Même si l’on connaît bien les paroles de Jésus-Christ, on peut toujours y trouver quelque chose de nouveau et d’inspirant. Dieu, l’Esprit, y apporte un nouvel éclairage.
Il y a peu, j’ai puisé une inspiration nouvelle dans les réponses de Jésus aux deux déclarations de Pierre dans l’Evangile selon Matthieu (voir 16:15-17, 21-23).
– Qui dites-vous que je suis ? demanda Jésus à ses disciples.
– Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, répondit Simon Pierre.
– Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, lui répondit Jésus, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
« La chair et le sang » est une expression employée ici pour symboliser l’être humain. Jésus dit à Pierre que sa clairvoyance spirituelle (lui permettant de voir que le Christ était l’identité spirituelle de Jésus) ne venait pas de lui en tant qu’être humain ; elle venait de Dieu, le Père céleste de Jésus et notre Père à tous. Pierre était réceptif à Dieu, il écoutait ce que Dieu lui révélait. Jésus apprécia le discernement spirituel de Pierre.
On lit ensuite ceci : « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour. Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. »
Comment Jésus réagit-il à cette remarque ? Il se retourna et dit à Pierre : « Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. »
Cette fois Pierre n’avait pas compris. Peut-être les propos de Jésus l’avaient-ils effrayé. Ou peut-être qu’une conception idéaliste le poussait à croire que Jésus ne souffrirait ni ne mourrait jamais, et que celui-ci devait donc refuser la pensée qu’il serait tué et ressusciterait. Bien sûr, Jésus parlait du couronnement de son œuvre missionnaire. A présent, Pierre s’exprimait du point de vue « de la chair et du sang ». Il réagissait comme tout mortel bien intentionné mais malavisé l’aurait fait à sa place. Jésus réprouva cette réaction.
Cela m’a encouragée que Jésus ne dise pas : « Arrière de moi, Pierre ! » mais : « Arrière de moi, Satan ! » Quelle belle distinction à faire ! Jésus réprouvait l’erreur, le magnétisme animal, ou l’attraction du matérialisme qui recherche le confort matériel et veut un christianisme facile, alors que le christianisme peut être un défi stimulant et très enrichissant. Jésus s’adressa bien à Pierre en réprouvant l’erreur. Il fallait que Pierre prenne conscience de l’erreur cachée dans sa propre pensée afin de pouvoir la rejeter.
Jésus n’a pas chassé Pierre, il l’a corrigé. Quelle joie de comprendre ce point ! Si nous pouvons nous tromper, parler et même agir de façon erronée, le Christ ne nous rejette pas. Le Christ, la Vérité, découvre, réprouve et détruit l’erreur pour nous en libérer. De même que Pierre continua d’être un chrétien fervent après avoir accepté la réprimande, nous serons rachetés et servirons Dieu toujours plus, à mesure que nous réprouverons et détruirons l’erreur au moyen de la Vérité.
Les deux réponses de Jésus me guident également dans ma pratique publique de la Science Chrétienne. Nous pouvons – et devons – être attentifs à ce qui gouverne la pensée des patients. Lorsqu’ils écoutent ce que notre Père-Mère Dieu leur révèle, ils ont de merveilleuses intuitions spirituelles. C’est là la preuve de leur vraie nature d’enfants de Dieu et de leur croissance spirituelle. Et la guérison s’ensuit.
Mais lorsque s’expriment la crainte, l’ignorance, le doute et tout ce dont les sens matériels rendent témoignage, nous n’acceptons pas que ce soit là la réalité du patient. C’est l’erreur, ou Satan. En nous adressant à l’individu afin de le réveiller de la tromperie, nous réprouvons l’erreur en affirmant la vérité. Nous ne condamnons pas l’homme ou la femme. Nous communiquons la vérité au patient avec amour. Cet amour distingue l’erreur de la personne et libère le patient.
Mary Baker Eddy comprenait la nécessité d’une telle approche. Elle écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « La déclaration de la vérité est destinée à réprouver et à détruire l’erreur. » (p. 233) Puis dans Non et Oui, elle nous encourage aussi : « Engagez les étudiants à se reprendre les uns les autres, toujours avec amour, comme je les ai repris moi-même… Nous pouvons nous réjouir de ce que tout germe de bonté finira, en luttant, par atteindre la liberté et la grandeur, et de ce que tout péché se punira de telle sorte qu’il s’inclinera devant les commandements du Christ – la Vérité et l’Amour. » (p. 8) C’est ainsi que nous sommes libérés et apprenons à mieux servir Dieu.
Je suis heureuse d’apprendre toujours plus en étudiant les paroles de Jésus dans les Evangiles.
Publié à l’origine en anglais dans le Christian Science Journal de septembre 2016
    