Le prophète Samuel, se rappelant le secours divin, plaça une pierre en guise de monument du souvenir et dit: « Jusqu'ici l'Éternel nous a secourus. » (Voir I Sam. 7:12)
Et les paroles que prononça Jésus-Christ nous enjoignent à nous souvenir de la source divine qui agit en nous, produisant le bien: « ... le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père...» (Jean 5:19)
Reconnaître ce que le Père a accompli dans des cas de guérison précis permet à la gratitude de se développer et nous tirons des leçons divines de ces guérisons. Nous redécouvrons combien Dieu est bon et combien Ses bienfaits sont universels. Nous avons de plus en plus l'assurance que l'activité du Christ, le pouvoir rédempteur et intemporel de Dieu, révèle la perfection de la création divine et par conséquent détruit l'évidence de la maladie, de comportements inappropriés, de l'immoralité. En rendant constamment témoignage de l'activité divine, nous fortifierons nos prières qui non seulement nous combleront de bienfaits mais bénéficieront aussi à ceux qui recherchent l'aide de Dieu.
Alors que je commençais à pratiquer la Christian Science, une amie m'a demandé de « traiter son cas ». J'ai compris qu'elle désirait que je lui donne un traitement spécifique par la Christian Science – que je prie pour elle – jusqu'à ce qu'elle soit guérie d'une maladie apparemment grave.
D'abord, j'ai refusé, parce qu'elle était très malade et il me semblait qu'il lui fallait quelqu'un ayant plus d'expérience que moi. Elle m'a demandé de prier au sujet de ma décision, et après avoir prié, j'ai accepté de traiter son cas. J'ai commencé à prier avec beaucoup d'enthousiasme et sans me décourager bien que jour après jour il n'y eût aucun signe d'amélioration.
Un matin, après avoir emmené les enfants à l'école, je ne me suis pas précipitée chez moi pour attendre que le téléphone sonne comme j'en avais pris l'habitude. Je me suis garée dans un parking et je suis restée là quelque temps. Je n'avais pas besoin de rechercher l'humilité, car je la ressentais profondément. En quoi m'étais-je trompée ? En quoi avais-je échoué ? Il m'est venu une pensée: « Tu n'as pas à forcer la Vérité à se manifester. » J'ai vu que ma prière n'était pas à l'origine de l'action curative de la Vérité. Mon travail consistait à être un témoin fidèle et constant de son autorité et de son activité constantes. Je n'avais pas non plus la responsabilité de rendre réelles les vérités spirituelles que nous affirmions. Je devais simplement porter témoignage de leur présence, de la suprématie absolue de Dieu – de la Vérité – de la perfection et de l'indestructibilité de Son enfant créé à Son image. Un lourd fardeau me tomba des épaules, et avec joie et gratitude, je me suis souvenue des nombreuses vérités qui guérissent et qui nous avaient été révélées pendant ces semaines de traitement.
Mon amie ne m'a rappelée qu'en début d'après-midi. A plusieurs reprises, avant qu'elle téléphone, j'ai été tentée de mettre en doute la validité de l'inspiration qui m'était venue dans ce parking, de mettre en doute le fait que je pouvais simplement faire confiance à la Vérité qui est réelle et toute-puissante. Néanmoins, au plus profond de moi, je sentais que l'abandon d'un faux sens des responsabilités, qui déshonore Dieu au lieu de Le louer, avait été essentiel et sincère.
Lorqu'elle a téléphoné, sa voix était vibrante et assurée. Elle m'a dit ce qui lui était venu à la pensée: si toutes les vérités au sujet de Dieu et d'elle-même étaient vraies, elle ferait bien de se mettre à agir en conséquence. Bien qu'elle ne fût pas sortie depuis des semaines, elle est allée déjeuner avec sa fille. Peu de temps après, elle a recouvré totalement la santé et repris les nombreux kilos qu'elle avait perdus. Nous avons toutes deux appris que nous n'avions pas à forcer la Vérités à se manifester. Il nous fallait penser et agir en accord avec les vérités qui nous étaient révélées à travers la prière. Nous devions nous souvenir de ces vérité et en être reconnaissantes. Le traitement portait témoignage de la toute présence et du pouvoir suprême de Dieu, l'Esprit, et nous devions nous soumettre à cela.
