L'image est là, tout au début du livre de sciences naturelles. Elle se « lit » de gauche à droite, en commençant par cette petite cellule dans l'eau qui devient un poisson et ensuite une sorte de lézard à deux pattes en train de sortir de l'eau.
L'image continue avec différents animaux, jusqu'au singe, suivi par un homme de petite stature et quelque peu courbé. La légende sous l'homme dit « homo sapiens », latin pour « l'homme qui sait ». Le professeur au collège explique que l'image représente l'évolution de l'homme. Mais à la fin de la leçon, il pose une question inquiétante, sans donner de réponse. Lors de cette évolution, qu'est-ce qui a appris à l'homme à penser à Dieu ?
A l'époque, cette question m'avait frappée. Les professeurs ne parlaient jamais de Dieu. Le livre de sciences ne parlait pas de Dieu. Alors, qu'estce Dieu venait faire là ? En outre, je ne trouvais pas très flatteur qu'on me dise que je proviens d'un singe. Au fond de moi, j'avais le sentiment que la valeur de tout être était très profonde, et que l'homme était infiniment plus que ce qu'on nous apprenait à l'école. Et c'est peu de temps plus tard que j'ai reçu en cadeau le livre Science et Santé avec la Clef des Écritures, de Mary Baker Eddy. Je me souviens très clairement qu'au lieu de commencer par le début du livre et le lire en suivant, je sautais par ci, par là, pour lire ce qui m'intéressait le plus. Vers la fin du livre j'ai rapidement trouvé un chapitre appelé « Récapitulation », qui contient toute une série de questions et de réponses sur des sujets à propos desquels moi-même je cherchais des réponses.
Quelle n'a pas été ma joie de trouver cette explication de ce que nous sommes réellement: « L'homme est idée, l'image, de l'Amour; il n'est pas physique » (p. 475). Certainement, être l'image de l'Amour, l'image de Dieu, c'est ce que je souhaitais être, et voilà que c'était écrit noir sur blanc, devant mes yeux. Enfin reconnus à notre juste valeur ! J'avais déjà lu dans la Bible, dans le premier chapitre de la Genèse, que nous sommes à l'image et à la ressemblance de Dieu, mais c'était une idée qui était restée confuse. Maintenant pour la première fois de ma vie je découvrais que quelqu'un avait écrit exactement ce que je ressentais, mais que je n'avais jamais su traduire en mots. La question du professeur de sciences était bien pertinente et avait une réponse. Il est tout naturel pour l'homme de penser à Dieu, parce que cela fait partie de sa nature. Dieu et l'homme sont liés, sont unis. L'un n'existe pas sans l'autre. Quel soulagement de ne pas en rester aux mammifères...
Le développement récent des études génétiques m'a fait réfléchir encore plus en profondeur à ce que sont notre substance et notre valeur réelles. Ayant eu moi-même de nombreuses guérisons grâce à la prière, il m'est devenu de plus en plus clair que l'essence de notre être est entièrement spirituelle, et que des particules matérielles infimes n'ont le pouvoir ni de nous déterminer ni de contrôler le déroulement de notre vie. J'ai toujours été frappée par la phrase de Jésus dans l'évangile selon Jean: « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » (6:63). Jésus prouvait cette affirmation radicale justement en guérissant par la prière tous les malades qui se présentaient à lui.
Il démontrait que « c'est l'esprit qui vivifie » en voyant ceux qui venaient à lui non comme esclaves d'un problème, mais comme déjà libres, parfaits, totalement gouvernés par l'Esprit, Dieu. Mary Baker Eddy écrit à ce propos dans Science et Santé: « Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. » (p. 476)
Une vue correcte de l'homme. Ne pas se laisser tromper par les apparences. Ne pas se laisser classifier, limiter, condamner. Voir au-delà du fini nos possibilités infinies, nos capacités illimitées. Prouver chaque jour que nous exprimons la Vie et l'Amour divin sans mesure. Cela est tout à fait possible, pour chacun de nous. Oui, nous pouvons vivre libres et exprimer à chaque instant ce que nous sommes réellement, les enfants bien-aimés de Dieu.
