Lorsque Jésus guérissait les malades, il n’avait pas pour habitude de les questionner pour déterminer le nom ou la cause spécifique de leur problème ni de leur demander comment ils allaient. Jésus s’attachait bien davantage à voir l’homme parfait créé par Dieu. Dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, Mary Baker Eddy décrit la méthode de guérison de notre Maître dans les termes suivants: « Jésus voyait dans la Science l’homme parfait, qui lui apparaissait là où l’homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l’homme guérissait les malades. » Science et Santé, p. 476. Les questions fondées sur le témoignage des sens ne contribuent pas à développer une telle vision du Christ.
Mais il peut s’avérer utile cependant de poser les bonnes questions. En fait, il est tout naturel de poser des questions si l'on veut s’instruire. Dans Science et Santé, le chapitre « Récapitulation » est entièrement consacré à des questions et à des réponses qui constituent d’ailleurs la base du cours de Science Chrétienne.
Formuler des questions hypothétiques à partir de ce que les sens physiques nous ont appris au sujet de l’état du corps risque d’aggraver encore la confusion. La Bible nous donne cet avertissement: « Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles. » II Tim. 2:23. Dans la New English Bible (Nouvelle Bible anglaise), cette phrase est traduite en substance ainsi: « Garde-toi de toute suggestion folle ou ignorante. » De pareilles cogitations nous laissent toujours esclaves plutôt que maîtres de notre corps.
Mais les questions qui témoignent de notre désir de mieux connaître l’homme spirituel de Dieu, et la domination et l’éternelle perfection qui lui sont divinement conférées, nous élèvent au-dessus de la contemplation de ce qui est considéré comme matière ainsi que de ses états supposés, conduisant ainsi à la Vérité immuable.
Dans notre famille, nous avons pu constater les bénédictions qui se manifestent lorsqu’on apprend à poser les bonnes questions. Notre petite fille de deux ans souffrait d’une très laide irritation du cuir chevelu et se grattait souvent la tête, ce qui aggravait encore le cas. Le travail fut entrepris avec l’aide d’un praticien de la Science Chrétienne, puis ensuite avec un autre, et nous traitions aussi le problème nous-mêmes par la prière.
A un certain moment, me sentant découragée, j’appelai le praticien qui nous aidait et je lui demandai ce qui n’allait pas dans ce que je faisais. Il me demanda de m’assurer que je posais bien les bonnes questions. Il me pria de dresser une liste de celles qui se présentaient à mon esprit et de renverser chacune d'elles en posant à la place la question chrétiennement scientifique qui mettrait en évidence le fait contraire spécifique. Neuf questions se présentèrent, et après les avoir notées, j’entrepris immédiatement d'y répondre, une par une, au fur et à mesure que les pensées angéliques de Dieu me venaient.
Ma première question était celle-ci: Comment puis-je empêcher ma fille de se gratter ? Elle se transforma en une autre interrogation: Comment est-ce que je regarde ma fille ? Et je répondis: Je la vois comme l'idée de son Père-Mère Dieu, spirituelle, complète, non contaminée, obéissante, belle, joyeuse, pure et adorable. Ensuite je poursuivis: La volonté humaine n'est pas une force véritable. Je ne peux forcer ma fille de cesser de faire quoi que ce soit par la volonté. Mais je puis effectivement la voir comme l'idée de Dieu, obéissant à l'Entendement, écoutant sans cesse les directives de l’Entendement et contrôlée par lui. Les impulsions destructrices ne proviennent pas de Dieu et la Vérité les détruit, de même que les prétendus états maladifs. Ces deux sortes d’erreurs sont des mensonges au sujet de l'enfant de Dieu, et ces mensonges sont la seule chose qui puisse être détruite, car ils n’ont aucun fondement dans le Principe divin.
Une autre question fut: Pourquoi est-ce que cela dure si longtemps ? Pour retourner cette suggestion discutable, je m’interrogeai intérieurement: Quand la vérité est-elle vraie ? Toujours... ou seulement quand je l’applique spécifiquement ? Toujours... ou seulement quand je la comprends clairement ? Toujours... ou seulement lorsque j'en ai vu la démonstration ? Et la réponse s'imposa: toujours ! La vérité est vraie, dès maintenant; elle ne dépend pas du temps. La vérité que cette enfant a toujours existé comme image parfaite et spirituelle de Dieu est aussi vraie maintenant qu'elle le sera lorsque la guérison le démontrera. Rien ne change aux yeux de Dieu. Il contemple la perfection perpétuelle de l’homme. Au sujet de l'impuissance de ses disciples à guérir une certaine maladie, Jésus dit: « Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. » Matth. 17:21. Mary Baker Eddy donne du mot jeûne l’interprétation spirituelle suivante: « S’abstenir d'admettre les prétentions des sens. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 222. Qu’allais-je donc croire, les prétentions des sens ou la vérité ? La vérité, bien entendu !
La question suivante: Qu'est-ce qui ne va pas dans ce que je fais ? fut remplacée par: Qu'est-ce que Dieu fait en ce moment ? Et je répondis: Toute action procède de l'Entendement; c’est Dieu qui agit. Je n'ai pas besoin d'aider l'omnipotence. La perfection n'a pas besoin d'être produite, mais seulement d'être révélée. Tout mon travail consiste à me montrer réceptive à la vérité et à faire confiance à l'amour de Dieu pour Ses enfants.
La quatrième question était celle-ci: Quelle est la formule secrète à employer ? Au lieu de cela, je me posai la question suivante: En quoi le traitement par la Science Chrétienne diffère-t-il des modèles médicaux ? Dans la guérison en Science Chrétienne, il n'y a aucune formule, secrète ou non; il n'y a pas d'ingrédients qui fassent défaut. Une approche médicale inclut un diagnostic physique — la Science Chrétienne n'en a pas. Un modèle médical associe essentiellement une cause physique à un effet physique — la Science Chrétienne ne le fait pas. Je vis qu'il fallait abandonner toutes ces théories. Je déclarai que la guérison est un résultat naturel de la compréhension de la vérité, même si celle-ci n'est comprise que partiellement. J'affirmai que la Vérité était présente dès maintenant et que j'étais consciente qu'elle s'appliquait à moi, à ma famille et à tous les hommes.
J'avais noté cinq autres questions. Mais lorsque je m'aperçus que j'étais en train de me demander si répondre à toutes les questions apporterait la guérison, je réalisai que j’avais commencé à voir tout ceci comme une formule, ce qui n'était certainement pas l'objectif recherché. Immédiatement, j'abandonnai mes questions et mes réponses. L'inspiration que j'avais reçue était prodigieuse et me laissait manifestement en paix.
Non, la guérison physique ne se produisit pas sur-le-champ. Mais elle fut complète. Je me souviens qu'après avoir pensé et prié si profondément ce jour-là, je commençai à craindre moins les apparences physiques. Quand je repense maintenant à cette expérience, je dois dire honnêtement que je me souviens fort mal des détails. Mais les vérités qui se présentèrent alors à moi sont toujours présentes au plus profond de mon cœur. Aujourd'hui encore, je suis impressionnée par le flot d'inspiration qui se déversa spontanément dans ma conscience.
Dans les périodes d'épreuve, il nous faut refuser de poser des questions hors de propos fondées sur les dires des sens physiques. Apprenons plutôt à poser les bonnes questions et à écouter Dieu, qui donne les réponses inspirées et qui guérissent !
