Un Million D’exemplaires de la Bible sont déjà sortis des presses de la nouvelle imprimerie chinoise créée à Nankin, il y a quatre ans. C’est un signe de cette grande soif du message biblique qui se manifeste à travers le monde: en Chine, au Nigeria, en Thaïlande, à Cuba, au Cambodge, pour ne mentionner que certains pays cités dans un numéro de l’American Bible Society Record.
On continue de regarder vers le mouvement chrétien primitif pour connaître une vie de progrès. Cela peut sembler surprenant dans un monde qui évolue et change tellement. Mais les questions abordées par le christianisme du Nouveau Testament n’ont pas perdu leur sens, car elles concernent la justice, la valeur individuelle, la sauvegarde de la vie sociale et la guérison.
On se représente Dieu de bien des façons, mais quelle que soit la façon dont on Le conçoit, Dieu signifie la Vie. Progresser, c’est vouloir vivre — vivre pleinement. Saisir cela, c’est comprendre pourquoi cette déclaration de Christ Jésus, rapportée dans l’Évangile de Jean, est sans doute l’un des passages les plus connus de la Bible: « Je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu’elles soient dans l’abondance. » Lorsqu’on considère la Bible à la lumière de cette promesse, on constate sans surprise que le christianisme du Nouveau Testament attire souvent ceux qui ont soif de progrès. Ce n’est pas du tout un retour en arrière, mais une vision spirituelle.
Je pensais à cela, un soir, en lisant d’anciens numéros du Christian Science Sentinel et du Christian Science Journal. Certains, qui remontent à un siècle, témoignent de la lutte d’un mouvement qui essaie de se faire entendre sur la place publique. Mais une chose ne fait aucun doute: ces premiers Scientistes Chrétiens éprouvaient la véritable joie de la découverte. Ils connurent des moments difficiles, firent face à des problèmes complexes, se virent contester leur droit de s’en remettre totalement à Dieu pour guérir, mais une découverte avait transformé leur vie, rendu Dieu compréhensible et les avait délivrés de la souffrance physique et mentale.
A cette époque, et encore aujourd’hui, deux questions reviennent souvent concernant la guérison chrétienne. D’une part, quand et pourquoi la guérison spirituelle a-t-elle cessé dans le mouvement chrétien ? D’autre part, quelles sont les conditions nécessaires à la guérison ?
Un article montrait que la guérison chrétienne n’avait jamais totalement cessé, même si son importance et l’intérêt qu’on y attachait avaient diminué alors que l’idée du caractère exceptionnel d’une telle guérison s’ancrait dans la pensée des gens. Au fur et à mesure qu’évoluaient la civilisation et l’Église, le matérialisme prit le devant de la scène, il retint l’attention, capta les énergies, et on perdit de vue les facteurs spirituellement mentaux qui interviennent dans la guérison des maux et l’accès au bonheur véritable.
Un autre article mettait la maladie sur le même plan que le péché, mais sans pour autant accuser les malades d’être pécheurs. Cette comparaison visait plutôt à montrer que, de même qu’on peut cesser de mal agir grâce au pouvoir de Dieu, on dispose d’une égale autorité sur la maladie, parce que ni le péché ni la maladie ne sont soutenus par la loi de Dieu, c’est-à-dire le dessein vivifiant de Dieu pour l’homme.
Concernant les conditions nécessaires à la guérison spirituelle, l’auteur d’un article tirait une leçon très simple de la Bible. Il écrivait que la foi, confiance consciente en Dieu et en Sa bonté infinie, est une condition préalable à la guérison. La réceptivité morale et spirituelle innée de chacun à la Vérité rend la guérison possible. Tenter de réduire au silence, de nier cette nature morale et spirituelle ou de s’y opposer, c’est perdre de vue la faculté de se guérir et de guérir les autres; c’est oublier que le corps réagit effectivement à la pensée spirituellement éclairée qui reflète Dieu.
Tout ce qui tend à argumenter contre l’espérance de guérison ou à négliger d’accueillir la grâce, la bonté et le pouvoir de Dieu dans l’existence n’est pas naturel chez les hommes. La réceptivité au dessein vivifiant de Dieu est chose naturelle. C’est là l’essence du message biblique. C’est ce qui ressort également quand on considère le mouvement de la Science Chrétienne à ses débuts. A cette époque, comme aujourd’hui, on prenait conscience de l’effect curatif de la Science Chrétienne en passant d’un matérialisme étouffant à un christianisme spirituel libérateur.
La réceptivité à la spiritualité, la foi en Dieu et l’affranchissement du matérialisme subtil aussi bien que grossier demeurent au cœur de la guérison chrétienne. Ceux qui écrivent dans ces pages aujourd’hui confirment une fois de plus cet enseignement. C’est un des progrès les plus importants dans un monde qui atteste, avec une grande force, que les foules modernes ont soif de liberté, de justice et de compréhension spirituelle.
La vision de Mary Baker Eddy s’adresse directement à notre époque et à son potentiel: « Lorsque les sens humains s’éveillent de leur long sommeil pour voir avec quelle rapidité disparaissent les inventions terrestres et se lasse la foi, alors on cherche et trouve ce qui défie la décadence et satisfait les aspirations immortelles. Au crépuscule des fastes du monde, au dernier soupir d’une gloire qui s’enfuit, nous sommes attirés vers Dieu » (Miscellany).
Alors que cette attraction de la Vérité et de l’Amour divins se fait davantage sentir, il est nécessaire que ceux qui possèdent une solide expérience de la guérison chrétienne décrivent la portée pratique et métaphysique de ce qui apparaît dans leur vie. C’est ainsi que les témoignages se perpétuent.
