Nous étions en juillet. Je venais d’avoir six ans. Ma mère m’avait inscrite à des cours de natation à la piscine municipale. J’adorais jouer dans l’eau avec mes amies. Mais les cours… je les redoutais ! En fait, je n’en étais pas à mon premier essai. N’allez pas croire que je ne savais pas nager ! J’étais même une excellente petite nageuse. Mais pour dépasser le niveau des débutants, il fallait non seulement savoir nager mais également faire la planche pendant une minute entière. Or malgré tous mes efforts, je coulais dès que j’essayais de m’allonger sur le dos. C’était bien là le problème : je faisais trop d’efforts.
Je me souviens de la gentillesse avec laquelle les maîtres-nageurs m’encourageaient à me détendre ; ils m’assuraient que je pouvais avoir confiance, que l’eau me soutiendrait. Mais j’avais du mal à croire qu’un élément aussi fluide puisse en même temps être assez fort pour me maintenir à la surface. Nager, c’était logique ; flotter, non !
Mais cet été-là tout a changé. Allongée sur le dos, les yeux fixés sur le ciel bleu, j’ai constaté avec surprise que l’eau me soutenait bel et bien. Je ne faisais rien d’autre que laisser l’eau faire ce qu’elle fait si naturellement pour les canards, les bateaux et les gens : leur permettre de flotter.
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