L'évangile selon Marc, dans la Bible, nous parle d'un père dont le fils était tourmenté par une maladie apparemment incurable (voir Marc 9:14–29). Après avoir expliqué à Jésus que les disciples n'avaient pas pu le guérir, le père demanda humblement au Maître de guérir son fils. Jésus lui dit: « Tout est possible à celui qui croit. »
Le père lui répondit désemparé: « Je crois ! viens au secours de mon incrédulité ! » Alors, Jésus « menaça l'esprit impur, et quand l'esprit se retira de l'enfant, beaucoup crurent que ce dernier était mort. Cependant, Jésus « l'ayant pris par la main, le fit lever ». Le garçon avait été guéri.
Jésus mit l'accent sur un point essentiel concernant la guérison spirituelle quand il dit au père: « Tout est possible à celui qui croit. » Quelle merveilleuse promesse contenue dans ces paroles !
Qu’entendait-il au juste par « croire » ? Les disciples voulaient le savoir, car, après que Jésus eut guéri le fils de cet homme, ils lui demandèrent pourquoi ils avaient été incapables de le guérir. D'après l'Évangile de Matthieu, Jésus répondit: « C'est à cause de votre incrédulité... Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d'ici la, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. » (17:20, 21)
Il est évident que cette faculté de croire dont parlait Jésus – cette « foi comme un grain de sénevé » – va bien plus loin que la simple foi aveugle. Elle devait inclure un minimum de certitude quant aux faits spirituels de l'existence, invisibles aux sens matériels, les faits concernant la suprématie absolue de Dieu et la sollicitude parfaite dont Il entoure Sa création. Cette foi n'est pas troublée par l'aspect extérieur des choses, même s'il s'agit apparemment d'un problème grand comme une montagne. Dans le Glossaire de Science et Santé, Mary Baker Eddy suggère une définition spirituelle du mot « croyance ». En voici une partie: « Fermeté et constance; non pas une foi chancelante ou aveugle, mais la perception de la Vérité spirituelle. » (p.582)
Comment acquérir cette conscience ? Il est certain que le père, dans le récit biblique, désirait honnêtement se débarrasser des peurs et des doutes pour trouver la sécurité de la certitude spirituelle, mais il ne savait pas comment s'y prendre, et il demanda de l'aide avec ardeur. De même qu'il s'est tourné humblement vers le Christ, la Vérité – représenté par Jésus-Christ – pour qu'il lui montre le chemin de la guérison, de même nous avons la possibilité de nous agenouiller mentalement en toute humilité devant le Christ toujours présent et trouver la guérison.
Le Christ présente à la conscience humaine la perfection ininterrompue de l'homme et de la femme dans leur être véritable, en tant qu'images et ressemblances spirituelles de Dieu. Le Christ nous sauve des fausses croyances à notre sujet et au sujet des autres en nous montrant ce qui est vrai. Une conscience remplie de ce qui est vrai n'est pas réceptive à ce qui est faux. Être conscient de ce que nous sommes dans la Vérité illumine la pensée de la gloire de Dieu si bien qu'aucune image sombre de peur, de maladie ou de péché ne peut y trouver sa place ni se manifester sur le corps.
Il ne peut pas exister de pensée incurable, de pensée qui s'oppose au pouvoir irrésistible du Christ.
Dans ses oeuvres, Mary Baker Eddy explique que le corps est inclus dans la pensée. Par conséquent, en nous efforçant de guérir par la prière, nous nous concentrons sur la pensée seule. Même si un état physique semble bien réel, ce n'est rien d'autre, en réalité, qu'une phase de pensée mortelle extériorisée – imprimée – sur le corps. Ce que l'incurabilité suggère réellement, c'est qu'il existe certains états de la pensée paralysés par le doute et la peur qui ne céderont pas à l'activité curative du Christ.
Or, il ne peut pas exister de maladie incurable, parce qu'il ne peut pas exister de pensée incurable, de pensée qui s'oppose au pouvoir irrésistible du Christ. Puisque nous sommes l'image de Dieu, nous reflétons la seule et unique conscience divine qui exclut tout ce qui lui est dissemblable, tout ce qui est contraire au bien absolu. Puisque nous sommes les enfants de Dieu, nous avons tous cette conscience, nous connaissons ce que l'Entendement divin connaît. Être convaincu, en toute humilité, de notre unité avec cet Entendement, dans lequel il n'existe aucune mauvaise croyance susceptible d'être extériorisée sous la forme d'un état physique néfaste, nous permet de découvrir le pouvoir guérisseur du Christ.
Des parents, dont j'ai entendu parler, ont eu l'occasion de démontrer la « manière de croire » à laquelle Jésus fait allusion et de vivre « la prière et le jeûne » qui sont parfois indispensables à la guérison. Il en a résulté la guérison compléte d'une maladie prétendue incurable.
Alors qu'il était à l'école, leur fils a perdu connaissance. Pour pouvoir être réadmis, il devait passer une visite médicale. L'examen a révélé qu'il était atteint d'épilepsie. Les médecins ont expliqué qu'il n'existait aucun moyen de guérir cette maladie et que les médicaments disponibles pouvaient avoir des effets secondaires pénibles. Les docteurs n'ont donc pas insisté pour qu'il suive un traitement médical. Ils engagèrent l'enfant à poursuivre ses activités le plus normalement possible, mais la maladie perturbait gravement sa scolarité.
