Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

première partie

Programme d’ouverture

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 2003


L’Assemblée annuelle 2003 et symposium de L’Église Mère, The First Church of Christ, Scientist, s’est tenue simultanément à Berlin et à Boston, du 1er au 3 juin derniers. Elle était aussi retransmise en direct sur le Web. Plusieurs milliers de personnes y ont assisté. Nous vous en offrons ici de larges extraits.

1er juin 2003

Bonjour chers amis. Je m’appelle Honor Hill. En tant que présidente de L’Église Mère, j’ai le grand plaisir de vous souhaiter à tous la bienvenue à cette session d’ouverture de l’Assemblée annuelle 2003 de L’Église Mère. Je m’adresse à vous depuis L’Église Mère, The First Church of Christ, Scientist, à Boston. Dans quelques minutes, nous laisserons à nos amis réunis à Berlin le soin de poursuivre l’ordre du jour de l’assemblée.

Nous sommes tous réunis par satellite, et ces grands écrans devant nous témoignent que nous formons une grande famille planétaire. Nous qui nous trouvons à Boston sommes extêmement heureux de vous voir dans la Max-Schmeling Halle, à Berlin. Et nous sommes tout aussi heureux de savoir que vous nous voyez, ici, dans l’annexe de L’Église Mère. Quelle riche palette nous composons: soixante-dix pays différents, plus de vingt langues et plusieurs générations! Nombre d’entre vous ont fait un long voyage pour venir ici. Soyez tous remerciés pour ces efforts.

En 1888, la Découvreuse et Fondatrice de la Christian Science, Mary Baker Eddy, écrivit ceci à l’occasion d’une réunion de ses « élèves bien-aimés »: « Ayez ‘un même sentiment’, soyez ‘dans le même lieu’, et Dieu répandra sur vous une bénédiction telle que vous n’en avez jamais reçu auparavant. » (Écrits divers, p. 134) Étudiant la Science découverte par Mary Baker Eddy, nous nous rassemblons effectivement en un même lieu. Nous nous donnons la main et unissons nos cœurs par-delà l’océan et dans le cyberespace. Beaucoup d’entre nous se souviennent du mur de Berlin. Le monde s’est réjoui avec le peuple allemand lors de la chute du mur. D’une certaine façon, ce mur symbolisait l’isolement et la séparation, bien au-delà de Berlin. Sa chute, sans violence, a ouvert la voie à une nouvelle ère de liberté. Non seulement pour l’Allemagne, mais pour toute l’humanité.

Virginia Harris, présidente du Conseil des Directeurs de la Christian Science, est à Berlin en ce moment même. Je lui laisse la parole. Elle va maintenant évoquer ce que notre grande famille a vécu durant toutes ces années.

Merci, Honor. Nous voici, avec vous, à Boston. De nombreux amis, comme vous l’avez dit, Honor, sont aujourd’hui présents dans la Max-Schmeling Halle. A vous tous qui êtes ici à Berlin, à Boston ou connectés au Web, je transmets l’amour et la reconnaissance du Conseil des Directeurs de la Christian Science. Cette salle dans laquelle nous sommes, ici, à Berlin, a été construite il y a quelques années, à l’emplacement de ce que l’on appelait autrefois le no man’s land. C’était un terrain vague, truffé de mines et de pièges, qui séparait l’Est de l’Ouest. Je me souviens avoir prié pour la paix et la liberté en apercevant cet endroit de loin, un jour où j’étais en visite à Berlin-Ouest. Ce n’est donc pas sans émotion que je suis ici, aujourd’hui.

J’ai eu le privilège et la joie d’être la Secrétaire de L’Église Mère vers la fin des années 80. Mes fonctions m’ont amenée à rencontrer des amis, des membres et des nouveaux lecteurs de Science et Santé, venus de toutes les parties du monde. Ayant eu la possibilité de voyager pour communiquer au loin l’amour de L’Église Mère, j’ai également écouté le récit de leurs difficultés et de leurs victoires. La visite que j’ai faite à des membres et à des amis dans l’ancien monde communiste, en Europe de l’Est, m’a beaucoup apporté.

Nous avons rencontré des amis à Berlin-Est, à Dresde, à Karl-Marx-Stadt (rebaptisée Chemnitz), à Magdeburg, à Leipzig et à Erfurt. Nous avons également rencontré des sympathisants et des membres à Varsovie en Pologne, à Bucarest en Roumanie, à Budapest en Hongrie, à Prague en République tchèque, et à Leningrad, redevenue Saint-Pétersbourg, ainsi qu’à Moscou en Russie et à Riga en Lettonie. Petit à petit, nous avons appris ce que ces membres et ces amis courageux ont enduré pendant près de quarante ans.

