Pourquoi Un Médecin déciderait-il de devenir Scientiste Chrétien ? Ce fut le cas de plusieurs d'entre eux au début du siècle. Outre le docteur John M. Tutt et quelques autres, il y eut, par exemple, le docteur Edmund Burton.
Burton était un ancien chirurgien, contraint de renoncer à sa carrière médicale parce qu'il avait la tuberculose. Selon les pronostics médicaux, il ne devait pas vivre plus de quelques mois. Pour essayer de tenir, il s'adonna à l'alcool et à l'opium. Puis, désespéré, il finit par essayer la cocaïne et l'hypnotisme.
On jugea finalement son cas sans espoir. Quelqu'un, cependant, suggéra de faire appel à un praticien de la Science Chrétienne, et la femme du docteur Burton y consentit. Burton raconta plus tard, dans un article auquel cet éditorial emprunte son titre, la guérison qui s'ensuivit. Il expliquait: « Un praticien est venu me voir et est resté trois heures près de moi. A la fin de la première heure, je dormais tranquillement et, lorsque je me suis réveillé vers huit heures du matin, j'avais l'esprit clair et la conviction absolue, qui n'a pas changé depuis, que j'étais libéré et en bonne santé. J'ai demandé ce qu'on m'avait fait, insistant sur le fait que mon état physique et mental avait radicalement changé. En outre, depuis le jour du traitement jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas eu la moindre envie de prendre ni alcool, ni opium sous quelque forme que ce soit, ni cocaïne ni aucun autre stimulant, ni aucune autre drogue » (Christian Science Sentinel, 1er février 1908). par la suite, le docteur Burton est devenu praticien de la Science Chrétienne.
Passe-t-on aujourd'hui encore de la pratique médicale à l'étude de la Science Chrétienne ? Certainement: dans le Héraut d'avril 1992 et dans le Christian Science Sentinel du 18 juin 1990, on apprend que deux médecins ont abandonné leur profession pour devenir Scientistes chrétiens.
Mais l'intérêt de ces récits, ce n'est pas que la conversion d'un médecin tende à ajouter du crédit à la Science du christianisme mais c'est qu'une personne formée pour observer et escompter des causes et des effets matériels ait constaté qu'une cause entièrement spirituelle a des effets curatifs. Dans le traitement par la Science Chrétienne, bien que le remède ne soit pas matériel, il se produit une guérison effective du corps.
Le docteur Burton avait compris qu'il était guéri. Il savait, mieux que quiconque, qu'un changement était survenu dans son corps et dans son esprit. Il le ressentait. Mais il savait également que cela s'était produit sans l'aide d'aucun remède matériel, et il a dû forcément lui venir à l'esprit qu'il y avait quelque chose de plus à comprendre, non seulement sur la façon dont fonctionne le corps, mais aussi sur la nature de l'existence humaine en général.
Conscient de ne devoir sa guérison à aucun facteur matériel, une guérison pourtant incontestable, Burton fut suffisamment impressionné pour entreprendre l'étude de la Science Chrétienne. Nous pouvons aujourd'hui tirer une importante leçon d'un tel récit.
Tous ceux qui viennent à la Science du christianisme savent qu'il ne s'agit pas d'apprendre à être en bonne santé ni même à utiliser le pouvoir de la prière à cette fin, mais plutôt d'apprendre à connaître Dieu, la seule cause réelle et le seul Créateur. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit: « Ma découverte du fait que le genre humain ait guéri, d'une façon parfaite, des prétendues maladies et des prétendues blessures par autre chose que les médicaments, la chirurgie, l'hygiène, l'électricité, le magnétisme ou la force de volonté, m'a amenée à une recherche intensive, qui a prouvé, de façon concluante, que tout effet doit être le résultat d'une cause universelle. J'ai recherché cette cause, non pas à l'intérieur mais ab extra, et j'ai découvert que c'était Dieu rendu manifeste dans la chair et compris grâce à la Science divine. J'ai alors été guérie, et la plus grande de toutes les questions a reçu une réponse suffisante pour justifier l'espoir qui m'habitait » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany).
Des guérisons comme celle du docteur Burton et comme celles qui sont relatées aujourd'hui dans le Héraut de la Science Chrétienne ne procèdent pas d'une base matérielle. Elles proviennent de la conception, à la fois nouvelle et ancienne, selon laquelle Dieu, l'Esprit, est la Vie de l'homme, et aussi de la perception du fait que la matière et la mortalité ne disent pas la vérité sur l'homme.
Cette reconnaissance est, en fait, le contact guérisseur du Christ, ou la vraie idée de Dieu, que Christ Jésus exprima si pleinement. Ce qui, à la fin du xxe siècle, peut passer pour une conception nouvelle très contestable, ne l'était pas pour les premiers chrétiens, tout imprégnés qu'ils étaient de l'enseignement de Jésus: ils savaient que le royaume de Dieu était venu, était au milieu d'eux à cette époque même. Comme devait l'écrire Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome: « Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba ! Père ! »
Selon la Science Chrétienne, nous ne sommes pas faits de substance matérielle, comme nous le supposons fréquemment, mais notre être réel est spirituel, il est soutenu par Dieu, l'Esprit. Nous sommes en fait Son image et Sa ressemblance, Son expression.
Cela signifie que la grande cause de tout être réel, de tout ce qui est bon et bien, est l'Esprit divin, en dehors de la conviction générale qu'il existe des causes et des effets matériels. Autrement dit, lorsque nous comprenons que Dieu est la grande et unique cause, nous avons le sentiment d'avoir été adoptés par un Père-Mère divin, notre Dieu, qui est l'Amour infini.