La sagesse divine infinie a le pouvoir de nous préparer à aider les autres par la prière.
Dans le chapitre de Science et Santé intitulé « Pratique de la Science Chrétienne », un paragraphe explique très clairement quels doivent être le caractère et l'attitude mentale de ceux qui sont appelés guérir. D'abord, l'approche pharisaïque « avec l'arrogance du rang et un étalage d'érudition » y est rejetée. Puis, il y est montré comment rechercher et trouver le Christ: « ... du sommet d'une pieuse consécration... avec l'huile de l'allégresse et le parfum de la gratitude, avec les larmes de la repentance et ces cheveux tous comptés par le Père. » (p. 367) A côté de ce paragraphe, qui fait allusion au récit relaté dans l'Évangile selon Luc (7:36-50), on lit la note marginale suivante: « Gratitude et humilité. »
Ce que j'ai relaté plus haut m'a enseigné l'humilité et ne m'a pas condamnée. Cela m'a incitée à me dévouer encore plus à la guérison et a rendu ma joie et ma gratitude plus profondes. J'ai senti que Dieu prendrait soin de chaque détail dans mon travail de guérison (comme dans ce cas précis), y compris de ma régénération.
Que ceux qui envisagent de prier pour d'autres personnes qu'euxmêmes et les membres de leur famille en offrant leurs services au public, soient assurés qu'ils ne seront jamais seuls; ils sont gouvernés par Dieu et Il prend soin d'eux. La sagesse divine infinie a le pouvoir de les préparer. En cédant à Sa sagesse, ils constateront qu'Il illumine continuellement leur compréhension spirituelle et leur donne davantage la capacité d'aimer sans égoïsme afin de réussir dans la pratique publique de la guérison spirituelle. Dans le premier chapitre du livre d'étude de la Christian Science, Science et Santé, nous lisons: « La prière qui réforme les pécheurs et guérit les malades est une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu – une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même. » (p. 1)
Puisque nous ne guérissons pas en accomplissant un exploit personnel mais en nous tournant vers Dieu de tout notre cœur ainsi que le fit le Maître, nous comprenons de mieux en mieux, après chaque guérison, la sollicitude dont Dieu entoure Ses enfants en toutes circonstances. De cette manière, nous édifions un monument solide à la guérison spirituelle, un monument qui nous encourage dans notre travail à venir.
Le livre d'étude nous fait la promesse suivante: « C'est par les arguments véridiques que vous emploierez, et surtout par l'esprit de vérité et d'Amour dont vous serez animés, que vous guérirez les malades. » (p. 418) Beaucoup ont découvert qu’il était essentiel d’être reconnaissants afin de préserver « l’esprit de vérité et d’Amour d’Amour ». Se souvenir des bienfaits reçus par nous et par autrui guide naturellement notre pensée vers la source du bien, qui est Dieu, et vers le pouvoir du Christ, l’idée rédemptrice de Dieu.
Dans les instructions qu’elle donne concernant les « Témoignages », Mary Baker Eddy écrit dans le Manuel de L’Église Mère: « Le témoignage relatif à la guérison des malades est d’une grande importance. Il est plus qu’une simple répétition de bienfaits, il s’élève jusqu’au sommet de la louange et illustre la démonstration du Christ, “qui guérit toutes tes maladies” (Psaume 103:3). » (Art. VIII, sect. 24) Faire passer la gratitude d’une « simple répétition de bienfaits » à la louange envers Dieu tend à nous empêcher de nous appesantir sur les détails de la maladie qui a été guérie et de perpétuer ainsi la difficulté dans la mémoire. Au contraire, il ne nous reste que le souvenir du bienfait reçu, ce qui ferme la porte à toute répétition du mal.
