En Consultant Un dictionnaire, le concept de l’économie m’est apparu sous un jour nouveau. A côté des définitions classiques du genre: « Utilisation parcimonieuse des ressources matérielles », on trouve celle-ci, plus surprenante: « Gouvernement du monde selon le plan, ou système, divin » (Webster).
Voilà une nette allusion à la possibilité qu’a chacun d’acquérir une conception plus élevée de l’économie. En approfondissant sa compréhension des vérités spirituelles de la Science Chrétienne, on peut s’attendre à démontrer ces vérités de façon manifestement suffisante et même dans une ample mesure. Ceux qui étudient la Bible ne devraient pas s’étonner de ce qu’en fondant sa pensée sur le gouvernement divin, on puisse résoudre des problèmes là où d’autres méthodes ont échoué.
Parlant du besoin de renoncer aux fondements matériels et sensuels pour céder à la spiritualité, Mary Baker Eddy affirme dans Science et Santé que « la surabondance de l’être est du côté de Dieu, le bien ». Être « du côté de Dieu », c’est être du côté de Son abondance inépuisable: l’amour qui ne cesse jamais de s’épancher, le bien que déverse généreusement et spontanément l’Esprit infini qui ne connaît ni obstacle, ni restriction, ni manque.
Christ Jésus était totalement du côté de Dieu, le bien. Pour lui, la bonté divine était naturelle, puissante, irrésistible. C’est ce qui explique l’efficacité saisissante de sa démonstration de l’économie divine. Il nourrit en abondance des milliers de gens alors que les sens physiques limités affirmaient: « C’est loin d’être assez ! » Il trouva de l’argent pour payer l’impôt, quand l’erreur humaine prétendait: « Impossible ! » Il rendit la vue aux aveugles, la santé aux malades, leur innocence aux pécheurs, démontrant ainsi une économie merveilleuse dans laquelle l’offre et la demande coïncidaient parfaitement.
C’est cela, la beauté de l’économie véritable, c’est que l’offre et la demande coïncident, elles sont indissociables. Elles expriment chacune un aspect de « la surabondance de l’être »: l’offre est l’épanchement libre et généreux du bien divin; la demande est l’utilisation de ce bien, la reconnaissance qu’il inspire et la satisfaction qu’il procure. L’offre et la demande vont de pair, ce sont des partenaires égales. L’une ne peut exister sans l’autre.
C’est pourquoi la demande n’est pas une entité à part, un espace à combler par la bonté divine, mais une façon de sentir et d’exprimer la bonté divine. Croire que la demande indique une absence de ressources, c’est déprécier le gouvernement divin. Comprendre que la demande indique la présence des ressources, c’est s’ouvrir à l’harmonie parfaite de l’économie de Dieu, à l’ordre divin infini dans lequel l’homme est le reflet spirituel de Dieu, incluant toute bonté et toute abondance.
En pensant que l’offre et la demande sont deux éléments séparés, on tend à se couper de l’abondance de l’économie divine. On croit en général que l’offre doit provenir de Dieu, puisqu’Il est la source de tout bien, mais d’où vient la demande ? Si Dieu est tout, l’offre vient assurément de Lui. Et, du fait de cette totalité, la demande vient forcément aussi de Lui. Ne parle-t-on pas de « demande » pour signifier en réalité que tout ce qui procède de la bonté de Dieu a un but, une utilité et la possibilité d’être apprécié ?
Dans une déclaration saisissante de Science et Santé, Mary Baker Eddy parle de l’endurance remarquable de Florence Nightingale et d’autres personnes engagées dans des œuvres humanitaires. Précisant que cette résistance était due au soutien de la loi divine, elle écrit ceci: « L’exigence spirituelle, qui fait taire l’exigence matérielle, fournit une énergie et une endurance qui surpassent toute autre aide et prévient la peine que nos croyances attacheraient, s’il était possible, à nos meilleures actions. »
« L’exigence spirituelle... fournit... » Il n’y a là aucune séparation entre la demande et l’offre, mais une continuité parfaite. N’est-ce pas aussi vrai pour d’autres formes de ressources que l’énergie ?
Mais pourquoi, dans ce cas, l’offre paraît-elle dissociée de la demande et, par moments, inadaptée à nos besoins ? Peut-être parce que nous avons été éduqués à croire que l’offre et la demande peuvent être inégales et déséquilibrées, qu’elles ont une origine matérielle et non divine. La pensée traditionnelle les définit et les mesure en termes de concepts matériels limités; elle établit ce qui est nécessaire à leur équilibre, décrit les insuffisances, fait ressortir les possibilités. Mais la véritable économie et la seule qui soit — la coïncidence de l’offre et de la demande, l’exigence qui fournit — est du côté de Dieu. Afin de connaître la plénitude de l’abondance de Dieu, l’équilibre de l’offre et de la demande véritables, l’harmonie parfaite de Son économie, on doit apprendre à être de Son côté.
Cela semble assez facile. Nous pensons que nous sommes à peu près du côté de Dieu. Mais cet « à peu près » est-il suffisant ?
A quelle loi économique Christ Jésus recourut-il pour nourrir cinq mille personnes avec seulement quelques pains et quelques poissons ? Quelle est l’économie qui était à l’œuvre lorsque les enfants d’Israël reçurent la manne dans le désert ? Quel système économique Élie utilisa-t-il pour fournir à la veuve de Sarepta assez d’huile et de farine pour qu’elle survive avec les siens, pendant la sécheresse ? Ces exemples du gouvernement de Dieu ne sont pas des miracles exceptionnels. Tout comme les guérisons opérées au début de l’ère chrétienne, ils illustrent avec éclat un Principe universel actif, mis en application pour répondre aux besoins humains.
Nous pouvons connaître cette harmonie de l’offre et de la demande si nous reconnaissons que Dieu subvient à tout besoin légitime et qu’Il soutient toute activité humaine juste. Nous lisons dans la Seconde épître aux Corinthiens: « Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre. »
Le problème ne vient pas de la complexité de l’économie moderne ni des conditions différentes dans lesquelles nous vivons actuellement. C’est plutôt que, même si l’on prie, on est enclin à argumenter des deux côtés. Oh ! certes, on argumente du point de vue de la bonté infinie de Dieu, mais on argumente également du point de vue de la théorie économique matérialiste.
Il faut s’y prendre mieux que cela. Il faut comprendre que l’homme peut seulement être du côté de Dieu. Dans La guérison chrétienne, Mary Baker Eddy nous donne l’assurance que « le bien n’a qu’un seul côté — il n’a pas de mauvais côté; la réalité n’a qu’un seul côté, et c’est le bon côté ».
Ce n’est pas en attendant que les choses changent qu’on découvre l’offre abondante de tout ce qui est bon et bien. Il faut reconnaître, dès maintenant, que seul Dieu, l’Esprit, inclut toute substance réelle. Tout ce qui est bon et précieux bénéficie du soutien inconditionnel de l’Esprit infini dont les ressources sont inépuisables.
Lorsque nous honorerons et adorerons Dieu comme la source éternelle du bien illimité, et lorsque nous saurons que l’homme est l’expression comblée de Dieu et de Sa bonté, nous œuvrerons du seul côté de Dieu. Nous verrons alors l’abondance se manifester davantage dans les moindres aspects de notre vie.