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La stabilité de l'Amour: témoignage d'un enfant placé dans une famille d'accueil

PROFIL

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1996


Comment effacer les séquelles laissées par de mauvais traitements subis dans l'enfance ? collaborateur de la rédaction, s'est entretenu de ce sujet avec qui a passé les dix premières années de sa vie ballotté entre sa mère biologique et une famille d'accueil. M. Cook raconte comment la Science Chrétienne et l'exemple d'une personne proche lui ont permis de faire face à une enfance difficile et d'en surmonter toutes les conséquences. M.Cook a connu le succès dans sa carrière. Il a servi dans l'armée, est devenu père de famille et a exercé le métier d'enseignant.

Jerry, d'après ce que vous m'avez raconté, vous n'avez guère connu de stabilité dans votre enfance. Pouvez-vous nous parler de cette époque? Dans les premières années de ma vie, j'ai connu, des déménagements continuels. Mais à l'âge de trois ans, on m'a placé dans une famille d'accueil qui m'a témoigné beaucoup d'affection. J'y ai vécu, par intermittence, au cours des huit années suivantes. C'était un foyer où la discipline était exercée avec amour, un milieu très stable. Lorsque, par intervalles, j'allais vivre avec ma mère biologique, je passais la plupart de mon temps à courir dans les rues, libre de faire n'importe quoi. Nous étions huit enfants, presque tous d'un père différent. Je me souviens que le jour de mes six ans, ma mère m'a laissé boire six canettes de bière. Après quoi, je me suis mis debout pour m'évanouir aussitôt. D'après ce qu'on m'a dit, il m'a fallu trois jours pour m'en remettre.

Beaucoup de gens vous diraient que votre petite enfance était du genre à laisser des séquelles psychologiques profondes. Qu'en pensez-vous ? Eh bien, je crois que cela fait partie de ma guérison spirituelle. Quand je repense à cette époque, et je m'en souviens très bien, je ne ressens ni haine ni séquelles. C'est grâce à la conception spirituelle de l'existence que je dois à ma mère adoptive.

Qu'est-ce qui, dans votre foyer d'accueil, vous a permis de concevoir la vie de façon si différente ? La stabilité spirituelle, je pense. Ma mère adoptive était Scientiste Chrétienne et dirigeait sa maison en s'appuyant sur sa compréhension des vérités enseignées par Christ Jésus. Je savais qu'en entrant dans cette maison j'allais être aimé et qu'il me faudrait suivre des règles. Il n'y avait aucune punition, seulement de l'amour et le sentiment d'être à sa place. A partir de huit ans, j'ai fréquenté l'école du dimanche de la Science Chrétienne chaque fois que je retournais vivre dans ce foyer. Je faisais partie de la famille, j'étais totalement accepté. Et je n'ai jamais été que l'un des dix-huit enfants accueillis dans cette famille au cours des années !

S'est-il produit un événement particulier qui vous a fait quitter votre mère biologique pour aller vivre chez votre mère adoptive ? Quand j'ai eu dix ans, ma mère n'avait plus aucun endroit où habiter. Nous sommes donc partis vivre six mois dans le Colorado, chez une de ses filles, qui avait elle-même cinq enfants. Il y avait beaucoup de tension. Je me sentais étranger dans cette maison. A l'époque, j'étais assez âgé pour reconnaître la nature spirituelle profonde de l'amour et de la sollicitude de ma famille d'accueil. A la fin de cet été-là, j'ai dit à ma mère: « Si tu ne me renvoies pas dans ma famille d'accueil, je m'en vais. Je fais une fugue. » Je savais où était ma place.

C'était une décision plutôt courageuse de la part d'un garçon de dix ans. J'imagine que c'est comme une fleur qui se tourne vers le soleil. Une fois qu'on a connu l'amour véritable, on veut le retrouver. C'était là-bas qu'était ma vraie famille, il fallait que j'y retourne.

Je pense que la protection que je recherchais a un rapport avec le Psaume vingt-trois, que nous avions étudié à l'école du dimanche de la Science Chrétienne. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, donne une interprétation de ce Psaume qui m'a permis d'y puiser une inspiration quotidienne. En voici le début: « [L'amour divin] est mon berger: je ne manquerai de rien. [L'amour] me fait reposer dans de verts pâturages, [L'amour] me dirige près des eaux paisibles. » 1 Je commençais à voir que j'étais uni à l'Amour divin.

Ce sentiment que l'Amour est votre Père-Mère vous est très précieux. Comment votre mère adoptive vous a-t-elle aidé à acquérir cette conviction ? Eh bien, en mettant en pratique la Science Chrétienne dans sa vie quotidienne. Je ne l'ai jamais vue vivre autrement. Je me souviens que, lorsque j'avais neuf ans, un chat avait été blessé par la courroie du ventilateur de notre voiture. Tout le monde avait perdu l'espoir de le sauver et voulait mettre fin à ses souffrances. Mais ma mère adoptive a descendu le chat au sous-sol et a prié pour lui. Trois jours plus tard, il était complètement remis. Les animaux, tous ceux qui étaient blessés, semblaient comprendre que c'était elle qui allait prendre soin d'eux. Elle aimait sans distinction. Personne ne manquait de rien dans notre voisinage. Je me souviens avoir pris position, à l'âge de douze ans, comme Scientiste Chrétien, en demandant à être traité uniquement par la prière, alors que j'avais été exposé à une maladie contagieuse très grave. Et la prière m'a protégé.

