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Ni accusé ni accusateur

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1996


L'évangile Selon saint Jean rapporte que les scribes et les pharisiens amenèrent à Christ Jésus une femme surprise en adultère. Voir Jean 8:1—11. Jésus était alors assis dans le temple, en train d'enseigner devant une foule nombreuse. Ils forcèrent la femme à faire face à l'assistance, puis demandèrent à Jésus: « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu ? »

La Bible précise qu'ils voulaient éprouver Jésus « afin de pouvoir l'accuser ». Sachant que Jésus n'interprétait pas les textes avec autant de dureté de cœur, ils pensaient qu'il se rendrait coupable de désobéissance à la loi. Ils cherchaient l'occasion de retourner l'opinion contre lui, et de discréditer ainsi son œuvre de guérison.

Après avoir entendu les accusateurs, « Jésus, s'étant baissé, écrivait... sur la terre ». Puis il dit en se relevant: « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. » Tandis qu'il se baissait à nouveau, les accusateurs, se sentant eux-même jugés par leur conscience, se retirèrent. Jésus se releva et demanda à la femme: « Personne ne t'a-t-il condamnée ? » « Non, Seigneur », répondit-elle. Jésus lui dit alors: « Je ne te condamne pas non plus; va et ne pèche plus. »

La condamnation par les scribes et les pharisiens, telle qu'elle est décrite dans ce récit, aboutit à un verdict de culpabilité, à un jugement et à la prononciation d'une sentence. Le récit biblique suggère qu'en condamnant une personne, quelles que soient les circonstances, c'est le Christ qu'on attaque en réalité; la condamnation tend, en effet, à nier l'influence rédemptrice du Christ, la Vérité, qui guérit. Le mal n'est jamais une personne, c'est un mensonge au sujet de l'homme; c'est donc toujours le mal qu'il faut condamner, non la personne.

Au nom de leur religion et de leur loi, les scribes et les pharisiens se sentaient tout à fait en droit de condamner la pécheresse. Cependant, leur véritable intention était de condamner, Jésus par la ruse, lui qui était sans péché. On observe parfois, dans le monde actuel, une attitude accusatrice qui traduit davantage un mépris du bien qu'une haine réelle du mal. Il semble aussi que certaines doctrines religieuses se préoccupent plus, aujourd'hui, de condamner que de prôner la victoire spirituelle sur le mal, victoire dont Jésus a donné l'exemple.

La critique et le jugement négatifs renferment souvent le désir de condamner. Ces attitudes sont fondées sur la tendance des mortels à personnaliser le mal. La Science Chrétienne nous apprend que tout mal est dû à un faux concept de l'entendement, appelé entendement mortel, qui prend la forme de multiples entendements mortels interactifs. Cette prétendue mentalité est composée d'informations erronées, de désirs coupables, de craintes et de croyances à la maladie et à la mort qui, tant qu'on leur accorde de la réalité, semblent prendre vie dans notre entendement et faire partie de notre existence. Dans la mesure où nous recherchons en Dieu, le seul Entendement véritable, la compréhension et l'inspiration qui nous guident, l'entendement mortel est réduit au silence par la Vérité. Nous refusons alors de croire que l'homme puisse être pécheur ou mauvais, et nous sommes même incapables d'avoir ces pensées.

Jésus possédait l'arme de l'Amour divin.

Pour trouver l'inspiration nécessaire face aux scribes et aux pharisiens, Jésus se détourna de l'image présentant de multiples entendements mortels et s'en remit à l'unique Entendement divin. En cédant humblement à cet Entendement tout-puissant et tout amour, Jésus prouva que Dieu est Tout, et cela annula l'action apparente du mal. Ceux qui accusaient la femme furent poussés par le Christ, la Vérité, à examiner leur propre conscience, et ils ne firent aucun mal à la pécheresse. C'est bien là la preuve que la façon dont Jésus agissait face à un comportement accusateur s'avérait être une bénédiction pour tous. Il n'eut recours à aucune arme matérielle pour empêcher que la femme soit lapidée. Mais il possédait l'arme de l'Amour divin qui pénétra le nuage du mal et fit naître en chacun une plus grande humanité.

Afin de préserver et de répandre le bien accompli par Jésus au profit du genre humain, nous devons triompher des condamnations que le mal tend de plus en plus à infliger à l'humanité. Jésus nous a montré le chemin. Il a mené un combat total et victorieux contre toutes les formes du mal. Il eut souvent à affronter le mal qui prenait l'apparence d'une loi, comme dans le cas cité plus haut. Mais il dévoilait le mal sous tous ses déguisements, et le chassait en partant toujours du point de vue élevé de la loi divine de la perfection spirituelle. Lorsqu'il écrivait, penché vers le sol, peut-être affirmait-il en lui-même que le mal qui le défiait était aussi impuissant que la poussière sans vie, sans vérité, ni intelligence. Dans Écrits divers, Mary Baker Eddy explique comment suivre l'enseignement de Jésus en réduisant au silence le mal et ses prétentions: « Le satanisme du mal hypothétique opérant au nom du bien est un mensonge du plus haut degré de néant: réduisez simplement cette fausseté à sa propre dénomination, et vous en êtes débarrassé. »Écrits divers, p. 334.

