Si vous êtes fidèle lecteur du Héraut de la Science Chrétienne, vous pensez probablement que la guérison par la prière fait naturellement partie du christianisme. La Science Chrétienne
Christian Science (’kristienn ’saïennce), vous le savez, enseigne que le pouvoir guérisseur du christianisme primitif n'a nullement disparu. Peut-être avez-vous eu personnellement des guérisons de maladie, et confiez-vous votre santé à la compréhension de Dieu que vous donne la Science Chrétienne. Toutefois, nous n'avons toujours pas répondu complètement à la question: que pensez-vous de la guérison ?
Par exemple, pensez-vous à la guérison, que vous ayez ou non un besoin immédiat d'être guéri ou de guérir un membre de votre famille ? Et vous êtes-vous demandé pourquoi la guérison du péché et de la maladie par la prière est si fondamentale en Science Chrétienne ? Si la réponse sincère à ces questions est négative, il est peut-être temps de réfléchir plus profondément à ce que vous pensez réellement de la guérison.
La guérison accomplie uniquement par des moyens spirituels est en fait le signe du christianisme pur. Ce n'est pas simplement quelque chose que nous aimerions pouvoir faire. C'est ce qui arrive lorsque nous avons fait, dans une certaine mesure, ce que nous sommes censés faire, lorsque nous avons tout laissé pour le Christ, la Vérité divine que Jésus incarnait. La guérison devient alors inévitablement partie intégrante de notre existence.
Il y a quelques années, lorsqu'il m'arrivait de lui confier mon désir d' « entrer » dans la pratique de la guérison par la Science Chrétienne, une de mes amies me disait, sur un ton ironique, mais à juste titre: « On n'entre pas dans la pratique, elle entre en vous ! » Et c'est bien vrai. Mais comment hâter le processus pour son propre bien, pour celui de l'Église et du monde ?
Voici quelques points à considérer:
• Si la guérison n'est pas une chose à laquelle vous pensez souvent, sauf quand vous en avez besoin, il vous faut sans doute discerner le rapport direct qui existe entre la compréhension spirituelle et la guérison. Si nous ne sommes pas engagés dans la guérison, c'est que nous ne comprenons pas réellement, quelle que soit notre appréhension purement intellectuelle du sens des mots.
Mary Baker Eddy, qui a fondé la Science Chrétienne, montre que la guérison est indispensable, qu'elle est une condition du salut. Elle cite les paroles de l'Évangile de Jean: « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père. » Jean 14:12. Et elle écrit: « Ainsi que la citation biblique ci-dessus le déclare nettement et que le christianisme primitif le confirme, l'accomplissement des vérités sublimes de la guérison chrétienne appartient à tous les âges. Le dernier chapitre de l'Évangile selon Marc est également catégorique sur ce sujet, faisant de la guérison une condition du salut s'étendant à tous les siècles et à travers la chrétienté tout entière. » Écrits divers, p. 192.
Est-ce une exigence trop grande ? Non, le fait est que la compréhension spirituelle, qui apporte la guérison, est à la portée de chacun ici même. Elle n'est pas réservée à quelques privilégiés. Elle n'est pas non plus hors d'atteinte avant que de pénibles progrès se soient finalement effectués ou qu'un saint et long voyage se soit terminé. L'Entendement divin exprime la compréhension en l'homme, notre être véritable, à l'instant même. Nous pouvons donc l'accepter. Ce faisant, nous découvrons que ce qui produit la guérison ne provient pas d'une capacité humaine personnelle, mais de cette compréhension spirituelle émanant de Dieu.
• N'oublions pas non plus qu'apprendre à guérir, c'est en fait apprendre à connaître et à aimer Dieu. Dans les tout premiers cours de Mary Baker Eddy à Lynn, dans le Massachusetts, il lui était parfois difficile d'enseigner à ses quelques étudiants les vérités premières au sujet de Dieu et de l'homme, parce qu'ils étaient trop impatients de connaître simplement le « secret » de la guérison. (Il est intéressant de noter au passage qu'ils ne doutaient pas qu'il fût possible de guérir.) Mais Mary Baker Eddy insistait sur le fait que l'objet principal de ses cours, c'était d'apprendre ce qu'est Dieu.
