de la valeur d’un produit, d’un service, ou bien on tâche de se mettre en valeur soi-même. Mais la déclaration suivante de Christ Jésus m’a fait voir qu’une approche bien différente est nécessaire pour attirer les gens au Christ : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. » (Jean 12:32) Finalement, le Christ même – l’idée spirituelle de la relation de l’homme à Dieu – bien compris et illustré à la perfection par Jésus, est le seul pouvoir qui amène les gens à chercher la Vérité et à la trouver. D’autre part, j’ai pris conscience du fait que notre véritable raison d’être est de comprendre et de démontrer cette idée divine.
Du coup, je n’ai plus cherché à exercer une influence personnelle ni à entretenir des relations personnelles pour réussir dans mon travail, mais je me suis attachée à voir spirituellement la vérité-Christ au sujet de chaque individu, comme l’expliquent la Bible et Science et Santé. Par exemple, on lit dans Science et Santé : « L’homme en tant qu’enfant de Dieu, qu’idée de l’Esprit, est la preuve immortelle que l’Esprit est harmonieux et que l’homme est éternel. » (p. 29) Qui n’aimerait pas être regardé à travers cette lumière libératrice ? C’est parce que Jésus le Christ portait ce témoignage que les foules venaient vers lui pour qu’il les instruise et les guérisse.
Lorsque je me suis appliquée à être l’ambassadrice du Christ dans mon activité professionnelle, des clients m’ont demandé de façon tout à fait inattendue de leur expliquer ce que je comprenais de la nature de Dieu, et ils en ont été bénis. Nos conversations sur la Science Chrétienne ont permis à certains d’entre eux de résoudre un problème ou d‘obtenir une guérison. De plus, en m’efforçant le plus sincèrement possible d’avoir cette attitude dans chaque situation professionnelle, j’ai vu ma clientèle augmenter en nombre et en qualité. Cela a attiré une « foule » de clients remarquables, intelligents et créatifs pendant presque vingt ans.
De même que les premiers apôtres firent connaître la vérité à leurs contemporains, au premier siècle, laissons le Christ nous inspirer la façon de répandre la Parole de Dieu qui guérit, comme le soulignent ces vers cités par Mary Baker Eddy :
Levons-nous donc et agissons,
Prêts à affronter le destin ;
Accomplissant toujours et toujours recherchant,
Apprenons à travailler et à attendre.
(Ecrits divers 1883–1896, p. 230)
Les apôtres sont aussi nécessaires au XXIe siècle qu’au Ier siècle du christianisme.
Est-ce que je réponds à l’appel du Christ en faisant part de la bonne nouvelle de l’Evangile ?
Paru d'abord sur notre site le 5 décembre 2017.