Nous avons entendu le récit de gens dont les noms étaient fichés parce qu’ils étaient scientistes chrétiens, de ceux à qui on confisquait Science et Santé et d’autres écrits de la Christian Science, parfois pour les brûler, de ces membres qui étaient interrogés, surveillés, retenus ou même emprisonnés. Comme l’histoire nous l’a appris, ces années ont été difficiles, éprouvantes, pour ceux qui habitaient à l’Est. Mais certains ont continué à pratiquer la Christian Science.

La plupart du temps, c’étaient des paroles prononcées à voix basse, à l’abri de portes fermées, ou bien un enseignement transmis avec douceur aux enfants, qui étaient guéris et réconfortés. L’édifice qui avait appartenu autrefois à Première Église du Christ, Scientiste, Dresde, représentait à mes yeux tout un symbole. Des amis m’ont emmenée le voir, c’était un édifice magnifique. Mes amis m’ont expliqué qu’il appartenait à présent à l’État. Le gouvernement le leur avait pris. C’était devenu une salle de concert. Je me rendais compte que, même si l’édifice avait été confisqué, la structure de la Vérité et de l’Amour, l’Église, selon la définition donnée par Mary Baker Eddy, n’avait pu être saisie. Lactivité et le caractére pratique du Christ demeuraient présents dans le cœur de mes amis.

Officiellement interdit, Science et Santé continuait de circuler et d’être lu chaque fois que c’était possible. La leçon biblique du Livret trimestriel de la Christian Science était envoyée par la poste, et ils se la passaient entre amis, chaque fois que c’était possible. Parfois, ils prenaient des pages du Livret, les cachaient en emballant des théières qu’ils expédiaient ensuite aux amis. D’autres fois, ils recopiaient à la main les citations des leçons bibliques pour les donner à ceux qui désiraient ardemment connaître le Pasteur. Les Héraut de la Christian Science parvenaient à l’Est cousus dans la doublure d’un manteau ou glissés sous un siège de voiture.

Finalement, grâce aux efforts de plusieurs personnes dévouées, un petit nombre de Héraut ont pu légalement entrer en Allemagne de l’Est. Tout d’abord, il y en a eu 100, puis, grande victoire, ce nombre s’est élevé à 850. Ceux d’entre nous qui n’ont pas connu d’oppression politique et religieuse auront peut-être du mal à apprécier l’importance de ces 850 Héraut. Chaque exemplaire de Science et Santé, chaque exemplaire de la leçon biblique, chaque Héraut était lu par plusieurs. Les idées mises en pratique étaient un témoignage, un lien de vie avec la liberté spirituelle inhérente en chacun.

Le centenaire de la naissance du Héraut arrive à point nommé! Quelle excellente idée a eue Mary Baker Eddy en fondant, en 1903, Der Herold! Elle en entrevoyait sans nul doute le potentiel: la guérison, qui libère les individus de toute forme d’oppression. Le Héraut a pour mission de proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité. Au cours de ces décennies difficiles, L’Église Mère et ses membres, dans le monde entier, ont prié avec ferveur pour leurs frères et sœurs à l’Est. Ces frères et sœurs n’étaient jamais bien loin de la pensée et de l’amour de L’Église Mère. De temps en temps, un membre du Conseil des Directeurs de la Christian Science, un conférencier ou un praticien profitait d’un déplacement pour se rendre à Berlin-Est. Il passait quelques heures avec les membres locaux. Cependant, la plupart de ces amis chers étaient souvent trop difficiles à joindre. On ne pouvait pas leur parler par téléphone, et leur envoyer une lettre depuis L’Église Mère leur faisait courir un risque. De temps en temps, nous leur envoyions une petite lettre dans une enveloppe ordinaire, en signant simplement « Mère ». Aucun mur, aucun gouvernement n’a le pouvoir de faire obstacle aux prières ferventes de L’Église Mère et à sa mission définie par l’amour. Une Église destinée à soutenir et à nourrir l’humanité entière. A enrichir les affections de toute l’humanité et à les gouverner.

En avril 1989, nous avons eu l’autorisation de séjourner à l’Est. Nous avons noté une différence sensible lors de cette visite. Le désir de liberté et de justice gagnait en force dans le cœur des gens et influait sur leurs actes. Des portes s’ouvraient, et nous avons pu entamer des discussions sérieuses avec les autorités d’Allemagne de l’Est en vue de la reconnaissance officielle de l’Église du Christ, Scientiste. C’est au cours de cette visite que nous sommes parvenus à un accord verbal avec le gouvernement, accord qui permettait aux scientistes chrétiens de pratiquer leur religion et de se réunir dans des lieux publics.

