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Ressusciter l'enfant “perdu”

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 2000


Près du Lac Toba, au nord de l'île de Sumatra, alors que nous parcourions un marché où les échoppes, alignées les unes à côté des autres, ressemblaient à des tentes, notre amie indonésienne a remarqué une statuette en acajou.

« Regardez ! dit-elle. Cela vous montre ce que les Indonésiens pensent de leurs enfants. Ils veulent les élever très haut au-dessus d'eux. Ils veulent leur donner la priorité ! »

La statuette m'a plu immédiatement. Elle représente trois personnages entrelacés: un petit garçon, son père et une petite sœur ou un petit frère. Tout en haut se tient le petit garçon, dépassant son père d'une bonne tête. Ses pieds sont solidement plantés sur les épaules de son père et il tient bien serrée dans ses mains la coiffe de ce dernier. Il contemple le monde avec assurance et sérénité. Face à eux, le bébé que le père berce sur ses genoux. On entendrait presque le petit gazouiller.

Aujourd'hui, la statuette trône sur le manteau de ma cheminée. J'aime penser à l'idéal qu'elle représente. Et j'aime me souvenir de la façon dont l'artisan qui l'a sculptée et sa famille confirmaient par leurs actes le message de cette œuvre d'art. Sa femme et lui traitaient leurs enfants comme s'ils étaient des invités de marque. Ils nous les ont présentés. Puis, alors que j'achetais la statuette et d'autres souvenirs, ils ont continué de leur servir à déjeuner à l'arrière de l'échoppe. Ils leur témoignaient vraiment beaucoup d'affection.

Élever nos enfants très haut. Attacher une grande importance à la place unique qu'ils tiennent dans notre vie et dans notre monde. C'est un idéal auquel l'humanité ne s'est pas toujours conformée. Surtout aujourd'hui où quelque 200 millions d'enfants à travers le monde font de longues journées de travail pratiquement à l'état d'esclaves. D'autres enfants sont enrôlés de force pour participer aux guerres. D'autres encore sont contraints de se prostituer. Au cours de la dernière décennie, des millions d'enfants sont devenus réfugiés à la suite des conflits de l'après-guerre froide. Et des millions d'enfants sont sans abri même dans les nations les plus riches du monde. Voir Robin Wright, "World View: The Littlest Victims of Global 'Progress'", Los Angeles Times, 11 janvier 1994, p. 1; Roslyn Guy, "It's a Child's World", The Age, John Fairfax Group Pty Ltd., 22 octobre 1996, p. 8.

Il semblerait que vous et moi ayons peu de possibilités d'aider les enfants qui vivent dans ces conditions. Cependant, nous pouvons au moins faire un premier pas. Il nous est possible de décider fermement que l'humanité n'a pas à tolérer de telles situations. Et, ce faisant, nous prenons comme modèle Jésus-Christ. Environ deux mille ans avant que les Nations Unies adoptent la « Déclaration des droits de l'enfant », Jésus prit position en faveur des droits des enfants. Il prit position en faveur de ce qu'un spécialiste de la Bible a appelé « la sainteté de l'enfance » J. R. Dummelow, A Commentary on the Holy Bible (New York: Macmillan, 1936), p. 689..

Voilà comment cela s'est passé. Des parents amenèrent leurs enfants vers Jésus pour qu'il les bénisse (voir Marc 10:13-16). Or, ses disciples considéraient que les enfants n'étaient pas assez importants pour mériter l'attention du Maître. Ils dirent donc aux parents d'empêcher leurs enfants d'ennuyer Jésus. Mais Jésus n'approuva pas la conduite des disciples. « Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas, leur dit-il sans ménagements, car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. » Puis il prit les enfants dans ses bras et les bénit.

Jésus percevait la sainteté des enfants. Il pensait qu'ils étaient bien plus aptes que de nombreux adultes à entrer dans le royaume de Dieu. Il nous rappelle ainsi avec gravité, même encore aujourd'hui, de respecter ce que représentent les enfants, de révérer leur innocence et leur affection naturelles, qui leur viennent de Dieu et de ne jamais, jamais profaner le caractère sacré de leur confiance toute simple dans la bonté de l'humanité, dans notre bonté.

Avoir de l'estime pour nos enfants - et pour les enfants du monde entier - nous aide à avoir de l'estime pour nous-mêmes.

Le fait est qu'il existe un rapport entre la vision que nous avons des enfants et celle que nous avons de nousmêmes. Avoir de l'estime pour nos enfants et pour les enfants du monde entier nous aide à avoir de l'estime pour nous-mêmes. Il serait difficile de réellement nous apprécier à notre juste valeur et d'apprécier chaque adulte sans apprécier les enfants à leur juste valeur.

