Il y a quelques années‚ lorsque nos enfants parlaient d’une maison dans laquelle nous avions vécu auparavant‚ ils l’appelaient « la maison bleue ». C’est ainsi qu’ils se la rappelaient. Ils avaient des souvenirs enthousiastes et nostalgiques de leur enfance passée dans « la maison bleue ». Le plus drôle‚ c’est qu’elle n’avait jamais été bleue‚ mais grise !
Parfois‚ certaines choses nous sont familières‚ nous y demeurons bien à l’aise‚ alors qu’elles ne sont pas nécessairement réelles. Saint Paul nous fournit un exemple intéressant dans l’expression « demeurer dans ce corps » et être « loin du Seigneur » II Cor. 5:6..
Il semble que nous connaissions très bien le corps — même trop bien ! Mais il ne faut pas confondre cet aspect familier humain avec la réalité divine. Les œuvres de guérison de Christ Jésus ne tiennent pas compte de ce qui a dû être‚ pour ceux qu’il guérissait, des sensations familières de douleur et de limitation. Il montra qu’en fait nous vivons comme expressions de Dieu‚ de l’Esprit. Et la Science ChrétienneChristian Science (‘kristienn ‘saïennce) continue de montrer‚ par la guérison‚ que l’impression que nous avons de vivre dans la matière est une fausse impression.
Les sens matériels intransigeants qui constituent l’entendement mortel élèvent des objections à cela. Ce prétendu entendement peut suggérer qu’il est simplement trop difficile de croire que nous ne sommes pas des êtres matériels. (Et pourtant si !) Ou bien il peut soutenir que nous devrions nous mettre à appliquer la Vérité divine pour remettre le corps en état‚ sans essayer de comprendre toutes les implications de la Vérité. (Si‚ au contraire !) D’une façon encore plus subtile‚ l’affection de la chair peut suggérer qu’il serait plus chrétien de se mettre à l’œuvre directement sur le terrain pour satisfaire aux besoins de nourriture et de paix de l’humanité‚ plutôt que de pratiquer la guérison chrétienne. (Cet entendement préférerait tout à la discipline spirituelle de la guérison réelle !)
Lorsque nous remontons aux origines du christianisme et que nous nous rappelons les paroles de Jésus‚ nous l’entendons répondre à ceux que lui avait envoyés Jean-Baptiste: « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez: les aveugles voient‚ les boiteux marchent‚ les lépreux sont purifiés‚ les sourds entendent‚ les morts ressuscitent‚ et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. » Matth. 11:4‚ 5.
Si quelqu'un se concentre trop sur le fait de donner plus de bienêtre au corps‚ simplement en niant qu’il soit malade ou blessé‚ alors le travail de guérison a perdu sa nature et son but chrétiens d’origine. Mais si la guérison découle de la révélation de l’Amour divin incorporel et illimité‚ que la vraie prière met en lumière‚ comment pourrait-elle être égoïste ?
Une déclaration de Mary Baker Eddy au sujet de la guérison qui la conduisit à sa découverte de la Science Chrétienne indique exactement pourquoi la véritable guérison du corps n’est pas égocentrique et est toujours essentielle dans le christianisme. Son commentaire s’accompagne de cette note marginale: « La lumière brillant dans les ténèbres ». Parlant du sens matériel erroné‚ elle dit qu’elle apprit « que ce faux sens fait naître‚ en croyance‚ un état subjectif de l’entendement mortel que ce même prétendu entendement nomme matière‚ excluant ainsi le vrai sens de l’Esprit » Science et Santé avec la Clef des Écritures‚ p. 108..
Ainsi‚ l’impression familière subjective de vie dans la matière‚ dans le corps‚ tend à exclure le sens de l’Esprit‚ Dieu. C’est pourquoi nous lui résistons‚ parce qu’il équivaut à une dénégation éhontée de la totalité et de l’intelligence de Dieu‚ de Sa puissance et de Sa bonté. Il est assez clair qu’un créateur qui voudrait enfermer sa création dans un état matériel fini‚ fragile et sujet à la douleur‚ ne présente aucune ressemblance avec l’Amour infini et omniscient qui est en vérité notre Dieu et notre Principe.
Comment alors ferons-nous davantage de progrès dans la compréhension que nous ne sommes pas en fait des êtres matériels‚ même alors que nous paraissons vivre au milieu de la matière ?