Les mois suivants ont été marqués par des progrès réguliers en Allemagne de l’Est. Des réunions de prière en petit comité et des marches pour la paix se multipliaient. Une vague irrépressible avançait. Il était impossible d’arrêter le Christ ni la liberté et le pouvoir qui l’accompagnent. Vers la fin du mois d’octobre, Jill Gooding, membre du Conseil des Directeurs de la Christian Science, Dieter Förster et moimême, nous sommes retournés en Allemagne de l’Est. Le 3 novembre 1989, le gouvernement de la R.D.A. reconnaissait officiellement l’Église du Christ, Scientiste. C’était la première confession religieuse reconnue par ce gouvernement depuis 38 ans.

C’est durant les jours suivants qu’eurent lieu les dernières marches pour la paix et les plus importantes en nombre de participants. Nous étions les témoins directs du pouvoir de la prière, au sein d’un peuple qui savait intuitivement que la liberté était son droit divin. Comme vous le savez tous, la chute du mur a eu lieu le 9 novembre, donc six jours après la reconnaissance officielle de la Christian Science. Et la liberté devenait une réalité concrète.

J’aimerais ici marquer une pause pour rendre un hommage particulier à trois personnes sans qui la reconnaissance officielle de l’Église du Christ, Scientiste, n’aurait pas été possible: M. Dieter Förster, M. Kurt Hopp et M. Günter Behncke.

Chacun de ces trois hommes a fait preuve d’une patience, d’une persévérance, d’un courage et d’un dévouement incroyables. Dieter Förster, Committee on Publication pour l’Allemagne, n’a pas ménagé sa peine. Pendant de nombreuses années, il a parcouru de nombreux kilomètres en Europe de l’Est. Il s’efforçait d’approvisionner en périodiques et en Science et Santé les scientistes chrétiens dans ces pays. Il représentait l’espoir. Et un lien avec L’Église Mère.

Kurt Hopp a vécu toute sa vie en Allemagne de l’Est. Membre de l’Église, c’est lui principalement qui distribuait les écrits de la Christian Science à des amis en Allemagne de l’Est. Nous sommes très heureux que sa femme, Ursula, soit présente avec nous, aujourd’hui. La vie de M. Hopp a été marquée par la persévérance. Il défendait un idéal de liberté afin que tous puissent pratiquer la Christian Science. Dès 1965, M. Hopp a œuvré pour que la Christian Science soit reconnue par les autorités. Ses rapports de confiance avec M. Behncke ont été déterminants dans l’ouverture des négociations, en 1989. Quant à M. Behncke, celui-ci nous fait l’honneur d’être parmi nous aujourd’hui.

M. Behncke travaillait au Secrétariat d’État de la R.D.A. Il était le chef de la section juridique et politique chargée des affaires religieuses. Nous avons trouvé chez lui beaucoup de simplicité et une grande écoute. On pouvait lire dans ses yeux que c’était un homme bienveillant. Au cours de nos entretiens, j’ai appris à l’apprécier et non à le craindre ou à craindre les décisions que sa fonction exigeait de lui.

Bien que nos amis Dieter et Kurt ne soient plus là, je sais que tous deux auraient été heureux d’assister à cette réunion aujourd’hui. De nombreux scientistes chrétiens ont résisté avec courage et porté le flambeau de la vérité dans régions aussi dangereuses qu’une contrée sauvage. C’est seulement quand ils ont atteint la lisière de la forêt, que ceux d’entre nous qui travaillaient à L’Église Mère ont eu le privilège de se tenir à leurs côtés, au moment où tombait le dernier symbole de l’oppression. A présent, certains de ces amis viennent nous rendre visite. Les mots ne sauraient exprimer notre reconnaissance pour leur fidélité à la Christian Science durant ces années difficiles. Ce sont des exemples vivants.

C’est Michael Seek, praticien et professeur de la Christian Science à Berlin, qui va maintenant animer la discussion. Michael est également rédacteur du Christian Science Herold. Mesdames Ursula Hopp, Kristin Buschmann, Hildegard Funke et Monsieur Günter Behncke vont se joindre à lui.

Je tiens à remercier le Conseil des Directeurs de la Christian Science, qui a soutenu nos amis à l’Est pendant des décennies. Nous gardons tous un bon souvenir de vos visites en Allemagne. L’amour maternel que vous-même, ainsi que les autres membres du Conseil, avez exprimé, était très tangible; cela représentait beaucoup pour nous, tout comme les occasions de rencontre. Ces visites ont prouvé en effet que ni la langue ni la distance ne pouvaient nous séparer. Au contraire, quand nous nous recontrions, c’est le cœur qui parlait au cœur. Merci beaucoup.

V. H.: Votre père était professeur de la Christian Science. Votre mère était praticienne. Vous aviez une grand-mère praticienne, à l’Est. Et vous viviez à l’Ouest. Et votre père et votre mère avaient des élèves et des patients à l’Est. Qu’est-ce qui entretenait la flamme malgré cette division ?

