Le Héraut s'est entretenu avec la skieuse de l'aventure spirituelle que représente la pratique d'un sport et du parcours extraordinaire qu'elle est en train de suivre pour participer aux prochains Jeux olympiques d'hiver.
Le Héraut: [Nom omis à la demande de l'auteur], comment astu commencé à faire du ski de fond ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Mon père me poussait à en faire depuis longtemps. Puis, vers l'âge de treize ans, quelques amis (et j'étais très amoureuse de l'un d'entre eux) ont voulu essayer. Tout à coup, j'ai changé d'avis et je me suis dit que j'aimerais bien me mettre à skier. C'est comme ça que j'ai commencé, mais très vite je m'y suis intéressée plus sérieusement, parce que j'aimais la difficulté que ça représentait; le ski me poussait à faire des choses dont je ne pensais pas être capable. Beaucoup de sports vous obligent à vous dépasser, mais j'aimais skier parce que j'aimais les bois où tout est paisible. Et après une tempête de neige, tout est vraiment très calme. La neige crisse sous les skis et on a l'impression tout à la fois de danser et de s'envoler.
Le Héraut: Quand as-tu commencé à faire de la compétition ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Je me suis jointe à un groupe de jeunes peu après avoir commencé à skier, et nous faisions des petites courses sur une distance d'environ 1,5 km. J'aimais vraiment beaucoup ces courses, parce que je trouvais amusant d'avoir l'occasion de me mesurer avec mes amis chaque semaine. C'était extrêmement motivant d'essayer d'avancer d'une place à chaque fois ou de faire un peu mieux que la semaine précédente.
Le Héraut: Qu'est-ce qui t'a fait penser que tu pouvais pratiquer ce sport très sérieusement ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: J'avais toujours aimé suivre les Jeux olympiques à la télévision, quand j'étais plus jeune, et j'avais toujours rêvé d'y participer. Comme je m'améliorais de plus en plus, j'ai commencé à me dire que j'avais peut-être une chance. Il y a environ trois ans, j'ai entrepris de me qualifier pour faire partie de l'équipe olympique américaine.
Le Héraut: Comment poursuit-on ses études quand on veut s'entraîner pour les J. O. ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: J'ai cessé d'étudier à plein temps et je suis des cours à l'université pendant dix semaines chaque année. Le reste du temps, je fais du ski. J'ai un entraîneur russe, dans l'État du Minnesota (U.S.A.) et nous sommes plusieurs à nous entraîner là. Nous nous entraînons deux à trois fois par jour, de juin à novembre, ensuite nous voyageons à travers le pays et parfois aussi à l'étranger pour participer à des compétitions.
Le Héraut: Qu'est-ce qui t'attire tout particulièrement dans les Jeux olympiques ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Pour moi, l'instant qu'on passe sur la plus haute marche du podium, c'est vraiment minime. Ce qui m'attire, ce n'est pas simplement d'arriver là, mais c'est de gagner chaque jour plein de petites batailles pendant l'entraînement et pendant les courses.
Le Héraut: Et gagner ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: En fait, je me suis aperçue qu'il est possible de battre quelqu'un et de ne pas être très contente de la course qu'on a faite. Ce qui donne vraiment le sentiment d'avoir accompli quelque chose, c'est quand on se rend compte qu'on a fait de son mieux. Vous avez vaincu toute résistance à ce qui vous empêchait de faire de votre mieux et commencé à surmonter les obstacles sur votre chemin.
C'était génial de voir que l'inspiration spirituelle avait eu un tel impact sur ma façon de skier.
Le Héraut: Je sais que progresser spirituellement compte beaucoup pour toi. En quoi pratiquer un sport à un haut niveau te fait progresser ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Pendant presque chaque course, j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir aller plus loin, que je ne peux pas aller plus vite, que je ne vais pas être capable de continuer. Quelquefois, j'accepte toutes ces suggestions. Mais quand je me mets à penser à la puissance de Dieu, au fait qu'Il est là, prêt à m'aider, je me rends compte que je n'ai pas à admettre ces pensées négatives. C'est enrichissant et revigorant de comprendre que je peux repousser ces limites.
Le Héraut: Veux-tu dire que comprendre le lien qui t'unit à Dieu t'aide pendant les compétitions ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Oui, absolument. D'ailleurs, un incident me l'a prouvé très clairement. L'été dernier, je n'avais pas eu la possibilité de m'entraîner pendant deux ou trois semaines, mais je priais beaucoup, je lisais la Bible et Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, et j'essayais de mieux comprendre qui j'étais spirituellement, la façon dont Dieu m'avait créée. Je devais passer une épreuve pour mon équipe sur des rollerskis. Ce sont des skis à roulettes qu'on utilise sur la route. J'avais passé la même épreuve l'année précédente. J'avais tellement bien skié cette année-là que je ne pensais pas être capable de faire un meilleur temps. Je ne m'étais pas beaucoup entraînée.
