J’avais besoin d’aide pour fendre ma provision de bois pour l’année. Quelqu’un me suggéra le nom d’un homme que beaucoup dans la ville considéraient comme lent et peu adroit‚ bien que très aimable. Je me rendis dans la cabane où il habitait et il accepta de travailler pour moi.
La machine que nous devions utiliser était un fendoir mû par un bélier hydraulique puissant. Il fallait‚ pour la faire marcher‚ un certain rythme‚ de la précision et une main sûre. Mon assistant et moi allions changer de place au long de la journée: d’abord charger les troncs sur la machine et ensuite actionner le levier qui faisait marcher le bélier.
Au cours des années‚ la Bible et la Science Chrétienne m’avaient enseigné à faire la différence entre les apparences et la réalité. Selon le point de vue matériel de ce monde‚ mon assistant était apparemment limité par un handicap mental.
L’image de Jésus rencontrant le Gadarénien me vint avec force à l’esprit. Tout le monde avait déclaré le Gadarénien anormal‚ « possédé d’un esprit impur ». Souvent‚ il avait été lié de chaînes qu’il avait rompues. Mais en le voyant‚ Jésus dit: « Sors de cet homme‚ esprit impur. » Marc 5:8. Et l’homme fut guéri.
Dans Science et Santé‚ Mary Baker Eddy écrit: « Étant donné que Dieu est bon et qu’Il est la source de tout être‚ Il ne produit pas la difformité morale ou physique; donc une telle difformité n’est pas réelle‚ mais elle est illusion‚ le mirage de l’erreur. La Science divine révèle ces grands faits. Sur leur base Jésus démontra la Vie‚ ne craignant jamais l’erreur et ne lui obéissant jamais‚ sous quelque forme qu’elle se présentât. » Science et Santé‚ p. 243.
Nous poussâmes le fendoir jusqu’aux trois piles de bois et le moteur fut mis en marche. Mon assistant fut surpris lorsque je lui fis signe de s’asseoir à la machine pour commencer à actionner le levier. Il hésita‚ doutant que je veuille lui confier cette partie du travail. Apparemment‚ jamais auparavant il n’avait été autorisé à assumer ce genre de responsabilité. Il fit une ou deux tentatives; puis la première branche fit entendre un grincement et claqua en se fendant en deux. Un grand sourire éclaira son visage.
Au début‚ nous travaillions lentement‚ mais la confiance s’établit entre nous et le rythme s’accéléra. Puis l’immense flot de travail sembla nous donner une certaine cadence. Dans notre conversation‚ nous en arrivâmes à évoquer des perpectives d’avenir pleines d’espoir pour lui.
Mary Baker Eddy a fait cette remarque: « Si tous nos concepts de l’homme avaient pour base ce que nous voyons entre le berceau et la tombe‚ le bonheur et la bonté n’auraient pas de demeure en l’homme‚ et les vers le dépouilleraient de la chair; mais Paul écrit: “La loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort.” » Ibid.‚ p. 244.
Ce que je savais de l’identité réelle de mon assistant‚ de sa nature créée par Dieu‚ fut une cause de progrès pour moi comme pour lui. C’est une joie de participer au travail de Dieu‚ de rendre notre vision des autres plus conforme à ce qu’Il sait de l’homme‚ c’est-à-dire seulement sa perfection‚ et de nous fier à Sa puissance et à Sa sagesse. Les limitations de toute sorte commencent à se dissoudre dans la mesure où nous reflétons les pensées de Dieu. Des pronostics négatifs‚ ainsi que les croyances générales à des handicaps ou à des fautes‚ peuvent effectivement être renversés par une compréhension pénétrante de la vérité que l’homme, tel que Dieu l’a réellement créé, est spirituel et parfait. Quelle base pour la guérison ! Nous percevons l’impeccabilité qui est déjà présente, bien que parfois temporairement cachée.
Bien des heures plus tard‚ nous en avions presque terminé avec les dernières pièces de bois‚ de grosses bûches pleines de nœuds. Le soleil‚ bas à l’horizon‚ allongeait les ombres. Finalement‚ la dernière branche céda avec un craquement terrible. Mon compagnon de travail se redressa lentement, étira les bras en décrivant un grand arc et dit: « Merci‚ mon Dieu. » Ma prière aussi était pleine de gratitude. J’avais demandé: « Ouvre mes yeux‚ pour que je contemple les merveilles de ta loi ! » Ps. 119:18. Et comme Il avait répondu !
Tes mains m’ont créé‚
elles m’ont formé ;
donne-moi l’intelligence‚
pour que j’apprenne tes commandements !
Psaume 119:73