M. S.: A la maison, nous parlions presque tous les jours de la division de Berlin et de l’Allemagne. Nous parlions du sort de nos amis en R.D.A. Nous disions souvent que si le pays et la ville étaient divisés, d’une part cette situation n’était pas immuable, et d’autre part nous pouvions faire quelque chose à ce sujet. C’est ainsi que j’ai grandi en étant déterminé à ne pas ajouter une autre division à la division de l’Allemagne, à ne pas tenter de diviser les gens entre les bons et les méchants, les amis et les ennemis, ceux que j’aimais et ceux que je rejetais dans mon cœur. Cela m’a souvent incité à réfléchir à ce qui est bon chez les gens. Lorsque je prenais mon scooter pour aller voir ma grand-mère, à Berlin-Est, je devais passer la frontière. J’en profitais pour cacher des Héraut sous mon pull. Ma grand-mère pouvait ainsi les donner à ses patients. J’ai constaté que les vérifications à la frontière et les échanges avec les services de la sûreté s’effectuaient toujours dans un climat respectueux et amical quand je ne considérais pas les policiers à la frontière comme l’ennemi d’en face, mais que je m’efforçais de comprendre ce qui était bon en eux. Cet effet immédiat m’a fait comprendre toute l’importance de l’attitude mentale que l’on a.

Les conversations à la maison m’ont appris à ne jamais sous-estimer le pouvoir de la prière. Et comme j’avais des amis à Berlin-Ouest et à Berlin-Est, j’avais décidé de prier pour que la division soit surmontée. Et j’ai décidé de prier à chaque fois que je prendrais mon vélo. Je faisais beaucoup de vélo.

Quand j’y repense, cela me rappelle les Hébreux qui firent le tour de Jéricho en sonnant de la trompette jusqu’à ce que le mur s’écroule. Les scientistes chrétiens, de part et d’autre du mur, ont certainement dû prier et marcher autour du mur en esprit. Ils étaient unis en esprit. Ils s’unissaient dans la prière aux membres de L’Église Mère et à ceux qui aiment la liberté dans le monde entier. Que vous soyez à Boston ou connectés à Internet, j’aimerais ici, à Berlin, vous remercier de la part de mes compatriotes pour votre soutien fidèle durant toutes ces années.

En 1951, la Christian Science a été interdite dans ce qui était alors l’Allemagne de l’Est. Du jour au lendemain, les églises durent fermer. Nous n’avions plus de salles de lecture. Et la pratique publique de la Christian Science était interdite. La construction du mur, en 1961, mit fin à la libre circulation entre l’Est et l’Ouest. La frontière ne divisa pas seulement le peuple d'un même pays. C’était une tentative cruelle de nous faire croire que des individus ont le droit et le pouvoir de gouverner la vie, les pensées et les actes d’autrui.

A mes côtés se trouve Ursula Hopp qui a consacré sa vie à la Christian Science. Comme Virginia l’a rappelé, son mari a joué un rôle très important dans les négociations avec le gouvernement de l’Allemagne de l’Est. Kristin Buschmann, de Chemnitz, est praticienne de la Christian Science. Elle travaille pour l’éditeur des écrits de Mary Baker Eddy et pour l’édition allemande du Héraut de la Christian Science. A ses côtés se trouve Hildegard Funke, qui est praticienne de la Christian Science à Berlin-Ouest. Pendant des années, elle a aidé nos amis en Allemagne de l’Est et en Pologne avec dévouement et fidélité. Enfin voici notre excellent ami, Günter Behncke. Il dirigeait à l’époque le service juridique et politique chargé des affaires religieuses au sein du gouvernement de la R.D.A. Ursula, quelle était la situation des scientistes chrétiens en R.D.A., à la fin de la Seconde Guerre mondiale ?

Nos membres et nos sympathisants ont connu de très dures épreuves en voulant pratiquer leur religion. Toute lecture, toute leçon de la Christian Science étaient officiellement interdites. Il est arrivé que des publications soient confisquées et brûlées sous les yeux des membres.

M. S.: N’oublions pas que, durant les premières années qui ont suivi l’interdiction, la vie pouvait être dangereuse pour les scientistes chrétiens. On fouillait les maisons. Les gens étaient convoqués par la police. Les praticiens de la Christian Science n’avaient pas le droit de pratiquer leur métier, et on les obligeait à donner le nom de leurs patients.

Les gens faisaient très attention quand ils téléphonaient, car ils n’étaient jamais certains de ne pas être sur écoute. Ma tante, qui était une praticienne très active à Halle, et qui m’a beaucoup aidée par la suite, me demandait toujours avec insistance si j’avais reçu ce qu’elle m’avait envoyé. Je n’ai jamais su exactement comment et dans quelle mesure les services de la sûreté de l’État nous surveillaient.

