En un laps de temps étonnamment court à l'échelle de l'histoire, l'ordinateur et les instruments électroniques ont conquis un vaste terrain dans la vie quotidienne.
Le mot « ordinateur » en français ne date que de 1955; il a été proposé par un professeur de la Sorbonne, Jacques Perret, qui l'a puisé dans le vocabulaire religieux, Dieu ayant été défini autrefois comme le grand ordinateur du monde. De là à penser que les ordinateurs ordonnent le monde, il n'y a qu'un pas !
Cela peut expliquer les rapports assez mitigés que nous entretenons parfois avec la technologie moderne. Nous sommes tantôt fascinés par les immenses possibilités de communication et de transmission de l'information, tantôt nous craignons de devenir complètement dépendants de machines qui nous dépassent... ou qui nous horripilent, parce qu'elles ne « veulent » pas fonctionner.
C'est pourquoi il est bon de replacer tous ces éléments à leur juste place. Jusqu'à une époque récente, le savoir et les informations circulaient essentiellement au moyen des livres et des journaux, mais personne ne dirait que ce sont l'encre et la composition chimique du papier qui nous instruisent et nous inspirent. Ce qui enrichit notre existence, ce qui nous élève et nous éclaire, ce sont les idées qui ressortent de ce que nous lisons, « ce sont, comme le dit l'apôtre, des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. Dieu nous les a révélées par l'Esprit... » (I Cor. 2: 9, 10)
Les livres, les ordinateurs constituent un support temporaire. Si on se reporte aux temps bibliques de Moïse, il y a près de 4000 ans, on peut dire que la technologie de l'époque, les tables de pierre, a été perdue, tandis que l'information, c'est-à-dire les Dix Commandements, est toujours là pour nous instruire et nous guider.
Un incident qui s'est produit il y a une quinzaine d'années m'a montré que c'est l'Esprit, autrement dit Dieu, qui ordonne la vie de l'homme, y compris dans les domaines techniques. Je venais de rentrer en France après un séjour de plusieurs années aux États-Unis, où j'avais travaillé au siège de l'Église à laquelle j'appartiens. On m'a proposé alors de continuer le même travail, de chez moi en France, en employant de nouveaux moyens électroniques. J'ai accepté avec joie, car j'aimais beaucoup ce travail, et cela répondait aussi à un besoin évident de mon employeur. Internet n'existait pas encore formellement, mais je pouvais disposer d'un ordinateur et d'un modem, permettant de transmettre des textes à distance au moyen d'une ligne téléphonique. Comme je n'avais guère de connaissances ni d'expérience sur le plan technique, le vendeur des appareils m'a aidée au début à manipuler l'ordinateur. Mais quand il s'est agi de commencer à transmettre des textes, je me suis trouvée devant un véritable mur, les systèmes téléphoniques entre les deux pays n'étant pas alors harmonisés comme ils le sont maintenant. Les services techniques de mon employeur aux États-Unis m'aidaient du mieux possible, par téléphone, mais même après m'être abonnée à un réseau de transmission de données en France, je ne parvenais toujours pas à envoyer de fichiers.
Un matin, après plusieurs semaines d'essais infructueux, je me sentais particulièrement découragée. J'ai prié en me tournant vers l'amour infini de Dieu pour mieux voir qu'il n'y a pas de voie sans issue dans Son royaume entièrement bon et que rien ne pouvait freiner mon désir légitime de bien faire mon travail, ni empêcher mon employeur d'avoir les services qui lui étaient nécessaires. J'avais le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé, ouvert devant moi, et mon regard a été attiré par un mot en anglais: Communicator. Conformément au désir de son auteur, le texte anglais original de Science et Santé figure toujours en regard de la traduction. Comme je me trouvais face à un problème de communication, ce mot m'a pratiquement sauté aux yeux. Voici ce que dit la phrase complète du livre, en français: « Ce n'est pas la communion entre les personnes, mais la loi divine qui communique à la terre et à l'humanité la vérité, la santé et l'harmonie. » (p. 72) C'est « la loi divine qui communique... », tout s'éclairait soudain: le seul « communicateur », c'est Dieu, le Principe de l'homme et de l'univers. C'est Dieu qui gouvernait ce projet utile, et Sa loi d'harmonie s'exerçait sur tous les détails. En même temps que me venait cette pensée, je me suis rendu compte que j'avais éprouvé du ressentiment à l'égard du vendeur des appareils, lequel promettait toujours de venir m'aider mais ne venait jamais. J'avais accepté de me fier aux apparences, c'est-à-dire de croire que la solution de mon problème dépendait d'une personne, alors qu'en réalité le bien provient du Principe divin, la source de toute intelligence et de toute communication. Mary Baker Eddy nous dit aussi dans Science et Santé: « L'intercommunication se fait toujours de Dieu à Son idée, l'homme. » (p. 284) J'ai aussitôt abandonné toute rancune à l'égard de cet homme (j'ai compris d'ailleurs par la suite qu'il n'aurait pas été en mesure de me tirer d'embarras) et, tout en n'ayant aucune idée de la façon dont les choses pouvaient se résoudre, je me suis sentie très tranquille au sujet de la situation: Dieu gouvernait.
Le jour même, une amie que j'avais rencontrée quelques mois auparavant dans une université américaine me téléphonait. Elle proposait de venir me voir ce soir-là, et demandait si elle pouvait amener son ami Paul. Je n'avais jamais entendu parler de Paul, mais, bien sûr, il était aussi le bienvenu. Au cours de la conversation pendant le dîner, il est apparu que ce jeune homme venait de terminer des études en télécommunications aux États-Unis et faisait actuellement un stage dans le réseau français auquel je m'étais abonnée ! Je l'ai aussitôt amené devant l'ordinateur et il s'est employé à modifier certains paramètres dans les programmes. Le lendemain, j'envoyais un tout premier message-test de quatre mots, message qui reflétait l'inspiration que m'avait donnée la phrase de Science et Santé, l'assurance tranquille que le pouvoir divin était à l'œuvre: « God is the communicator. » (Dieu est le « communicateur ».) Peu aprés, je recevais d'outreAtlantique une réponse enthousiaste me disant que ma note était bien arrivée. Ce système de transmission a rendu ensuite de grands services pendant bien des années. Aucun programme informatique, même sur un gros ordinateur, n'aurait pu planifier les choses d'une meilleure façon !
Loin d'être soumis à la technologie, nous la maîtrisons au contraire quand nous nous soumettons au gouvernement de Dieu. Comme le dit Mary Baker Eddy, « l'homme est tributaire de Dieu, Esprit, et de rien d'autre. » (Science et Santé, p. 481)