Le Héraut: Quelle était la distance à parcourir ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: C'était une épreuve contre la montre de huit kilomètres. Pendant le dernier kilomètre, il faut descendre une longue pente très raide sous le soleil brûlant. Arrivé en bas, on n'a qu'une envie, c'est de s'allonger par terre !
Le Héraut: Que s'est-il passé ce jour-là ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Les deux semaines précédentes, en étudiant et en priant, j'avais puisé tant d'inspiration que le fait de ne pas m'être beaucoup entraînée ne m'inquiétait pas du tout. Je me suis lancée. J'ai essayé de faire de mon mieux. J'ai pensé à ce qui était possible à Dieu au lieu de penser à ce qui m'était possible à moi. Puisque nous sommes tous le reflet de Dieu, c'est grâce à Son pouvoir que nous avons le mouvement. Cette idée m'a fait prendre conscience des immenses possibilités que nous avons, chacun de nous. J'ai vraiment pris plaisir à la course et j'ai battu le temps que j'avais fait l'an dernier d'une minute et onze secondes, ce qui est énorme. C'était vraiment génial de voir que l’inspiration spirituelle avait eu un tel impact sur ma façon de skier.
Le Héraut: En compétition, quel que soit le sport, il y a parfois des frictions ou de la jalousie entre membres d'une même équipe et entre les concurrents. Comment as-tu surmonté ça ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Cet hiver, j'ai vraiment le sentiment d'avoir beaucoup progressé dans ce domaine. J'étais tout particulièrement heureuse de participer à une certaine course, et je m'étais énormément entraînée. Une fille a terminé bien avant moi, et je ne comprenais pas pourquoi. Je me demandais comment il était possible qu'elle skie tellement plus vite que moi. Je me suis enfin rendu compte qu'elle puisait à la même source que moi, autrement dit Dieu. Et j'avais autant qu'elle la faculté de comprendre cela et de le prouver. Je n'ai plus ressenti aucune rancune et j'étais vraiment très contente de participer aux mêmes compétitions qu'elle et d'autres filles. Le lendemain, nous avions encore une course. En pensant au fait que nous possédions toutes les deux les qualités essentielles au ski, comme la force, la détermination et la persévérance, j'ai réussi à rattraper mon retard de moitié. Je suis sûre que c'est lié au fait que j'ai prié à ce sujet. Depuis, je vois dans les courses de grands événements où se rencontrent toutes ces femmes, pleines de force et d'énergie, et dépassant certaines limites physiques. Maintenant que je ne suis plus jalouse et que je ne cherche plus à être aussi bonne que quelqu'un d'autre, je prends encore davantage plaisir à faire de la compétition.
Le Héraut: As-tu déjà été blessée ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Une fois, je suis tombée en rollerskis et mes genoux ont heurté le sol assez durement. Cela a semblé créer un problème. Chaque fois que je courais, ils devenaient de plus en plus douloureux. J'avais l'impression en particulier qu'une de mes jambes allait se détacher du genou, et j'ai simplement essayé de l'endurer. Mais la situation a empiré et finalement, au bout de six mois, je me suis dit que je ne devais pas continuer comme ça. J'étais dans l'impasse, parce que je me demandais comment Dieu pouvait rendre à mon genou son état normal. Je ne voyais pas comment la prière pouvait remettre en place quelque chose qui manquait peut-être. Je me suis alors rendu compte qu'il était idiot de raisonner en partant de ce point de vue, parce prier, ce n'est pas prendre un peu de matière pour la replacer dans le corps. Prier, c'est comprendre que nous sommes spirituels, déjà intacts et parfaits, aussi parfaits que Dieu. Mon genou ne m'a posé aucun problème depuis. C'est vraiment bien de savoir que je ne suis pas obligée de me voir imparfaite et faire en sorte que Dieu m'aide à devenir parfaite. Dieu nous révèle simplement que nous sommes déjà parfaits.
Le Héraut: Ton genou a donc été guéri à la suite de ta prière ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Oui.
Le Héraut: Formidable ! A présent tu t'entraînes pour faire partie de l'équipe olympique américaine ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Oui, j'espère participer aux Jeux olympiques de 2002.
Le Héraut: Quel magnifique objectif à atteindre ! Vois-tu cela comme une aventure spirituelle qui continue ?
[Nom omis à la demande de l'auteur]: Absolument. Mon entraîneur m'a demandé il y a quelques semaines: « Cette religion, c'est pour le reste de ta vie ou c'est juste pour maintenant ? » J'ai répondu: « Oui, Nikolai, c'est pour toute ma vie. » Je pense que skier m'aide à mieux comprendre la Christian Science. Cela me montre ce qui est possible à l'homme en tant qu'idée spirituelle de Dieu. Je vais continuer ma découverte bien après avoir arrêté de skier. Je ne sais pas sous quelle forme, mais je suis sûre que Dieu m'indiquera le chemin quand il le faudra.