Ce climat d’incertitude n’était pas voulu. La constitution de la R.D.A. garantissait la liberté de croyance et de religion. Le problème venait du fait que la Christian Science était interdite. Et rien ne laissait supposer qu’elle serait à nouveau reconnue. Mais les scientistes chrétiens n’étaint plus poursuivis selon le droit pénal. Nous avions opté en faveur d’une tolérance discrète, ce qui, officiellement, n’existait pas dans notre pays. Il y avait un autre problème: les situations étaient traitées différemment d’un endroit à l’autre. Une décision prise à Leipzig pouvait être différente de celle qui était prise à Dresde, laquelle n’était pas forcément la même que celle de Rostock ou de Berlin.

U. H.: Malgré cette interdiction, nous parvenions à nous procurer les Héraut récents et d’autres publications de la Christian Science. C’était la preuve qu’il n’y a pas de blocage. Le bien va toujours de l’avant. La vérité n’est jamais perdue. Elle trouve toujours le moyen de maintenir sa puissance à travers ces enseignements.

M. S.: Ainsi, dans cette situation, vous avez pu trouver de l'inspiration et un sens de direction dans Science et Santé...

U. H.: Absolument ! A la page 89 du livre d’étude de la Christian Science, nous lisons qu’on entend Dieu lorsque les sens se taisent. Cela signifiait qu’il nous fallait sans cesse écouter attentivement pour entendre ce que Dieu avait à nous dire.

M. S.: Des deux côtés du mur, les gens écoutaient et priaient. C’est là une caractéristique de cette époque.

Au début des années 80, une femme m’a abordée à l’église. Elle voulait devenir membre de L’Église Mère et avait beaucoup de questions concernant l’Église et la Christian Science. Comme le moment n’était guère propice à une conversation, je lui ai proposé de venir à mon bureau, la semaine suivante. Mais elle était très pressée. On ne l’avait autorisée à quitter la R.D.A. que pour deux jours, à l’occasion d’une fête de famille. Après cela, elle m’a invitée à venir la voir à l’Est. Cela a été le début de toute une série de réunions très utiles.

M. S.: Kristin, comment avez-vous connu la Christian Science ?

K. B.: Il y a deux ou trois ans, j’ai repensé aux rayons de livres dans la salle de séjour de mes parents. Et je me suis souvenue d’un livre au titre en lettres dorées: Science et Santé. Quant à mes grands-parents, je me rappelle qu’ils lisaient deux gros livres. Aujourd’hui, je sais qu’ils lisaient les leçons bibliques hebdomadaires dans la Bible et Science et Santé. C’est ce que mon père m’a appris depuis. Lui-même n’utilisait pas spécifiquement le système de guérison de la Christian Science, mais il s’appuyait sur le pouvoir de l’amour. Et je n’avais jamais moi-même employé les mots « Christian Science ».

Une amie de la famille, Erica, avait l’habitude d’aider ma mère avec le repassage. Après le décès de ma mère, elle a continué de venir faire du repassage. Un jour, je lui ai parlé de ma fille, qui était alors toute petite. Je lui ai dit qu’elle était malade. Elle m’a répondu que ce n’était qu’une croyance. Et elle m’a parlé de la Christian Science, de la prière et de la guérison. Par son intermédiaire, j’ai rencontré Mme Franz, de Karl-Marx-Stadt. Elle distribuait les leçons bibliques. Certaines étaient écrites à la main, d’autres fidèlement tapées à la machine. C’était comme un vaste réseau, tout autour de moi, de personnes qui aimaient la Christian Science et la mettaient en pratique.

M. S.: Je crois qu’un grand nombre de nos amis en Allemagne de l’Est ont eu cette impression d’avoir tout un réseau autour d’eux. Cela leur donnait le sentiment d’appartenir à une communauté, d’être unis. On pourrait même dire que c’était une église sans édifices. Hilda, vous aviez des amis en R.D.A. Vous les avez aidés, et vous avez aussi aidé vos amis en Pologne, n’est-ce pas ?

H. F.: Mes enfants étaient actifs au sein du forum des jeunes. Ils avaient entendu parler d’un groupe de jeunes à Varsovie. Un jour, ils se sont dit que, pour une fois, ils pourraient organiser un voyage en Pologne. Et c’est ce qu’ils ont fait. Ils ont été accueillis très chaleureusement. On a tout organisé pour eux, même leur hébergement. Nous avons été invités à rendre visite plus souvent aux amis de là-bas. A cette époque, au début des années 80, la loi martiale était encore en vigueur. Nos amis polonais faisaient face à de nombreuses difficultés.