Pourquoi ? Parce que pour Dieu, les enfants et les adultes – nous – tous sommes sur un pied d'égalité. Chacun a la même valeur. Le Père et la Mère de l'univers voit en chacun de nous Son enfant, ni plus ni moins. Nous sommes les enfants de Dieu de toute éternité et pour toute l'éternité. Pour Dieu, il n'existe pas de différence d'âge. Il n'existe pas de « Je sais plus de choses (ou moins de choses) que toi. » Il n'existe pas de « J'ai plus de valeur (ou moins de valeur) que toi. » Il n'existe qu'un seul Père-Mère, qui aime chacun de Ses fils et chacune de Ses filles avec la même tendresse, qui protège chacun avec la même vigilance, élevant chacun très haut et lui permettant de voir que l'autre est la ressemblance spirituelle de la divinité.

Comprendre cela, même dans une faible mesure, transforme le regard que nous portons sur les autres et sur nous-mêmes. Cela nous permet de mieux communiquer. Cela nous rend tous plus efficaces dans la manière dont nous aidons les autres, notamment les enfants qui semblent sans doute les plus vulnérables, à sortir de situations qui les maintiennent en esclavage. Cette compréhension a le pouvoir de « ressusciter » les enfants, de les sauver de la misère, de la maladie, de l'exploitation, de leur trouver un logis, de leur rendre l'espoir. Et cela veut dire que vous allez, vous aussi, connaître une résurrection spirituelle ! Une résurrection comme celle dont parle Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Spiritualisation de la pensée; une idée nouvelle et plus élevée de l'immortalité, ou existence spirituelle; croyance matérielle cédant à la compréhension spirituelle. » (p. 593)

J'aimerais vous présenter quelques personnes qui ont vécu cette résurrection spirituelle. Cela leur a donné la capacité de « ressusciter » un certain nombre d'enfants « perdus » de façon merveilleuse et trés concrète. Voici leur histoire:

• Les prières d'une femme du Venezuela pour les enfants de sa ville qui vivent dans la rue l'ont amenée à fonder une organisation qui fournit de la nourriture, un logis, des centaines de jeunes. Entre autres, elle a trouvé un petit garçon de trois ans qui avait été abandonné et qui souffrait d'une maladie de peau. Cette femme et son mari ont pris l'enfant chez eux pour prendre soin de lui et prier pour lui. Bien vite, il a été complète ment guéri. Plus tard, ils l'ont adopté.

• Un couple, aux États-Unis, priait depuis plusieurs années au sujet de la possibilité d'avoir des enfants. Peu à peu, ils se sont rendu compte qu'ils désiraient partager leur existence avec un enfant qui aurait subi le contrecoup des problèmes politiques qu'a entraîné l'après-guerre froide. A présent, ils ont un fils.

• Depuis plusieurs années, les membres d'une église au Brésil accueillent les enfants sans abri de leur quartier à l'école du dimanche. Ces jeunes sont en train de devenir des personnes équilibrées qui apportent leur contribution à la localité. Dans certains cas, ils ont présenté à toute leur famille la Science du christianisme qu'ils ont découverte à l'église.

• Une femme aux États-Unis est bénévole dans une prison de haute sécurité où elle enseigne les arts plastiques. Elle a fait la connaissance de la mère d'une de ses élèves. Cette dernière s'occupe de l'enfant de six ans d'une autre de ses filles qui est aussi incarcérée. L'enfant souhaitait rencontrer le professeur et son mari. Le couple a donc invité la petite à venir passer un weekend avec eux. Au programme: crêpes, dessin, apprentissage de l'alphabet et école du dimanche. L'enfant a surtout beaucoup aimé les prières du soir. Elle envisage de passer l'été prochain avec ses nouveaux amis.

• Une femme, qui guérit les autres par la prière depuis de nombreuses années, s'est soudain rendu compte qu'il n'y avait pas d'enfants dans sa vie ni dans sa pratique de la guérison spirituelle et qu'il lui manquait donc quelque chose de précieux. Elle a prié pour voir se manifester davantage autour d'elle les qualités de l'enfant et cela a transformé son existence. Elle a fait la connaissance d'enfants qui jouaient sur le trottoir devant l'immeuble où se trouve son bureau et ceux-ci sont devenus de grands amis. Des enfants lui ont demandé de les aider à être guéris. Et des guérisons rapides s'en sont suivies et pour ces enfants et dans sa pratique en général. Sa vie s'est enrichie d'un plus grand dynamisme et d'une plus grande fraîcheur.

Chacune de ces « résurrections » compte. Chaque victoire remportée pour chaque enfant contribue au salut universel que doit connaître toute l'humanité. Et je suis reconnaissante envers cet artisan d'Indonésie dont l'œuvre m'invite chaque jour à me joindre à lui et à de nombreuses autres personnes pour élever très haut les enfants du monde.


Directrice de de la rédaction pour Le Héraut de la Christian Science, The Christian Science Journal et le Christian Science Sentinel

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