Les Lecteurs Écrivent. Les auteurs des articles écrivent. Les rédacteurs écrivent. Un dialogue familial s’établit grâce aux périodiques de la Science Chrétienne. Les lettres (ainsi que les simples notes et les appels téléphoniques) nous signalent ce qui pourrait être utile et ce qui l’a été, autrement dit nous aident à faire mieux et davantage. Les lettres proviennent des membres de longue date aussi bien que de ceux qui nous lisent pour la première fois.
Cette forme de participation est très enrichissante pour les périodiques, mais il leur faut aussi autre chose. C’est ce que Mary Baker Eddy demande dans une lettre qui a été publiée à l’origine dans The Christian Science Journal. Elle exprime le désir que ses élèves et les élèves de ses élèves adressent « quelques écrits » aux rédacteurs du Journal, seul périodique existant à l’époque, à l’exception du Livret trimestriel de la Science Chrétienne. Puis elle ajoute: « Il me semble que s’ils considéraient la tâche universelle que l’Amour divin nous a confiée en faveur du genre humain qui souffre, ils apporteraient une contribution plus fréquente aux pages de ce rapide véhicule de la pensée scientifique, car il atteint un très grand nombre de lecteurs sincères et de chercheurs de la Vérité » (Écrits divers).
Nous espérons que cet « atelier » des rédacteurs des périodiques va vous inciter à apporter « une contribution plus fréquente ». Peut-être cela vous aidera-t-il à considérer sous un nouvel angle votre propre expérience spirituelle, votre amour de la Vérité et l’impact de ce dernier sur votre vie. Peut-être vous semblera-t-il alors que vous avez quelque chose de nouveau à dire dans un témoignage, un poème ou un article, à ces sincères « chercheurs de la Vérité ».
DEUX SORTES D’ÉCRITS MÉTAPHYSIQUES
Quand Nous pensons à la Science Chrétienne, nous pensons tout naturellement à la guérison. La guérison est importante pour chacun de nous. Elle est importante pour tout le monde. Mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que la guérison ?
« Vous n’allez pas nous rebattre encore les oreilles, êtes-vous peut-être tenté de dire, la guérison, nous savons tous ce que c’est ! C’est quand on a mal et que la douleur s’arrête; c’est quand la chair est déchirée et qu’elle se reconstitue, retrouvant sa forme et sa couleur. On peut parler de « guérison » lorsqu’une entreprise qui bat de l’aile — mariage, commerce ou projet d’avenir — s’arrête dans sa chute, se reprend et retrouve bonheur et succès. Il y a guérison lorsque la maladie cesse de détériorer et d'affaiblir, et que l'harmonie et les aptitudes reviennent. Voilà la guérison ! »
Oui, bien sûr, la guérison, c'est tout cela. Mais aucun de ces changements n'est l'apanage de la Science Chrétienne. Bien que le taux de diverses thérapies soit sujet à caution, il est certain que les maux disparaissent de temps à autre chez des personnes qui ne sont pas Scientistes Chrétiennes. La chair se reconstitue. Des mariages, des commerces, des projets d’avenir connaissent d’heureux dénouements, en dehors du cercle des Scientistes Chrétiens. Il ne se passe pas de jour où l’on n’entende parler de nouvelle découverte, dans la médecine ou la chirurgie, qui offre l’espoir de résoudre quelque problème lié à la maladie.
QU’EST-CE QUE LA GUÉRISON ?
Si Nous Étudions la Science Chrétienne, nous savons qu’il existe une énorme différence entre notre concept de la guérison et celui des thérapies et traitements matériels. Mais, pour quelqu’un qui ne connaît pas la Science, la distinction n’est pas évidente. En fait, quand la différence se remarque, c’est souvent pour susciter des conclusions négatives. Si la question de la guérison physique était seulement affaire de concurrence entre diverses approches de la guérison, nous aurions grand peine à affronter la pharmaceutique, la psychologie et toutes les autres innovations humaines sur leur propre terrain.