Vous souvenez-vous de certaines guérisons survenues au cours de votre adolescence ? Oui. A l'école du dimanche, j'ai eu de merveilleux moniteurs qui ont su me faire comprendre le caractère pratique de la Science Chrétienne. Lors de ma dernière année de lycée, j'ai travaillé dans une ferme durant l'été. Nous sarclions des champs de haricots, avec huit ou neuf autres garçons. L'un d'eux m'a involontairement blessé à la main avec son outil tranchant, alors que j'étais en train de déterrer un tournesol. J'ai aussitôt recouvert ma main et demandé à ce qu'on me ramène à la maison. Naturellement, tous mes camarades disaient que je devais aller à l'hôpital et ils voulaient voir la blessure. Mais j'ai répondu que tout irait bien, et j'ai insisté pour qu'on me conduise chez moi. Il fallait faire plus d'un kilomètre à pied pour sortir du champ. Je me souviens que, pendant tout ce temps, j'ai médité sur « l'exposé scientifique de l'être » tiré de Science et Santé, que nous avions étudié à l'école du dimanche. Cet énoncé commence ainsi: « Il n'y a ni vie, ni vérité, ni intelligence, ni substance dans la matière. Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout. » Science et Santé, p. 578.

Lorsque je suis arrivé à la maison, ma mère adoptive m'attendait à la porte, sans éprouver la moindre crainte. Elle affrontait tout ce qui nous arrivait sans aucune crainte, car elle savait qu'il n'y avait pas de place pour la crainte, étant donné qu'il n'y avait pas de crainte en Dieu. Elle connaissait parfaitement la relation qui existe entre l'homme et Dieu. Elle savait que j'étais à l'abri, dans les bras de Dieu, l'Amour.

Inutile de dire qu'en l'espace de quelques jours, j'avais repris toutes mes activités. En fait, nous sommes partis en vacances, et j'ai fait de la natation sans ressentir la moindre gêne.

Si j'ai bien compris, l'attitude de votre mère adoptive a effacé en vous le sentiment de vivre une enfance difficile. Sa façon d'affronter tous les problèmes avec confiance, son existence même, avaient valeur d'exemple... Exactement ! Il ne semblait jamais y avoir de problèmes avec elle. Pourtant, elle n'avait pas la vie facile, mais je ne m'en suis aperçu qu'une fois adulte. Mon père adoptif était décédé quand j'avais onze ans. J'ignorais que nos seules ressources provenaient de sa pension. Mais nous n'avons jamais manqué de rien. Quand on avait besoin de quelque chose, c'était toujours là. Ainsi que je l'ai dit, nous vivions sans crainte, en comptant totalement sur la sollicitude de Dieu.

La dernière phase de ma guérison est survenue après mon mariage, après avoir eu un enfant à mon tour. Je nourrissais encore une certaine tristesse de ne pas avoir grandi au sein de ma propre famille. Cependant, grâce à mes progrès spirituels, j'ai pris conscience du fait qu'en tant qu'enfants de Dieu, nous formons tous une seule famille. J'ai compris que je n'avais été, en réalité, privé de rien, puisque Dieu est notre seul véritable Père-Mère. Je devais me débarrasser de tout sentiment de perte, étant donné que je n'avais jamais été séparé de Dieu, l'Amour, ni privé d'aucune manifestation de Sa sollicitude à mon égard. Lorsque j'ai pu accepter ce fait et en saisir les implications, ma guérison a été complète. J'ai même renoué des liens avec certaines de mes sœurs que je n'avais pas vues depuis des années.

Merci beaucoup, Jerry, d'avoir accepté d'évoquer votre enfance. Je me devais de le faire. L'expression de ma gratitude fait partie de la guérison.

Remarque de la rédaction: Jackie Sommers est la propre fille de la mère adoptive de Jerry. En attestant la véracité du témoignage de Jerry, elle nous a expliqué l'origine de la confiance inébranlable que sa mère avait en Dieu, l'unique Père-Mère. Jackie était un bébé prématuré. Les médecins avaient annoncé à sa mère que l'état de santé de l'enfant était tel qu'elle ne passerait sans doute pas la nuit, et que, si jamais elle survivait, elle resterait infirme, car ses jambes étaient difformes. Sa mère appela alors une praticienne de la Science Chrétienne afin qu'elle prie pour le bébé. Elle s'en remit elle-même de tout son cœur à la puissance de Dieu, en affirmant: « Jackie est l'enfant de Dieu, pas le mien, mais celui de Dieu. » Le bébé se rétablit rapidement, et, à deux ans, ses jambes étaient tout à fait normales. C'est cette guérison qui donna à sa mère la certitude que Dieu aimait et protégeait Ses enfants, et qui l'inspira dans sa tâche de mère adoptive.

« Ma mère avait la conviction intime que le véritable Père-Mère de ces enfants adoptifs était Dieu, et que c'était Lui qui leur donnait tout ce dont ils avaient besoin, qu'il s'agisse de la santé ou de moyens de subsistance », nous a expliqué Jackie. « Son amour pour ces enfants n'avait rien de possessif. Elle pouvait les entourer d'affection pendant deux mois, ou deux ans, puis les voir partir sans tristesse. Elle savait que leur seul lien véritable était celui qui les unissait à leur Père-Mère Dieu. »

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