Dans une lettre de remerciement, Mary Baker Eddy écrivit: « Qu’est-ce que la gratitude sinon une camera obscura puissante, une chose qui braque un faisceau lumineux là où l’amour, le souvenir, tout ce que contient le cœur humain est présent pour manifester la lumière. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 164) Tandis que la gratitude rappelle non seulement ce que nous avons vécu, mais aussi les guérisons relatées dans les périodiques de la Christian Science et les livres d’étude, y compris la Bible, un faisceau lumineux qui guérit est braqué sur toute difficulté. Cette lumière de la Vérité dévoile l’erreur et la dissipe, révélant un aspect de la création de la Vérité qui était resté caché.
Jésus-Christ enseigna et illustra, comme personne ne l’avait jamais fait auparavant, la totalité et l’unicité de Dieu. En outre, il promit la venue du Consolateur qui nous rappellerait tout ce qu’il a enseigné (voir Jean 14:26). Cette notion profonde de souvenir nous inspire une immense gratitude qui n’a pas besoin d’un exemple précis pour être ressentie. Lorsque le Consolateur, la Science divine, remplit notre conscience en lui faisant percevoir la présence et le pouvoir divins, nous avons naturellement la louange aux lèvres.
Se souvenir des bienfaits reçus guide naturellement notre pensée vers la source du bien, Dieu.
Louer ainsi Dieu avec joie nous soulage de tout sentiment de fardeau qui pourrait être associé à la nécessité d’obéir à l’injonction du Christ d’aller guérir les malades. En réalité, guérir les malades de la façon dont Jésus l’indiqua et dont le Consolateur le décrit, sans aucun moyen matériel, apporte une paix qui dissout le stress. Ainsi que l’explique Science et Santé: « La Science Chrétienne impose silence à la volonté humaine, calme la crainte par la Vérité et l’Amour, et illustre l’action sans effort de l’énergie divine dans la guérison des malades. » (p. 445)
Guérir les malades constitue une étape essentielle dans les progrès que fait l’humanité dans son combat contre le dernier ennemi, la mort. A chaque guérison, nous démontrons le pouvoir de Dieu, la Vie divine, et nous prouvons la nature spirituelle indestructible de chacun en tant qu’expression de Dieu. Dans le Manuel, l’article intitulé « Célébration de Pâques » nous indique combien il est important de se souvenir avec gratitude de la vie éternelle: « La gratitude et l’amour doivent demeurer dans le cœur de chacun, chaque jour de toutes les années. Ces mots sacrés de notre Maître bien-aimé: “Laisse les morts ensevelir leurs morts” et “Toi, suis-moi”, incitent à des efforts chrétiens journaliers pour les vivants, de manière à illustrer l’exemple de notre Maître ressuscité. » (Art. XVII, sect. 2)
Existe-t-il un souvenir plus favorable à la guérison que celui du triomphe de la Vie sur la mort et de l’Amour sur la haine et la peur, du triomphe de l’Esprit, de l’Entendement, sur la matière et l’erreur? Quand nous nous engageons à célébrer chaque jour la grande victoire de la résurrection du Maître, nous devenons l’humble témoin des vérités qu’il enseigna et cela nous prépare à mieux suivre son exemple. Cela nous prépare à donner un traitement par la Christian Science qui guérit rapidement.
A l’ère de l’excès d’informations, nous ne devrions pas être surpris ni troublés devant la fréquence à laquelle nous avons besoin de nous en remettre au Consolateur pour qu’il nous rappelle aux choses spirituelles. Un cantique commence ainsi: « Oh! j’ai besoin de Toi, / Divin Seigneur...» (Hymnaire de la Science Chrétienne, n° 137) Nous tourner souvent vers le Père avec humilité, à la manière d’un enfant, afin de contempler Ses œuvres fait de notre vie quotidienne un témoin puissant et guérisseur de la suprématie du bien. C’est une lumière qui ne peut être cachée.
