Il y a quelque temps, j’ai cherché dans le Christian Science Monitor des articles ayant trait à des problèmes nationaux et internationaux pour lesquels je pourrais prier. Ce que j’aime dans le Monitor, c’est qu’il couvre l’essentiel de l’actualité sans rechercher le sensationnel ni laisser à penser que les problèmes sont insurmontables. Au contraire, ce journal invite les lecteurs dans le monde entier à prier pour la résolution des problèmes.
Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne et fondé le Monitor, espérait bien que, loin de fermer les yeux sur les problèmes soumis à leur attention, les scientistes chrétiens s’efforceraient d’y apporter la lumière de la Vérité.
On lit dans la Bible : « Arrêtez, et sachez que je suis Dieu. » (psaume 46:11) Je constate l’utilité de cette pause spirituelle chaque fois que les médias, ou même mes amis, rapportent des nouvelles inquiétantes. Cette paix intérieure est puissante parce qu’elle est fondée sur la compréhension du fait que Dieu est Tout-en-tout, qu’Il est la Vérité divine, qu’Il est omniscient, omnipotent et omniprésent.
Je prends le temps de reconnaître que le Christ, l’esprit de Vérité, est toujours à l’œuvre dans la conscience humaine, séparant le fait de la fiction. Le Christ nous montre continuellement – à moi comme à toute l’humanité – ce que Dieu connaît et voit concernant Sa création ; il nous révèle que le témoignage des sens mortels est un mirage, un mensonge, car il ne vient ni de Dieu ni du sens spirituel.
Dans mes prières, j’ai reconnu que Dieu est aux commandes, qu’Il est toujours présent.
Par exemple, quand ces terribles images de violence et de souffrances humaines nous sont venues de Mossoul, en Syrie, et plus tard de Londres, après un violent attentat, je me suis mise à prier avec ferveur pour acquérir cette paix intérieure qui me permettrait de voir que Dieu protège chacun de Ses enfants, quelle que soit la situation humaine apparente.
L’étude et la pratique de la Science Chrétienne m’ont appris que toute discorde n’est qu’une croyance en l’absence de Dieu, la prétention qu’a l’entendement mortel de nous faire craindre qu’il puisse y avoir un endroit où l’amour de Dieu est absent, et qu’il existe un autre pouvoir capable de s’imposer et de supplanter Dieu. Ces images terrifiantes voudraient nous pousser à réagir avec précipitation, sans réfléchir à ce que Dieu est et à ce que Lui fait, à ce qui est vrai et possède le seul pouvoir qui soit.
Dans mes prières, j’ai reconnu que Dieu est aux commandes, qu’Il est toujours présent, et qu’il n’existe pas d’endroit où Sa création ne puisse ressentir Son amour et Son gouvernement harmonieux. Je savais aussi que le Christ me parle, qu’il parle à chacun de nous. En fait, le Christ est le seul communicateur, et il ne communique que les pensées de Dieu, lesquelles sont toujours bonnes. Ces pensées apportent la paix et la guérison dans nos villes, comme je m’en suis rendu compte il y a quelque temps.
Je vous explique. Mon mari et moi avons une petite ferme avicole en Afrique du Sud. C’est surtout moi qui la gère, car mon mari possède sa propre affaire de son côté. J’ai de nombreux clients qui viennent acheter des volailles de race pure. Parmi ma clientèle régulière se trouvait un homme que j’appellerai Monsieur X. C’était un ministre siégeant au parlement. Il était aussi directeur général d’une compagnie de taxis opérant dans ma région, sur la côte sud du KwaZulu-Natal.
Les taxis en Afrique du Sud (en fait, dans toute l’Afrique) sont des minibus qui peuvent transporter jusqu’à vingt passagers, et sillonnent le pays de long en large. Il y avait deux grands opérateurs de taxis, et la concurrence entre eux était devenue féroce, car le gouvernement n’avait jamais mis en place un service de bus permettant aux habitants des zones rurales d’avoir accès à un transport public.
Cette situation a laissé le champ libre à des propriétaires de taxis peu scrupuleux qui profitaient du fait que les gens avaient besoin d’un moyen de transport. La guerre des taxis, comme on l’appelait, a tourné à la violence : des passagers étaient extirpés de leur taxi et frappés à mort ou tués par balle pour avoir soutenu la « mauvaise » compagnie. Les choses en sont arrivées à un point tel que j’ai demandé à Monsieur X ce que l’on faisait pour résoudre cette situation de violence.
Il m’a expliqué que des groupes criminels dictaient leurs propres lois et imposaient leurs conditions aux passagers, mais que lui n’avait jamais voulu cela, pas davantage que Monsieur Y (l’opérateur de l’autre compagnie de taxis). Malheureusement, à cause de ces groupes criminels, ils n’osaient se rencontrer directement pour trouver une solution à ce problème, car c’était dangereux pour tous les deux.