Science et Santé fait ressortir un point indispensable à nos progrès. Mary Baker Eddy explique: « En raison de l’ignorance humaine concernant le Principe divin‚ l’Amour‚ le Père de tout est représenté comme un créateur corporel; par conséquent les hommes se croient purement physiques et sont ignorants de l’homme en tant qu’image ou reflet de Dieu‚ ainsi que de l’éternelle existence incorporelle de l’homme. » Ibid.‚ p. 13.
Peut-être cependant nous disons-nous: « Mais moi‚ je ne pense pas que Dieu est corporel‚ je suis Scientiste Chrétien ! » Fort bien‚ mais nous arrive-t-il jamais de penser que nous sommes physiques ? Si nous reconnaissons que c’est effectivement le cas‚ il nous faut admettre que nous devons aussi penser que Dieu est corporel‚ ou en d’autres termes‚ penser que notre créateur est matière.
Le moyen de nous mieux connaître comme incorporels — non liés par la chair et ses limites‚ mais en sûreté sous le gouvernement parfait de Dieu — c’est donc d’acquérir un meilleur concept de l’Amour divin incorporel. Percevant avec plus de force et de clarté l’Amour divin — ce qui nous vient lorsque nous sommes désintéressés‚ nés à nouveau de l’Esprit — nous sommes inévitablement mieux capables de comprendre l’image de Dieu‚ l’homme à l’image de l’Amour. Lorsque nous percevons et savons que l’Amour divin est le Créateur‚ nous recherchons tout naturellement le genre de création produite par l’Amour. Nous n’acceptons rien de moins‚ et ainsi nous sommes en mesure de nous découvrir et de découvrir la création telle qu’elle est vraiment. Comme Science et Santé le déclare: « L’homme est idée‚ l’image‚ de l’Amour; il n'est pas physique. » Ibid.‚ p. 475.
L’évidence de ce fait dans la guérison du corps approfondit notre conviction spirituelle. On fit appel un jour à un praticien pour donner un traitement par la Science Chrétienne à un adolescent en proie à une forte fièvre. On signala que ce garçon était en train de sombrer dans l’inconscience. Le praticien se rendit compte qu’il fallait comprendre que le jeune patient était l’enfant de l’Esprit‚ qu’il exprimait l’Esprit‚ et qu’il n’était pas une personne corporelle malade. Il pria pour voir plus clairement cette expression de l’Esprit qui n’est pas discordante‚ fiévreuse‚ malade‚ mais harmonieuse‚ calme et paisible. Et il pria pour comprendre que cet enfant était spirituel en ce moment même.
Après plusieurs heures‚ le traitement apporta un sens de paix et aussi le sentiment familier de l’amour de Dieu. La mère annonça que l’enfant était bien. Ce soir-là‚ cependant‚ il restait apparemment quelque chose de plus à faire. Le traitement poursuivi‚ fondé sur la vérité que l’homme‚ en fait‚ n’est pas corporel mais qu’il est l’expression toujours consciente de l’Esprit‚ eut pour effet la guérison complète. L’enfant eut un sommeil normal‚ paisible‚ sans douleur‚ et la difficulté disparut. Par la suite‚ le garçon se souvint surtout d’avoir ressenti très fortement l’Amour divin.
Chaque guérison nous montre davantage la réalité de notre être‚ l’image incorporelle de l’Amour‚ et dénonce le mythe de la vie dans la matière. Mary Baker Eddy écrit: « De même qu’il n’y a pas de corporalité dans la forme que présente le miroir et qui n’est qu’un reflet‚ de même l’homme‚ comme toutes choses réelles‚ reflète Dieu‚ son Principe divin‚ mais non dans un corps mortel. » Ibid.‚ p. 305. Tout argument de discordance physique perd de sa force et se trouve plus facilement annihilé si nous sommes éveillés au fait fondamental que le corps « familier » n’est pas notre vie réelle dans l’Esprit.
Nous ne sommes pas des terrestres liés à la terre; nous reflétons l’Esprit‚ notre Créateur. Nous sommes bel et bien l’idée de Dieu‚ et cela‚ c’est quelque chose d’illimité‚ d’incorporel et de tout à fait merveilleux.