Étant donné que leur fils perdait connaissance de façon soudaine, ses parents priaient pour lui sans cesse, avec vigilance et amour. Une praticienne de la Christian Science priait aussi pour lui de temps en temps, et le garçon se rendit compte qu'il avait également un rôle à jouer dans ce travail de guérison. Il recopiait des passages de la Bible et de Science et Santé qui le réconfortaient, et il s'efforçait ardemment de vivre sa prière en paroles et en actes.
Sa mère a découvert que la prière et le « jeûne » étaient essentiels. Quand elle priait, elle affirmait avec conviction que son fils, étant le reflet de Dieu, ne possédait pas une conscience séparée de Dieu susceptible d'être frappée par la maladie ou la peur. Il était impossible que sa vraie conscience, exprimant l'Entendement divin, soit jamais inconsciente. L'Entendement divin, Dieu, est indivisible, et chaque identité, exprimant Dieu, est toujours unie à cet Entendement. Par conséquent, il ne pouvait exister de conscience divisée. Nous lisons dans Science et Santé: « La compréhension divine règne, elle est tout, et il n'y a aucune autre conscience. » (p.536)
C'est Dieu, l'Entendement, non le cerveau, qui est l'origine de toute conscience. Les théories humaines affirment qu'un cerveau matériel des impulsions électriques qui gouvernent le corps. Science et Santé nous dit: « L'électricité est l'excédent aigu de la matérialité qui contrefait la véritable essence de la spiritualité ou vérité — la grande différence entre l'électricité et la vérité étant que l'électricité n'est pas intelligente, tandis que la vérité spirituelle est Entendement. » (p.293) Qu'il est rassurant de comprendre la vérité spirituelle selon laquelle l'identité de la création divine n'a pas un cerveau matériel susceptible de mal fonctionner, mais possède « la pensée du Seigneur » (voir I Cor. 2:16), pour reprendre les termes de l'apôtre Paul. Les enfants de Dieu sont véritablement gouvernés par le message du Christ, par la loi de Dieu, les impulsions de l'Amour divin. Cette conscience du Christ n'est pas consciente de la matière et est seulement consciente de la présence de Dieu, le bien, et de tout ce prodigue. L'Entendement divin maintient chaque pensée dans un ordre parfait. C'est là notre conscience réelle. Elle ne peut être envahie et exprime la sérénité et l'équilibre parfaits.
Lorsque nous sommes conscients de l'évidence spirituelle, la maladie est vue telle qu'elle est vraiment: une illusion.
La mère du jeune garçon a qu'il était également important de comprendre que toute action a sa source dans l'Entendement divin et est en accord avec l'harmonie du Principe divin. Il ne peut y avoir d'action involontaire de la matière ou de la maladie.
Il était surtout essentiel de faire preuve d'une profonde conviction et d'une fidélité sans tache à ce qui est vrai de l'enfant de Dieu. A de nombreuses reprises, il est certain que les symptômes de la maladie ont été très agressifs, comme dans le récit biblique. Néanmoins, leur perception claire de la vérité spirituelle a permis aux parents de « jeûner », c'est-à-dire de ne pas accepter ce que les sens matériels suggéraient. Lorsque nous sommes conscients de la réalité de l'évidence spirituelle, la vision matérielle de la souffrance et de la maladie est vue telle qu'elle est vraiment: une illusion. Ce jeûne constant fut la clé de la guérison.
La guérison s'est produite une nuit alors que le garçon sentait venir une crise. Sa mère lui dit avec la conviction la plus sincère et la plus pure qui soit: « Tout va bien ! » Ces simples paroles étaient étayées par une telle compréhension de la toute présence du Christ, que la peur du jeune homme s'est évanouie et les symptômes ont disparu. Cette nuit-là, pour la dernière fois, la maladie a prétendu faire entendre sa voix. A l'instar du serviteur d'Élisée qui vit les charriots de feu entourer son maître (voir II Rois 6:17), et le protéger, les parents ont senti la présence de Dieu, de Ses pensées-anges, autour de leur demeure et ont vu que rien n'avait le pouvoir d'envahir cette présence divine qui guérit. Grâce à la « croyance éclairée », la prière, le « jeûne » et la grâce du Christ toujours présent, la guérison fut compléte. Le garçon termina ses études diplômé avec mention et est entré comme ingénieur dans une grande compagnie.
L'amour précieux et réconfortant du Christ nous accompagne à chaque instant, et il nous communique le pouvoir convaincant de la Vérité qui guérit. Cela nous libère et nous permet de prouver que « Tout est possible » à ceux qui croient.
En lisant ce magazine, vous remarquerez que les mots « Science Chrétienne », y compris dans le titre du Héraut, apparaissent désormais en anglais. Christian Science est le nom que Mary Baker Eddy a donné à sa découverte. Dans Science et Santé avec la clef des Écritures, elle écrit: « En l'an 1866, je découvris la Science du Christ ou lois divines de la Vie, de la Vérité et de l'Amour, et je nommai ma découverte Christian Science. » (p.107) Toutes les traductions de Science et Santé ont gardé les mots « Christian Science » en anglais dans ce passage. En accord avec cet usage, le Conseil des Directeurs de la Christian Science étend donc l'utilisation des mots anglais à chaque texte qui paraîtra dorénavant, ce qui permettra ainsi aux termes « Christian Science » d'être reconnus universellement tels que Mary Baker Eddy les a introduits à l'origine.