« Là où il n’y a pas de vision, le peuple périt. » Prov. 29:18 (d’après la version King James). La Bible n’a pas son pareil pour exprimer les choses. Cet enseignement tiré des Proverbes, dans l’Ancien Testament, est aujourd’hui plus important que jamais.
Malgré tous les progrès accomplis par la civilisation, il y a sans doute autant de raisons aujourd’hui, si ce n’est plus, de se préoccuper de la survie de l’humanité, qu’à toute autre époque antérieure. La propagation de la pollution, la menace obsédante d’une catastrophe nucléaire, les signes manifestes du déclin des valeurs morales et les épidémies mentales ou physiques ne donnent qu’un aperçu des défis posés à notre société. Le temps est certainement venu pour l’homme et la femme modernes d’acquérir une nouvelle vision.
Mais de quoi le monde a-t-il réellement besoin ? De trouver simplement moyen de masquer les choses qui le dérangent, d’ignorer les signaux d’alarme et d’espérer ainsi que les problèmes finiront par s’éloigner de lui et le laisseront en paix ? Ou bien, la solution seraitelle de porter des verres flous, pour adoucir au moins les contours si agressifs de tout ce qu’on perçoit ? Ou doit-on encore se détacher de tout, en partant du point de vue qu’il n’y a pas grand-chose qu’une personne isolée puisse faire et qu’on pourra toujours compter sur les autres, sur ceux qui ont l’air de savoir ce qu’ils font, les « experts », pour trouver, avant qu’il ne soit trop tard, les solutions nécessaires ?
Il est clair qu’aucune de ces options n’offre le genre de vision nécessaire à la solution durable des conflits et à l’établissement de la paix, de la sécurité et de la guérison véritables. Pour que notre environnement change de façon significative, il faut quelque chose de plus fondamental, quelque chose qui transforme non seulement notre façon de voir, mais également notre mode de vie.
De nombreux chrétiens reconnaissent volontiers que cette vision nouvelle nécessaire est en réalité bien différente des façons de voir conventionnelles. Il faut dire qu’ils ont trouvé un exemple en quelqu’un qui non seulement avait offert à ses disciples un moyen radical de percevoir la réalité, mais qui avait aussi démontré concrètement la portée immédiate et pratique de sa vision par de nombreuses œuvres curatives et rédemptrices. Cet exemple n’est autre que celui du Sauveur, Christ Jésus.
C’est grâce à la vision spirituelle que Jésus percevait la réalité. Et ce qu’il voyait réellement, grâce au sens spirituel, projetait une lumière entièrement nouvelle sur le monde qui l’environnait. La vie des gens s’en trouvait améliorée. Les maladies prétendues incurables étaient guéries. Les péchés présumés inhérents à la nature humaine étaient détruits. Il fut prouvé que les maux de la chair ainsi que les imperfections morales n’étaient soutenus par aucun pouvoir réel.
Le ministère de guérison de Jésus permit à des vies humaines d’acquérir un sens et un but nouveaux, une dignité et une valeur nouvelles. C’était la lumière brillant dans les ténèbres, indiquant clairement la voie des progrès menant au salut. Les disciples de Jésus se rendirent compte qu’ils n’avaient pas à craindre que la vie eût une fin, s’ils percevaient ce qu’elle est en réalité. Quand on comprend tant soit peu que Dieu est la Vie divine et que l’homme est Son expression permanente et éternelle, la solidité, les vraies valeurs et le bien incessant commencent à poindre dans l’existence humaine.
Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que la Science Chrétienne attache autant d’importance au développement de notre sens spirituel, au fait de voir et de connaître la réalité comme Dieu Lui-même la voit, c’est-à-dire pure, intacte, divinement ordonnée, éternelle, radieuse dans son harmonie et sa bonté, qui sont d’inspiration spirituelle ?
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy écrit: « Le sens spirituel est la faculté consciente et constante de comprendre Dieu. » Science et Santé, p. 209. Cette faculté exprime toujours l’opération naturelle de l’intelligence divine; ce n’est pas un produit du raisonnement humain, de l’ego, ni d’un intellect qui se serait développé de lui-même. Comme l’explique le livre d’étude, c’est « l’illumination de la compréhension spirituelle qui démontre les capacités de l’Ame, non du sens matériel. Ce sens-Ame vient à l’entendement humain lorsque celui-ci cède à l’Entendement divin. » Ibid., p. 85.
Notre vie se transforme à mesure que nous laissons le Christ, la Vérité, gouverner nos pensées et nos actes. Grâce à la prière, nous entrevoyons ce qu’implique le fait d’être l’image et la ressemblance de Dieu et aussi le fait que toute la création exprime en vérité Sa nature. Nous nous rendons compte que la spiritualité n’est pas une abstraction informe et évanescente, mais l’essence même de la réalité.
La lumière de la Vérité apporte de la joie dans l’existence, et cette lumière est pouvoir. A mesure que la lumière de cette vision nouvelle de la réalité brillera dans notre vie, qu’elle éclairera nos décisions et nos actes, et qu’elle englobera toute l’humanité dans son influence qui guérit, nous découvrirons que ce qu’une personne isolée peut accomplir est extrêmement important, et même capital. Le bien que nous sommes prêts à voir chez notre prochain peut silencieusement soutenir et élever tous les efforts qu’il fait pour être bon. Réciproquement, la vision spirituelle de notre prochain peut nous aider de la même façon. Ensemble, nous constaterons qu’une vision spirituelle unifiée peut aussi aider le monde. Le Christ, toujours présent, nous fait aller de l’avant et progresser spirituellement, ce qui est notre but commun. Comme le dit Jésus: « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Matth. 18:20.
Il y a deux mille ans, ceux qui vivaient dans ce qui semblera, aujourd’hui, une société archaïque et même sous–développée étaient, bien entendu, les hommes et les femmes modernes de leur temps. De toute évidence, ils avaient, eux aussi, besoin de vision. Ceux qui étaient prêts à renoncer à leurs idées préconçues et erronées ainsi qu’à leurs superstitions changèrent leur façon de vivre. Ils suivirent l’exemple de leur Maître, devenant ainsi pour nous les premiers chrétiens: pionniers, disciples et guérisseurs spirituels. Leur vision et leur vie marquèrent profondément le monde.
De nos jours, la Science du Christ est présente pour l’homme et la femme modernes. Cette Science nous montre comment voir, comment voir réellement. Si complexe que soit notre siècle, elle nous enseigne que le sens spirituel a toujours un impact. L’auteur des Proverbes aurait très bien pu dire que ce sens spirituel change tout, car là où il y a vision, le peuple ne périt pas.