M. S.: Y avait-il des services publics pour les scientistes chrétiens en Pologne, à l’époque ?

H. F.: Oui. Cela faisait quarante ans qu’il existait un groupe à Varsovie. Ils avaient une existence légale et pouvaient tenir des services. Un jour, nous avons reçu une lettre d’un jeune homme de Toru. C’est une ville située au nord de la Pologne. Il avait reçu le livre d’étude et il nous posait des questions. Il connaissait une famille nombreuse qui avait besoin de notre aide. Nous avons donc envoyé des colis. Peu après, nous avons reçu une invitation de la part de ce jeune homme. Le soir de notre arrivée, il avait organisé une réunion avec une quinzaine de jeunes gens qui avaient tous envie de mieux connaître la Christian Science.

M. S.: N’oublions pas qu’à l’époque, en Pologne, du fait de la loi martiale, les rassemblements étaient interdits.

H. F.: C’est exact. Or il y avait là 12 à 15 jeunes. Et ils posaient beaucoup de questions. Soudain, nous avons entendu sonner à la porte. C’était la police. En restant sur le seuil, les policiers ont demandé au jeune homme de se présenter au poste de police le lendemain. Il y est allé. Je lui avais dit que je prierais pour lui. L’un des policiers a eu l’idée d’appeler Varsovie. Apparemment, le jeune homme leur avait expliqué qu’un groupe de la Christian Science existait aussi à Varsovie et que nous faisions également partie du mouvement de la Christian Science. La police de Varsovie a bel et bien confirmé l’existence du groupe. Et tout s’est bien terminé. On lui a également dit que la Christian Science était reconnue en Pologne. C’était merveilleux de pouvoir nous rendre compte sur le terrain que Dieu nous guide. Et nous sommes très heureux d’accueillir aujourd’hui quelques-uns de nos amis polonais, ici-même, dans la Max-Schmeling Halle.

M. S.: Ursula, votre mari, Kurt, a œuvré pour que les scientistes chrétiens, dans ce pays, puissent pratiquer librement leur religion.

U. H.: Oui. J’ai épousé Kurt au milieu des années 70. Ce mariage signifiait que j’allais devoir déménager de l’Ouest pour habiter en R.D.A. Mais il était clair à mes yeux que j’allais soutenir mon mari et ses convictions courageuses, et qu’il prendrait toujours position pour la vérité — la vérité étant qu’il était scientiste chrétien pratiquant.

Au début de 1985, mon mari a déposé une nouvelle demande auprès du Secrétariat d’Etat chargé des affaires religieuses. Il l’a adressée à M. Behncke. A ce moment-là, il demandait la permission de recevoir Le Héraut de la Christian Science et les leçons bibliques. Les personnes qui allaient recevoir ces périodiques devaient communiquer leur nom et leur adresse au Secrétaire d’État chargé des affaires religieuses. Nous avons commencé à distribuer les périodiques dans de nombreuses villes d’Allemagne de l’Est.

M. S.: Et je me doute, Hilda que vous avez souvent apporté des périodiques à vos amis. Que pensiez-vous quand vous passiez la frontière ?

H. F.: Que nous étions protégés. Il y a bien longtemps, alors que je venais tout juste de connaître la Christian Science, j’ai lu la phrase suivante dans un témoignage: « C’est l’Amour qui appelle, c’est l’Amour qui guide et c’est l’Amour qui reçoit. » C’était là mon intime conviction, nous étions donc protégés. Le bien ne pouvait être attaqué. Et tout s’est toujours bien passé.

G. B.: Il faut faire remarquer ici que le Héraut et les Livrets trimestriels passaient en contrebande en Allemagne de l’Est. L’importation de tout périodique, de tout écrit de nature politique ou religieuse était interdite. Et cela ne concernait pas seulement la Christian Science. Si vous vouliez importer ce genre de littérature, il fallait demander une autorisation spéciale, autorisation que seules des personnes privilégiées, membres de certaines institutions, pouvaient obtenir. Les scientistes chrétiens n’auraient jamais eu la moindre chance d’avoir cette autorisation. Si on découvrait que vous étiez en train de traverser la frontière avec ces périodiques, vous étiez presque considéré comme un ennemi de l’État. Par exemple, M. Otto Wendt [un autre membre] n’a plus eu le droit de voyager pendant de nombreuses années — ce qui était pire qu’une amende. C’est pourquoi les visiteurs venant de l’Ouest étaient toujours attendus avec impatience, car ils apportaient les publications qu’ils avaient réussi à dissimuler.

M. S.: La première personne à qui Kurt Hopp a dû s’adresser, en prenant contact avec le bureau des affaires religieuses, c’était vous, Monsieur Behncke, n’est-ce pas ?