Apprendre à aimer Dieu nous amène à vaincre ce que Mary Baker Eddy appelle la « pénurie mentale » et la « stérilité spirituelle » Science et Santé, p. 366.. La plupart d'entre nous ne décriraient sans doute pas la qualité de leur pensée en ces termes, mais le Christ, la Vérité, pénétrant davantage la conscience, pourrait bien révéler une telle insuffisance ! Nous pouvons donc étudier et prier en vue de développer le sentiment de l'Amour divin dans notre vie quotidienne: sa totalité, son action, sa substance, sa cause, son effet et sa loi. La guérison découle de cette perception simple et profonde de l'immense bonté que Dieu déverse sur l'homme qu'Il a créé et sur toute Sa création.
• Il est tout aussi important de se rappeler ce qu'est en réalité l'Église du Christ, Scientiste. Mary Baker Eddy n'avait aucunement la pensée de fonder une église sur un credo, église à laquelle viendraient simplement s'unir des gens qui partagent les mêmes opinions. Pareille idée l'eût fortement étonnée. Elle avait le sentiment d'établir une église pour ceux qui avaient entrevu le pouvoir du Christ, la Vérité. Ceux-ci s'étaient mis à l'œuvre pour constituer une nouvelle sorte de disciples et désiraient avoir une église qui redonnerait au christianisme la pleine signification des enseignements de Jésus. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy écrit: « Nous ne sommes Scientistes Chrétiens que dans la mesure où nous cessons de nous appuyer sur ce qui est faux et que nous saisissons ce qui est vrai. Nous ne sommes Scientistes Chrétiens que lorsque nous quittons tout pour le Christ. » Ibid., p. 192. C'était cette différence qui valut à la Science Chrétienne la croissance dynamique qu'elle connut dans les premiers temps — et c'est le fondement dont nous avons besoin aujourd'hui.
• Finalement, nous pouvons nous rendre compte que la guérison ne constitue pas quelque chose d'extraordinaire comme le numéro d'un funambule sur un monocycle; elle découle tout simplement d'une qualité de pensée: la conscience spirituelle que nous possédons tous et dont chacun peut se servir. Soumettre sa vie à une christianisation et à une régénération sans réserves met à jour cette conscience spirituelle naturelle.
N'importe qui réagirait énergiquement si on le menaçait de lui supprimer la capacité d'aimer. Et pourtant, l'atmosphère mentale de notre époque tente de faire croire que la guérison chrétienne est hors de notre portée ou que nul ne sait très bien comment y parvenir. Pour notre bien et celui de l'humanité, nous pouvons résister vigoureusement à cette suggestion mentale. Lorsque ces miasmes se dissipent, il devient évident que la conviction de l'omniprésence curative de Dieu est tout aussi réelle et irrésistible qu'elle l'a jamais été. Nous comprenons alors que nous possédons la conscience nette que Dieu nous accorde, cette conscience qui connaît la vérité spirituelle, cette conscience qui guérit.
Mary Baker Eddy cite dans Rétrospection et Introspection ces paroles de Paul aux Athéniens, qu'elle affirme identiques en substance à l'un de ses énoncés « Il n'y a ni vie, ni vérité, ni substance, ni intelligence dans la matière. » Voir aussi Science et Santé 468:10–11.: « Car c'est en Lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être. » Elle dit: « Si la Science Chrétienne réitère l'enseignement de saint Paul, nous, en tant que Scientistes Chrétiens, nous devrions donner au monde la preuve convaincante de la validité de cet énoncé scientifique de l'être. Ayant perçu, avant les autres, ce fait scientifique, nous nous devons à nous-mêmes et nous devons au monde de lutter pour sa démonstration. » Rétr., p. 93.
Quelle que soit la façon dont nous avons pensé à la guérison, pensons-y davantage maintenant. Après tout, la guérison, c'est la manière dont Dieu Se fait connaître et S'exprime dans l'existence humaine.
