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Être joyeux, ce n’est pas un crime !

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1987


Seule une théologie de la mortification, préconisant le port du cilice, pourrait contester le droit à la joie, en décrétant que même le bonheur désintéressé constitue un péché, et qu’on ne trouve la vertu que dans la souffrance. L’esprit humain se révolte d’instinct devant une notion si cruelle. Bien que ce vestige d’un enseignement religieux erroné puisse encore avoir une influence subtile dans la pensée des hommes, il est certain qu’aborder la vie sans joie n’aide personne à travailler à son propre salut.

Mais, direz-vous, de nos jours, bien peu de gens doivent encore porter le cilice. C’est sans doute exact. (J’ai fait dernièrement une petite enquête parmi ceux qui travaillent au Héraut, et il semble que personne n’en possède dans sa garde-robe.) Mais si nous nous sentons mal à l’aise ou coupables pour reconnaître notre droit à un bonheur normal, cela vient peut-être en partie d'une théologie abusive qui soutient à tort que l’homme a perdu la grâce. Cette erreur séculaire prétend garder son emprise sur la conscience humaine, même au XXe siècle. Elle tend à étouffer nos espoirs de progrès, prétendant à tort que l’homme est né pécheur et qu’il n’est pas encore digne, ou même ne le sera jamais, de jouir librement des bienfaits dispensés par Dieu.

Mais en réalité, vous méritez entièrement l’amour de Dieu et Ses bénédictions. La première fois qu’on y songe, cela peut sembler étrange et merveilleusement libérant, mais notre véritable identité n’est pas celle d’un pécheur sans espoir. Nous ne sommes pas des mortels, des êtres circonscrits par des limites, sur cette terre aujourd’hui, et demain disparus. Nous possédons au contraire le droit divin de connaître la plénitude de la joie spirituelle, car, en réalité, chacun de nous est l’enfant bien-aimé de Dieu, la pure image et ressemblance de l’Esprit divin. Comme le dit la Bible: « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ. » Rom. 8:16, 17.

L’homme, pure expression spirituelle de Dieu, est immortel. L’homme manifeste à jamais, sans restrictions ni réserves, la bonté illimitée de la Vie divine. Cet homme créé par Dieu — notre être véritable — est en fait le seul homme qui soit. Pour lui, pas de naissance, pas de conception dans l’iniquité, pour la bonne raison qu’il est exclusivement créé par Dieu. Et Dieu n'est pas inique; Il ne nourrit aucune mauvaise intention. Dieu est le bien intégral, le bien omniprésent, le bien infini.

Si l’homme avait été effectivement conçu dans le péché, il pourrait être logique de conclure que le créateur de l’homme a dû être pécheur. Mais Dieu est le véritable Créateur de I’homme. Et croire que Dieu pourrait dévier le moins du monde de la perfection, ce serait contredire tout raisonnement à base spirituelle, ce serait nier catégoriquement ce que nous ressentons tout au fond de nous-mêmes. Dieu est bon, seulement et tout simplement, Il est l’intelligence créatrice dénuée de péché qui a formé l’homme et l’univers spirituel pour refléter Sa bonté.

Entrevoir cette réalité spirituelle — la nature de Dieu et notre être véritable — nous libère de la fausse théologie et de tout sentiment subtil que nous ne sommes pas dignes. La joie nous rend meilleurs chrétiens. Notre droit, et même notre responsabilité, d’être joyeux fait partie de la bonne nouvelle que Christ Jésus a apportée à l’humanité. Tandis qu’il préparait ses disciples en prévision du jour où ceuxci devraient poursuivre leur travail sans lui, il leur a accordé un don précis: la joie spirituelle. Il se rendait compte peut-être que cela serait nécessaire à leur mission. Sans joie, auraient-ils réussi à communiquer l’Évangile curatif du royaume de Dieu à un monde qui était soit profondément ignorant de la vérité, soit totalement indifférent, soit franchement hostile ? Parlant de l’enseignement spirituel qu’il dispensait à ses disciples, Jésus dit: « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » Jean 15:11.

Mais la joie, ce bienfait de Dieu qui nous vient abondamment par Son Christ, ne nous autorise pas à nous prélasser dans de fausses « joies ». Si nous pensons que la joie réside dans les choses — le matérialisme — de ce monde, nous nous trompons. Faisons bien attention de ne pas nous laisser prendre aux séductions chatoyantes de l’hédonisme, aux plaisirs mesmériques du sensualisme ou à un culte égoïste du corps physique. Ces faux plaisirs sont éphémères et finissent toujours par nous affaiblir, tandis que la joie du Christ est vivifiante et permanente.

De plus, si la vie d’un chrétien doit naturellement déborder de joie, de paix et du plaisir véritable de servir Dieu, il n’en est pas moins vrai que le péché dont on ne se repent pas entraîne de graves conséquences. Personne ne peut éviter la souffrance éventuellement nécessaire pour détourner de mauvaises pensées ou de mauvaises actions. Souffrir n’est peut-être pas en soi-même une vertu, mais cela peut s’avérer indispensable à la destruction du péché.

Mary Baker Eddy éclaire ce sujet de façon éclatante et avec réalisme dans un article intitulé « Science et philosophie ». Elle y parle de l’aveuglement que la théologie scolastique a imposé à l’humanité et explique que c’est le Christ qui apporte la lumière nécessaire. Elle fait remarquer que les théologiens ont commis l’erreur d’imputer le mal à Dieu et que cette croyance insidieuse viole incontestablement le message inspiré de la Bible.

Pour vaincre les lourdes erreurs imposées par une théologie et une philosophie qui s’égarent, Mary Baker Eddy écrit: « Ici la révélation doit venir au secours des mortels pour ôter cette meule mentale qui les entraîne vers l’abîme, et réfuter le raisonnement erroné à l’aide du cosmos spirituel et de la Science de l’Ame. Nous devons tous trouver un abri contre l’orage et la tempête dans le tabernacle de l’Esprit. La Vérité se gagne par la Science ou la souffrance: O vains mortels ! laquelle choisirez-vous ? La souffrance ne comporte aucune récompense, sauf lorsqu’elle est nécessaire pour éviter le péché ou réformer le pécheur. Et le plaisir n’est pas un crime, sauf lorsqu’il renforce l’influence des mauvais penchants ou diminue les activités de la vertu. »Écrits divers, p. 362.

En tant que chrétiens, il est vrai que nous devons accepter la responsabilité d’être de bons chrétiens, des témoins fidèles de la réalité divine. Mais nous n’honorons pas Dieu en nous imposant l’affliction de l’esprit ou le sentiment que la vertu ne s’acquiert qu’en subissant une certaine part de douleurs et de privations. Il n’y a rien de mal à trouver du plaisir dans ce que la vie a de bon. Être joyeux n’est ni un crime ni un péché. Que retentisse au contraire cette promesse et cette bénédiction de l’Évangile: « Que votre joie soit parfaite » !

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