G. B.: Oui, c’était moi. Et Kurt Hopp a été le premier scientiste chrétien que j’ai rencontré dans ma vie. La personne qui m’a prévenu, dans notre service, m’a dit: « Méfie-toi, c’est un scientiste chrétien. Je te rappelle que les scientistes chrétiens sont proscrits, alors ne perds pas trop de temps avec lui. Mais tu peux te montrer amical, c’est quelqu’un de sympathique, lui aussi. Et tu verras pour le reste. » Beaucoup de préjugés et rien d’autre.

Nous avons donc eu notre première conversation. En fait, je n’avais aucun préjuge. J’ai appris à connaître une personne très sympathique, ouverte, dont le discours concernant ses croyances et les questions ayant trait à son église était tout à fait cohérent. Mais il comprenait également ma situation. Il avait une vingtaine d’années de plus que moi et respirait l’amour et la compréhension. Tout de suite, il m’a inspiré un profond respect.

Nous avons parlé des problèmes qui le préoccupaient. Tout d’abord de l’importation de publications. Puis nous sommes passés au deuxième point: Quand pourrons-nous être reconnus ? Quand pourrons-nous reprendre une activité normale, comme toutes les autres confessions religieuses ? Ma réponse à cette question ne pouvait laisser aucune ambiguïté, pour la simple raison que je n’avais pas le pouvoir de prendre la moindre décision. Mais il était inébranlable dans ses convictions. « Nous devons progresser, Monsieur Behncke », me disait-il. Il ne se laissait jamais démonter par une réponse négative. En fait, je n’avais pas le cœur de lui dire « non ». Je le respectais trop pour cela. Je suis bien obligé de le reconnaître. Il avait une personnalité forte, et beaucoup de charisme. Mais il avait également un grand cœur.

Je savais qu’il nous fallait créer un climat de confiance. Nous sommes partis de zéro, en avançant un pas à la fois. Et nous avons fait de nombreux petits pas en avant. Et chers amis, vous pouvez me croire, la route a été longue, semée d’épines et d’embûches. Mais nous avons finalement réussi.

M. S.: Et que pensiez-vous de la Christian Science à l’époque ?

G. B.: En réalité, rien du tout. J’ai abordé cette discussion sans le moindre préjugé. Je ne connaissais pas les périodiques. La seule chose que je savais, c’est qu’un collégue m’avait mis en garde, en me disant: « Fais attention. C’est une forte personnalité. Il est très persuasif. » La méfiance était à l’ordre du jour dans notre pays, particulièrement à l’égard des églises et des communauté religieuses.

M. S.: Bien sûr. Mais une fois les publications sur votre bureau, quelle a été votre sentiment ?

G. B.: C’est vrai, je suis allé chercher Science et Santé et Le Héraut de la Christian Science à la bibliothèque. Je suis tombé sur des phrases telles que « l’Amour se reflète dans l’amour », et sur d’autres passages parlant de la joie et du bonheur, de la façon dont on doit s’entraider, de la nécessité de consolider sa foi et du fait que, grâce à la force de sa pensée, on peut chasser la maladie. J’ai lu qu’on pouvait aussi travailler à titre préventif en aimant les autres, ce qui est indispensable. Et j’en suis rapidement venu à la conclusion qu’il ne pouvait s’agir là d’une dangereuse absurdité.

On trouve aussi du réconfort dans les écrits de la Christian Science. Or une demande étonnante nous avait été faite. Sur son lit de mort, un membre haut placé du Parti avait souhaité qu’on fasse venir un pasteur à son chevet. Il voulait aussi des funérailles chrétiennes. Tout le monde était offusqué. Comment un marxiste pouvait-il vouloir être enterré à l’église ! vivre ses derniers instants en écoutant un pasteur ! Il y avait des rires ici et là. Et puis certains se sont mis à prendre la chose un peu plus au sérieux, en se demandant ce que signifiait le réconfort. Était-ce uniquement un concept théologique ou religieux ? Au bout du compte, le réconfort est un besoin profondément humain. Cela revient à parler de la façon dont les gens abordent le péché et l’expiation, la vie et la mort, l’amour et la solitude.

M. S.: Qu’avez-vous donc fait avec cette « dangereuse absurdité » ?

G. B.: En premier lieu, nous avons obtenu l’autorisation exceptionnelle d’importer cette « absurdité » en plus grande quantité ...

