L'enfance est souvent considérée comme une époque bénie d'insouciance. Il semble pourtant parfois que les faits affirment le contraire. J'ai vécu mon enfance aux U.S.A., sous la botte d'un père manipulateur, tyran domestique, qui terrorisait notre mère, mes deux sœurs et moi-même, et même les amis. Pendant des années, mes sœurs et moi avons subi ses sévices de toutes formes, et surtout des violences psychologiques qui laissaient des traces plus difficiles encore à effacer. De plus, notre mère est décédée jeune, ce qui a eu pour conséquence de nous laisser seules face à notre père, sans bouclier pour nous protéger.
J'ai pu faire des études universitaires, puis je me suis mariée et j'ai fondé une famille heureuse en France, mon mari étant originaire de ce pays. Cependant, il m'était toujours resté des traces profondes de mon enfance. Notamment, je continuais de vivre avec une image de moi-même très négative. Jusqu'au jour, il y a une vingtaine d'années, où ma tante, scientiste chrétienne de longue date, m'a appris quelque chose qui m'a frappée. Ce jour-là, comme elle avait très bien connu mon père, nous reparlions pour la énième fois de lui, et elle sentait bien que je souffrais encore. Elle m'a dit alors que malgré ce passé douloureux, mon identité spirituelle n'avait jamais été touchée. L'effet que sa remarque a eu sur moi? C'était comme si une fenêtre s'était ouverte laissant entrer de l'air frais dans une pièce qui sentait le renfermé. J'ai commencé à comprendre un petit bout de la vérité concernant ma nature spirituelle. C'était là le début d'un long chemin vers la guérison.
Par la suite, je me suis rendu compte que je n'avais jamais été sans protection. Principalement, j'avais bénéficié de la présence de cette tante et de son mari, mon oncle adoré, véritables parents de substitution. Et puis, il y avait en moi quelque chose qui me disait: « Je ne me plierai pas. » Bien plus tard, j'ai réalisé que cette capacité de résistance contre les apparences du mal me venait de Dieu, et donc constituait une protection, même si je ne la reconnaissais pas comme telle à l'époque.
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