Qu’est-ce donc que la guérison par la Science Chrétienne et comment se produit-elle ? Est-ce ce qui a lieu lorsqu’on appelle un praticien de la Science Chrétienne et qu’une forme de mal est neutralisée par le bien ? Il est vrai que la plupart des témoignages de guérison qui nous parviennent, y compris ceux qui sont inclus dans les articles, mentionnent le recours à un praticien pour la guérison. Il est tout à fait légitime de le faire. Mais la réelle promesse que nous apporte la Science Chrétienne, c’est que nous pouvons avoir directement recours à Dieu. Nous n’avons pas besoin d’aller quelque part, de contacter quelqu’un ou de réordonner les circonstances d’une façon spéciale pour sentir la présence de Dieu et répondre à Sa loi divine. C’est au fond ce que les gens apprécient dans la Science Chrétienne: ils peuvent, individuellement, connaître Dieu, savoir ce qu’Il attend d’eux et trouver les ressources spirituelles intérieures leur permettant de faire ce qui est juste, c’est-à-dire obéir à des ordres tels que « Va, et ne pèche plus » ou « Prends ton lit et marche ».
Il est très précieux de pouvoir décrocher son téléphone en cas d’urgence pour demander une aide métaphysique. Les foules qui venaient à Christ Jésus pour être guéries, libérées de la souffrance et de labeurs incessants et ingrats, effectuaient une démarche du même ordre. Jésus expliqua à ces hommes et à ces femmes que le bien qu’ils accomplissaient, qu’ils choisissaient et qu’ils chérissaient avait sa récompense certaine.
Mais le christianisme devait se développer au-delà de l’occasion donnée, fût-elle inestimable, de faire appel à Jésus. Il n´allait pas toujours se trouver parmi le peuple, avec ses disciples, en tant que Sauveur personnel. Le jour viendrait où ils devraient faire davantage que compter sur lui, même si ce soutien avait été très important dans les premières étapes de leur éducation spirituelle. Cesser de s’appuyer sur quelqu’un pour devenir « digne de confiance, sûr de soi-même » — c’est ainsi que Mary Baker Eddy le décrit dans Science et Santé — allait un jour devenir une démarche indispensable au disciple chrétien.
Mary Baker Eddy comprenait que cette assurance personnelle comportait un élément vital que les Scientistes Chrétiens devaient absolument saisir. Rappelez-vous en quels termes elle commence la préface d'Écrits divers: « Un certain apophtegme d’un philosophe talmudique s'accorde avec ce que j'entends par faire le bien. Le voici: “La plus noble charité consiste à empêcher un homme d'accepter la charité; et la meilleure aumône, c'est de lui montrer qu'il peut se passer d'aumône et de l'en rendre capable.” » Cette vérité fondamentale s’applique à la force morale qu'on retrouve tant dans la guérison par la Science Chrétienne que dans la rédaction d'articles.
UN CERTAIN TYPE D’ÉCRIT MÉTAPHYSIQUE
L'auteur D'une Lettre citait une pièce de théâtre dans laquelle le personnage principal disait qu'il existait deux sortes d'individus dans le monde: ceux qui sont ingénieux et ceux qui sont bons. « J'ai essayé d'être ingénieux, écrivait-il, mais j'ai trouvé qu'il valait mieux être bon. »
Il existe, de même, deux types d'écrits métaphysiques. Le premier favorise la dépendance et la faiblesse. Il insinue que la compréhension spirituelle peut s'acquérir grâce à des formules, à des attitudes béatement optimistes et à des affirmations mentales ou verbales qui tendraient, si elles le pouvaient, à faire conformer la vie extérieure de chacun à une sorte d'utopie terrestre où n'existeraient ni blessure, ni douleur, ni souffrance, ni manque, disons à vivre dans une léthargie bienheureuse. Ce genre d'écrit s'adresse assurément aux inquiétudes humaines. En fait, s'il est assez habile, ce discours peut avoir la persuasion d’un narcotique: il peut engendrer une dépendance, parce qu'il satisfait le sens personnel en appelant à la volonté personnelle, à l'autojustification et à l'amour de soi. Il peut divertir par son esprit et ses histoires intéressantes, il va dans le sens des inclinations personnelles. Il peut « utiliser » le langage de la Bible, les termes spécialisés de la Science Chrétienne et s'appuyer sur des concepts personnels de Dieu pour favoriser et combler l'imagination humaine. Mais, quand le discours se termine, la matière, ou le sens personnel, règne toujours en maître, jusqu’à sa chute, qui finit toujours par arriver un jour ou l'autre.