Kurt Hopp a même été obligé de louer une camionnette pour transporter tous les paquets, ce qui était une grande première. Nous avons pu faire accepter ce principe de tolérance implicite. Cela signifiait que les membres de la Christian Science pouvaient pratiquer leur religion et se réunir sans problème. En 1988, nous avons reçu une requête concernant l’établissement de la Christian Science en R.D.A. A partir de ce moment, les scientistes chrétiens ont pu se constituer en organisations dans toute l’Allemagne de l’Est. Et puis, en 1989, est venue la reconnaissance officielle qui mettait fin à la procédure et couronnait tous nos efforts. Nous savions que des représentants de L’Église Mère venaient en Allemagne de l’Est en octobre de la même année. Notre gouvernement ne voulait pas laisser passer cette occasion. Ils voulaient organiser un événement officiel en présence de Löffler, alors sous-secrétaire d’État. C’est lui qui a présidé à la cérémonie et remis, à cette occasion, l’acte officiel de reconnaissance. Ce jour-là, M. Hopp et moi-même étions les hommes les plus heureux du monde. Nous sommes tombés dans les bras l’un de l’autre.

M. S.: C’était assurément un grand jour, n’est-ce pas Ursula ?

U. H.: Un jour merveilleux. Je sais que pour mon mari, Kurt Hopp, cette reconnaissance officielle du gouvernement, confirmée par ce document durement gagné, était un grand honneur et une grande joie. Pour lui, cela a été la plus merveilleuse des expériences.

K. B.: Des amis m’ont dit qu’une réunion devait avoir lieu avec L’Église Mère. Elle a eu lieu à Chemnitz, le lundi, dans la JohannesKirche [l’église Saint-Jean].

M. S.: Vous avez dit que vous n’étiez pas dans l’édifice principal, mais dans une petite salle annexe. Pour quelle raison ?

K. B.: C’est que, à l’époque, chaque lundi, avant les marches pour la paix à travers la ville, on priait pour la paix dans les églises. C’est pourquoi l’église était remplie de gens en prière. Nous nous sommes réunis dans la petite salle — elle était pleine à craquer. Quelqu’un a lu dans la Bible l’histoire de la guérison de cet homme paralysé pendant trente-huit ans.

M. S.: Et cela faisait précisément trente-huit ans que la Christian Science était interdite en R.D.A.

K. B.: Exactement ! Et c’est pour cela que je me souviens si bien de cette réunion. Il y avait une atmosphére spéciale, pleine d’inspiration, de reconnaissance et de joie. On ressentait également une grande puissance, une grande force. Il était clair à mes yeux que la puissance, la force qui émanait de cette réunion nous protégerait et ramènerait la paix dans le monde. Et trois jours plus tard, le mur est tombé.

G. B.: Kurt Hoppa a exercé une influence importante sur ma façon de penser, de ressentir et d’agir. Il m’a obligé, en quelque sorte, à prendre position. J’ai eu des problèmes de conscience, et il m’a fallu prendre une décision. Je pense avoir fait le bon choix. J’étais du côté de Kurt Hopp.

Pardonnez-moi, chers amis, si je dis cela avec un sourire un peu embarrassé, mais je pense que Dieu était peut-être derrière moi à cette époque.

Si vous le permettez, j’aimerais ajouter quelques mots sur mon ami, Kurt Hopp. D’un côté, il manifestait un optimisme sans limites, de l’autre, il défendait ses idéaux avec dévouement et fermeté. Quand j’étais tout jeune garçon et que je suivais une instruction religieuse en vue de ma confirmation, j’ai appris un cantique: « Notre Dieu est une forteresse. » Je pense que, à ses yeux, son Église était une forteresse. Et si je peux encore ajouter un mot, c’est pour rendre hommage à sa femme, Ursula, qui était à ses côtés et faisait tout son possible pour que Kurt ait à la fois les mains et l’esprit libres, afin de travailler dans son Église et pour son Église.

M. S.: Günter, je sais très bien que M. Hopp avait les mêmes pensées affectueuses et la même conviction à votre égard. Nous avons ici une note de Kurt Hopp. Il a écrit: « Nous pouvons faire confiance à M. Behncke. »

J’aimerais, pour conclure, remercier chacun d’entre vous. Ce que vous avez vécu est une source d’inspiration pour tous ceux qui s’efforcent actuellement de trouver une solution face à des situations difficiles. Et je tiens à remercier tout particulièrement nos amis en Allemagne de l’Est qui, pendant plusieurs décennies, n’ont jamais perdu l’espoir. Merci, merci beaucoup à tous ceux qui ont œuvré pour surmonter la division.

V. H.: Merci, chers amis. Chacun de vous a joué un rôle si important pour tant de gens, au cours de ces années. Votre exemple demeure dans notre cœur et nous montre le chemin. Votre vie atteste que la bonté, la nature spirituelle qui réside en chacun de nous ne peut être étouffée par des frontières ni par des barrières. Votre vie est un symbole d’espoir et de courage pour le XXIe siècle. Ce sont les démonstrations de toutes ces personnes, leur victoire et toutes nos victoires qui nous apportent l’espoir, avec la promesse de triompher de toute oppression. Le monde a besoin de telles démonstrations. Merci, merci, merci.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / septembre 2003

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.