Seule une théologie de la mortification, préconisant le port du cilice, pourrait contester le droit à la joie, en décrétant que même le bonheur désintéressé constitue un péché, et qu’on ne trouve la vertu que dans la souffrance. L’esprit humain se révolte d’instinct devant une notion si cruelle. Bien que ce vestige d’un enseignement religieux erroné puisse encore avoir une influence subtile dans la pensée des hommes, il est certain qu’aborder la vie sans joie n’aide personne à travailler à son propre salut.
Mais, direz-vous, de nos jours, bien peu de gens doivent encore porter le cilice. C’est sans doute exact. (J’ai fait dernièrement une petite enquête parmi ceux qui travaillent au Héraut, et il semble que personne n’en possède dans sa garde-robe.) Mais si nous nous sentons mal à l’aise ou coupables pour reconnaître notre droit à un bonheur normal, cela vient peut-être en partie d'une théologie abusive qui soutient à tort que l’homme a perdu la grâce. Cette erreur séculaire prétend garder son emprise sur la conscience humaine, même au XXe siècle. Elle tend à étouffer nos espoirs de progrès, prétendant à tort que l’homme est né pécheur et qu’il n’est pas encore digne, ou même ne le sera jamais, de jouir librement des bienfaits dispensés par Dieu.
Mais en réalité, vous méritez entièrement l’amour de Dieu et Ses bénédictions. La première fois qu’on y songe, cela peut sembler étrange et merveilleusement libérant, mais notre véritable identité n’est pas celle d’un pécheur sans espoir. Nous ne sommes pas des mortels, des êtres circonscrits par des limites, sur cette terre aujourd’hui, et demain disparus. Nous possédons au contraire le droit divin de connaître la plénitude de la joie spirituelle, car, en réalité, chacun de nous est l’enfant bien-aimé de Dieu, la pure image et ressemblance de l’Esprit divin. Comme le dit la Bible: « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. » Rom. 8:16, 17.
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