En réfléchissant à ce qu’il m’avait dit, j’ai senti que je ne devais pas accepter ce qui se présentait à moi comme un fait. Dans Non et Oui, Mary Baker Eddy écrit : « C’est la connaissance qu’a la Vérité de sa propre infinitude qui interdit l’existence véritable même d’une prétention à l’erreur. Cette connaissance est la lumière dans laquelle il n’y a pas de ténèbres – non la lumière renfermant des ténèbres en elle-même. » (p. 30)
J’ai vu que nous étions tous englobés dans l’infinitude de la Vérité, en tant qu’idées de Dieu, et qu’il n’existait rien de dissemblable au bien dans cette infinitude, pas même de division, de concurrence ni de violence. Je ne voyais d’autre solution qu’une rencontre entre les deux hommes. J’ai aussi compris que les points de vue personnels – le mien ou ceux de la population en général – n’avaient pas le pouvoir d’influencer l’issue d’une réunion entre les deux opérateurs. Il n’y a pas de points de vue personnels dans l’Entendement divin. Il n’y a qu’un seul Entendement, ou Dieu, et nous reflétons tous, hommes, femmes et enfants, ce seul et unique Entendement. Cette vérité démantèle la croyance en la possibilité d’intérêts divergents, de concurrence et même de violence entre les enfants de Dieu.
A propos de l’argument mental de la Vérité contre l’erreur, dans la prière, Mary Baker Eddy écrivait à l’une de ses élèves : « Ne reconnaissez jamais la personne dans vos arguments... mais devenez tellement consciente de la Vérité opposée que l’erreur disparaît. » (L05468, Mary Baker Eddy à Ann Otis, 12 avril 1893, © le Fonds Mary Baker Eddy)
Je me demande si nous nous rendons bien compte de la puissance de nos prières qui peuvent changer le monde.
Je me suis efforcée de prier dans ce sens, sans penser aux personnalités concernées. Je savais que l’unique Entendement était la source de mon intelligence et de celle des deux personnes censées discuter entre elles. Il n’y a pas une once d’ego, de personnalité, de pensée mortelle, dans l’Entendement divin comme dans son reflet, l’homme. Christ Jésus nous a appris à prier « Que Ta volonté soit faite », et non « Que “ma” volonté soit faite ». Je me suis totalement abstenue d’imaginer quelle serait l’issue de la réunion, laissant Dieu agir. Je pouvais aller de l’avant avec confiance, en sachant que je ne me battais pas seule dans une mer de discorde. J’étais du côté du bien, et le bien est toujours victorieux.
Une semaine plus tard, Monsieur X m’a appelée pour me demander s’il serait possible d’organiser une réunion dans ma ferme, entre lui et Monsieur Y, pour parvenir à une solution raisonnable. Il tenait à ce que personne ne soit au courant. Il pensait que ce serait bien que la réunion ait lieu en terrain neutre. J’ai accepté sans savoir exactement ce à quoi je m’engageais.
Quelques jours plus tard, à la date du rendez-vous, j’ai vu arriver plusieurs véhicules de luxe noirs, aux vitres teintées, dont sont sortis Monsieur X et des gardes du corps lourdement armés, portant des armes semi-automatiques. Monsieur Y est descendu d’un autre véhicule avec plusieurs gardes du corps lourdement armés également.
Ce n’était pas ce dont nous avions convenu ! Faisant acte d’autorité, je leur ai dit qu’ils pouvaient entrer, parler autant qu’ils le voulaient, mais qu’aucune arme ne serait admise chez moi. Les gardes du corps attendraient avec leur arsenal à l’extérieur du périmètre de ma clôture. Je n’acceptais chez moi que Monsieur X et Monsieur Y. Mais surtout, seule la conscience de la présence et du pouvoir de Dieu avait droit de cité dans mes pensées et mon foyer spirituel.
Les deux hommes se sont pliés à mes exigences, et les hommes de la sécurité sont restés à l’extérieur avec leurs armes. Je suis allée prier en silence, dans la quiétude spirituelle, sachant que mon Père avait organisé cette réunion et que Sa parole serait entendue. L’Eternel a dit : « Elle [ma parole] ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. » (Esaïe 55:11) Le résultat devait forcément être positif. Je savais également qu’il ne pouvait y avoir aucun accord dans la matière, tout se déroulant dans cet unique Entendement commun à tous. Seul le Christ, présent à cette réunion, influençait les pensées, et ce pour le bien de tous.
Les deux hommes ont discuté en profondeur toute la journée. Ils sont finalement repartis en fin d’après-midi, en me remerciant et en m’assurant que la rencontre avait été fructueuse. A partir de ce jour, il n’y a plus eu aucune violence due aux taxis dans la région. Plus tard, j’ai appris qu’un accord avait été signé, et que les groupes criminels impliqués avaient décidé de se retirer. Le sujet a entièrement disparu des bulletins d’information : privé des ingrédients de la violence il avait perdu tout intérêt, ce qui n’est pas bon pour la presse à sensation.
Je me demande si nous nous rendons bien compte de la puissance de nos prières qui peuvent changer le monde, apporter la paix et favoriser de réels progrès. Nous avons de multiples occasions de témoigner de leurs effets dans notre foyer et notre localité, lorsque nous traitons dans nos prières quotidiennes les problèmes qui se présentent à nous. Bien que nous ne puissions pas toujours en voir les résultats, ces prières sont le levain qui fait lever toute la pâte de la pensée mortelle. N’en doutons jamais !
Publié à l’origine en anglais dans le Christian Science Sentinel du 10 juillet 2017
Paru d'abord sur notre site le 21 août 2017.
