Quand Matthieu était en première année d'école primaire, ses parents ont décidé de déménager pour aller s'installer dans une nouvelle ville. Ce n'était pas facile d'être « le nouveau » quand l'école a repris après les vacances d'hiver. Benjamin, le plus grand de la classe qui se faisait toujours remarquer, a dit à tous les autres de ne pas jouer avec Matthieu, parce qu'il venait d'ailleurs. En plus, les grands ont vraiment fait peur à Matthieu dans le car.
Un jour, dans le car, après l'école, l'un des garçons les plus âgés s'est assis juste derrière Matthieu. Il s'est penché en avant, au-dessus du siège, et a regardé Matthieu en riant méchamment. Le garçon a attrapé le cordon du sweat-shirt de Matthieu et le lui a enroulé autour du cou. Puis il a commencé à serrer. Le garçon a fini par arrêter. Bientôt Matthieu était arrivé et est descendu du car. Mais en rentrant chez lui, il était à la fois terrifié et furieux !
La maman de Matthieu l'a écouté. Elle n'était pas contente de ce qui s'était passé, mais elle a dit calmement à Matthieu qu'il avait le choix entre deux possibilités, et qu'elle le laisserait décider: soit elle l'emmenait en voiture à l'école et venait le chercher tous les jours, soit il priait pour résoudre ce problème.
Matthieu avait vu la prière guérir, et il avait donc envie de savoir ce que sa maman avait à dire sur la prière. Elle lui a expliqué que la plupart des gens, après un incident comme celui-là, continueraient à penser que ces garçons sont des brutes. Or, cette vision ne résoudrait rien. Elle lui a suggéré de refuser de continuer à penser que ces garçons sont des brutes, mais à voir en eux les enfants de Dieu, purs et innocents.
Sa maman lui a montré un verset de la Bible qui nous dit ce que nous devrions nous efforçer de voir en chacun. « Observe l'homme parfait, et regarde celui qui est droit; car il y a une postérité pour l'homme de paix. » (Ps. 37:37, d'après la version King James) Elle lui a expliqué que cette phrase pouvait être comprise comme une exigence et comme une promesse. Ce passage exige que nous acceptions de croire uniquement dans le bien que Dieu exprime à travers une autre personne ou à travers nous. Mais on peut aussi y lire une promesse: « Nous verrons seulement l'homme parfait, parce que Dieu nous montrera ce qui est réel au lieu de l'erreur (l'erreur au sujet de l'homme) que nous pensons voir. Puisque nous voyons ce que Dieu a créé, nous nous sentirons en paix et les autres aussi. »
La maman de Matthieu lui a fait remarquer que sa prière devait avoir pour but de voir la gentillesse de ces garçons avant même qu'ils se mettent à changer, et que Dieu lui montrerait cette gentillesse. Matthieu a compris qu'il ne devait pas se laisser avoir en croyant autre chose que ce que Dieu a créé, qui est toujours bon. Matthieu s'est souvenu que c'est ce que Jésus faisait. Jésus voyait la bonté là où les autres voyaient le mal, et il s'attendait à ce que les gens agissent bien. La maman de Matthieu lui a montré un passage de Science et Santé, écrit par Mary Baker Eddy qui indique comment Jésus voyait les choses: « Il pénétrait sous la surface matérielle des choses et trouvait la cause spirituelle. » (p. 313) Dieu est la seule cause et Il crée seulement ce qui est bon, donc nous pouvons rechercher cela dans chaque personne que nous rencontrons. Matthieu s'est senti capable de suivre l'exemple de Jésus et de mettre ce qu'il venait d'apprendre en pratique la prochaine fois qu'il prendrait le car. Et pendant plusieurs semaines, c'est ce qu'il a fait.
Un jour, à l'école, la classe de Matthieu a été mélangée avec une classe de première année de collège pour jouer au basketball. Matthieu a joué au basket avec le garçon qui lui avait passé le cordon autour du cou. Quand ils se sont tous retrouvés dans le car après l'école, Matthieu s'est tourné vers le garçon, et prenant son courage à deux mains, il lui a dit: « Tu joues drôlement bien au basket ! » Le garçon a eu l'air surpris, mais il a répondu gentiment: « Toi aussi. » A partir de ce jour-là, Matthieu n'a plus jamais eu peur de prendre le car.
Et Benjamin, le camarade de classe de Matthieu qui n'avait pas été très gentil, a demandé à Matthieu de s'asseoir à côté de lui au début de l'année suivante. Ils sont restés copains pendant de nombreuses années.