LA MÉTAPHYSIQUE AUTHENTIQUE
On A Ensuite l'autre forme d'écrit métaphysique, celle qui provoque l'examen de conscience et qui met au pas l'orgueil, bien que l'auteur n'ait jamais pour intention de blesser ni d'embarrasser. Ce genre d'écrit ne vient pas tant de la tête, de l'intellect, que du cœur. Il s'accompagne d'un prix, et celui qui est à même d'écrire ainsi sait qu'il a commencé à payer. Ces écrits métaphysiques ont une originalité, un dynamisme, une sagesse qui démentent parfois la simplicité dont ils sont issus. Un article ou un témoignage vraiment scientifiquement chrétien n'intervient pas dans les enseignements de la Science Chrétienne; il ne propose pas cette interprétation qui tend à insinuer que Mary Baker Eddy a rendu la Science Chrétienne trop difficile, trop compliquée, etc. Ces écrits donnent au lecteur le désir de pénétrer plus à fond dans la vérité de l’être et de sonder les profondeurs spirituelles et chrétiennes de la Bible et des ouvrages de notre Leader. De temps à autre, ils mettent le lecteur mal à l'aise si celui-ci est tenté de permettre à la Science de rester dans le domaine du théorique ou sur une étagère en attendant que les problèmes se présentent. Un amour non simulé pour Dieu et pour l'homme imprègne les idées qui y sont développées. Ils jaillissent d’une existence qui a eu sa part de difficultés, de souffrance et d'injustice. Ils sont embrasés, non pas d’une simple émotion ou extase, ni d'un zèle poussé à l'extrême, mais d'une vision de la totalité de Dieu. L'auteur comprend que cette totalité doit s'exprimer par une soif et une affection spirituelles qui marquent chaque aspect de l'existence, jesqu'à ce que celle-ci soit perçue spirituelle et parfaite, tout comme Dieu est Tout-en-tout.
Le premier type d'écrit est soit plat, soit hautement combustible. Il ne réchauffe pas vraiment le cœur ni n'apprend au lecteur le renoncement chrétien et la valeur de l'enfant de Dieu. Le second, au contraire, allume un feu qui peut sembler tout d'abord faible, mais qui grandit régulièrement, illuminant les espoirs spirituels les plus profonds qui se trouvaient à l'état latent dans la conscience humaine.
Si nous pouvons maîtriser cette seconde façon d'écrire, nous ferons ce qu'a voulu notre Leader et nous accomplirons la tâche que Dieu nous a confiée; nous serons alors certains que l'avenir est entre les mains de Dieu qui dispose des événements. Nous indiquerons le chemin à d'éventuels praticiens de la guérison chrétiennement scientifique, à ceux qui ont déjà répondu à l'appel et pris la croix, et à ceux qui vont le faire. Où que nous soyons, les uns et les autres, lorsque nous écrivons de cette façon vraiment métaphysique, nous nous rencontrons dans les pages des périodiques fondés par notre Leader.
ÉCRIRE POUR GUÉRIR
Écrire pour guérir. N'est-ce pas là le but des périodiques ? Ceux qui envoient leurs articles ou leurs témoignages aux périodiques font plus que d´écrire. Nombreux sont ceux qui savent rédiger avec une technique brillante et une sensibilité qui nous fascinent grâce à la capacité de manier l´outil de la parole écrite pour faire passer un message.
Mais ceux qui écrivent pour les périodiques sont avant tout les guérisseurs de la pensée du monde. Leur rédaction (leur article) est façonnée par leur propre guérison, par la manière dont Dieu rachète et transforme leur vie.
[Un ancien rédacteur adjoint des périodiques de la Science Chrétienne]
LES AUTEURS DEVRAIENT ÊTRE CONCRETS...
Il n'est nullement nécessaire de réécrire Science et Santé avec la Clef des Écritures, même si certains pensent qu'en faisant une liste de déclarations dogmatiques qui rappellent le livre d'étude, ils écrivent quelque chose de précieux. Les exposés du livre d'étude auxquels Mary Baker Eddy a longuement réfléchi et qu'elle a largement prouvés sont comme des joyaux que nous pouvons sertir avec art et amour dans l'or pur du caractère, offrant ainsi pour encourager les autres ce qu'on appelle une démonstration, c'est-à-dire la preuve d'un bien invisible qui se manifeste par la guérison et la régénération.
Les articles et les témoignages doivent donc être rédigés avec l'idée que l'auteur est éclairé par le Christ et, par conséquent, qu'il est dans le monde avec une mission de lumière. Il n'est pas la lumière même, car Dieu est la lumière...
[Extrait d'un éditorial du Christian Science Journal de juillet 1919]