La maîtrise que donne la spiritualité élève le disciple sincère au-dessus du mal. Notre vie doit reposer sur une grande confiance dans la domination de l'Esprit et la totalité de l'Amour, et cette confiance doit également devenir le fondement et la superstructure de notre pensée. Lorsque nous progressons dans cette voie, nous acquérons spontanément une compréhension si claire de la présence et du pouvoir de Dieu — pouvoir et présence dénués de toute condamnation — que le mal et ses manifestations ne tardent pas à perdre toute réalité dans notre pensée. Nous démontrons alors la domination que Dieu nous a donnée dans des situations face auxquelles nous aurions pu, en d'autres temps, nous sentir désarmés et effrayés.

Grâce à la Science, nous apprenons que le mal est mensonge au sujet de Dieu et de l'homme, et nous ne cédons pas à la tentation de condamner les personnes impliquées. Nous nous réjouissons de pouvoir favoriser l'élimination de tous les phénomènes discordants qui se présentent, grâce à nos prières silencieuses et à notre allégeance quotidienne à l'amour du Christ qui inclut tout. De même, nos défauts et nos erreurs peuvent nous être révélés sans que nous éprouvions un sentiment de propre condamnation ou sans que nous craignions d'être condamnés par les autres.

Si nos péchés sont dévoilés, c'est l'occasion d'être reconnaissants, puisque la mise à jour du péché amène toujours sa destruction. Le Christ, la Vérité, est là pour nous guérir en révélant notre nature impeccable d'enfant de Dieu, et en déclarant, comme Jésus le fit à cette femme: « Je ne te condamne pas non plus. »

Il arrive parfois que nous soyons accusés injustement, ce qui fut le cas de Jésus. Évoquant ce genre de situation, Mary Baker Eddy écrit: « L'Amour est particulièrement proche en temps de haine, et n'est jamais aussi proche que lorsqu'on peut être juste au milieu de l'anarchie et quand on peut rendre le bien pour le mal. » Ibid., p. 277. Mais il est clair, d'après les récits de l'Évangile, que Jésus réprouvait souvent le mal de façon vive et acérée. Il dit un jour: « Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive ! » 4 La condamnation provient parfois de l'opinion théologique erronée selon laquelle Dieu Lui-même condamnerait parfois Ses enfants. Si un diagnostic médical nous déclare malades et nous condamne à souffrir ou à mourir, il s'agit là d'une nouvelle forme erronée de la croyance humaine à la condamnation inévitable de l'homme, et non d'une loi de Dieu. Jésus ne disait pas aux gens qu'ils étaient malades ou qu'ils agonisaient. La maladie était pour lui un mensonge, une irréalité, ce qui lui permettait de la guérir.

La condamnation est une affirmation du mal fondée sur un concept mortel, superficiel et erroné de l'existence. En revanche, le point de vue de Jésus était fondé sur sa compréhension de la réalité spirituelle absolue. Cette vision spirituelle étant la vision juste, il accomplissait des guérisons et prodiguait de nombreux bienfaits. A l'instar de Jésus, refusons de nous laisser aller à la crainte ou à la condamnation. La prière et la pratique quotidienne nous permettent d'exercer notre faculté naturelle de vivre l'amour et d'accomplir des guérisons.

Un jour, alors que je priais au sujet d'un problème physique inquiétant, ces paroles de Jésus me sont venues à l'esprit: « Je ne te condamne pas non plus. » Je me suis alors rendu compte que je m'étais laissée aller à la critique. Je me suis tournée vers l'Amour divin, sachant qu'il m'appartenait de comprendre que Dieu est la seule cause. Je ne pouvais formuler des critiques blessantes ni condamner, si je comprenais véritablement la bonté parfaite de Sa nature et donc de Sa création. Tandis que je priais, le conflit qui avait donné lieu à mes critiques m'a semblé de moins en moins réel, et j'ai appris peu de temps après qu'il avait été résolu. Le problème physique a également été guéri.

Il n'y a rien d'autre à voir en nous ou chez les autres que la perfection spirituelle que discernait Christ Jésus. Savoir cela purifie notre perception et nous permet d'aimer spontanément et de pardonner de bon cœur. Nous ne fermons pas naïvement les yeux sur le mal, mais nous comprenons que, par nature, nous ne sommes ni accusés ni accusateurs. C'est là une puissante source de guérison !

En niant fidèlement toute mentalité mortelle, Jésus fit maintes et maintes fois échec aux intentions cruelles de ses ennemis. L'entendement mortel condamne de façon instinctive, mais la condamnation est totalement étrangère à l'homme créé par Dieu, et l'Amour l'élimine toujours. Nous verrons diminuer la violence ainsi que les prétendus péchés cachés, les maladies graves et tous les autres maux censés survenir dans les « derniers jours », à mesure que nous nous efforcerons de faire du bien aux autres en les considérant seulement comme les fils et les filles de Dieu. Animé d'une grande compassion, Jésus trouva le moyen de sauver la pécheresse tout en faisant du bien à ses accusateurs. Nous pouvons suivre son exemple en percevant en chacun — en permettant ainsi de mettre en lumière — l'innocence originelle et éternelle de l'homme.

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