Entre les quatre murs d’une salle de classe comme ailleurs, on n’est jamais en dehors du royaume de Dieu, parce que, dans son sens le plus élevé, l’enseignement est une fonction du Christ, dont les messages ne peuvent rencontrer aucune résistance.
Dans l’ignorance que leur véritable moi exprime Dieu, il arrive qu’enseignants et élèves vivent sous pression parce qu’ils comptent sur la personnalité humaine pour leur donner la faculté d’enseigner et d’apprendre. La confusion qui en résulte peut engendrer des conflits de personnalités, des débordements émotifs ou des rancœurs durables. Reconnaître la véritable identité spirituelle de l’homme permet d’éliminer les fausses images qui se présentent sous forme d’enseignants irritables, injustes et inefficaces ou d’élèves agités ou ternes. Lorsque nous plaçons notre confiance dans l’Entendement, nous sommes à même de répondre aux exigences de la salle de classe ou d’un endroit analogue. C’est le Christ qui élève l’humanité de l’ignorance à la compréhension spirituelle.
Les enseignants devraient porter le regard au-delà des défauts mortels superficiels pour reconnaître qu’en réalité, ils sont, ainsi que leurs élèves, des idées de Dieu intelligentes, et non des individualités limitées, séparées du divin. De même, il devient plus facile aux élèves d’apprendre lorsqu’ils reconnaissent que la véritable nature de leurs professeurs est l’expression de la Vérité. Exerçant notre sensibilité spirituelle, sans nous laisser limiter par des impressions personnelles, nous serons forcément amenés à une vision plus claire de l’homme et à des résultats positifs, comme ceux qui sont mentionnés par Paul: « Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n’est pas contre ces choses. » Gal. 5:22, 23.
Par la Science Chrétienne, professeurs et élèves peuvent être réveillés de la croyance que nous sommes, nous-mêmes ainsi que les autres, des personnalités limitées qui disposent d’un temps insuffisant et d’aptitudes inadéquates et sommes soumis à la tension ou à la peur. Cette façon de voir erronée devrait être corrigée grâce à la vérité concernant l’homme, dont la domination vient de Dieu, source de l’intelligence et des aptitudes nécessaires pour accomplir Ses desseins. Paul affirme: « Cette assurance-là, nous l’avons par Christ auprès de Dieu. Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. » II Cor. 3:4, 5.
Un professeur peut être un exemple pour les jeunes. Mary Baker Eddy explique la chose suivante: « Cher lecteur, penser de manière juste, sentir de manière juste, agir de manière juste — l’honnêteté, la pureté, l’altruisme — tout cela entretenu chez la jeunesse, conduit au succès, à l’intellectualité et au bonheur à l’âge adulte. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 274. L’ordre s’établit dans la salle de classe lorsque nous prenons pleinement conscience du fait que Dieu, le Principe divin infini, possède le contrôle absolu de chacun des deux aspects de la mission de Christ: l’enseignement et la guérison.
Si le travail de classe se trouve gêné par des comportements perturbateurs et par des manifestations émotives exagérées, il se peut que l’on reproche au professeur de n’être pas assez sévère ou de manquer d’efficacité. Une telle critique pourra pousser l’enseignant à éprouver des sentiments de défense, d’auto-justification et d’attendrissement sur soi. La véritable discipline ne réside pas dans une dose plus forte de contrôle personnel sur les autres, mais dans la maîtrise de soi. Seul le contrôle ordonné du Principe divin possède la juridiction de l’univers, et nous obtenons la paix et une attitude coopérative de la part des autres dans la mesure où nous comprenons la domination universelle de Dieu.
Au cours de mes années d’enseignement, je me suis aperçu que des bouleversements d’ordre émotionnel se produisaient parfois chez les autres et en moi-même, de façon si soudaine que l’on disposait de peu de temps pour contrôler pensées et actes. Bien que je fusse fermement déterminé à me contenir et à maintenir la discipline, les émotions faisaient parfois irruption.
Reconnaissant la nécessité de croître dans la compréhension de la domination qui m’était donnée par Dieu sur les tentations d’ordre émotionnel, je priai pour percevoir ma véritable nature. Les progrès parurent intermittents et lents, mais je persistai. Peu à peu, je me rendis compte que cette faiblesse morale ne faisait pas partie de ma nature. A mesure que le contrôle et l’ordre du Principe divin devenaient plus clairs, les manifestations d’émotions perdirent leur pouvoir de m’influencer.
Chaque fois qu’un conflit de personnalités me mettait à l’épreuve, je m’accrochais au fait immuable que rien, en moi ou en qui que ce soit, n’est susceptible de réagir à la tension, parce que nous sommes tous en harmonie avec le Principe. La vigilance face au devoir de se défendre journellement contre les pensées et les attitudes non conformes au divin Voir Mary Baker Eddy, Manuel de L’Église Mère, Art. VIII, Sect. 6. m’entraîna à me discipliner pour prier le plus tôt possible chaque jour, afin d’être gouverné par Dieu. Ceci contribua à me protéger des perturbations d’ordre émotionnel qui pouvaient surgir à l’improviste.
Voici, en guise d’illustration, l’histoire d’un jeune garçon qui était renommé pour chahuter et pour provoquer ses camarades aussi bien que les adultes. Puisque les mesures de discipline n’aboutissaient souvent qu’à aggraver son attitude hostile, je décidai de m’appuyer sur ma compréhension de la nature spirituelle de tous les enfants de Dieu.
Aussitôt que j’eus modifié ma façon d’aborder le problème, je fis de rapides progrès. L’amélioration de mon attitude nous aida, mon élève et moi-même, à entretenir des relations naturellement amicales et à coopérer harmonieusement pendant le reste du trimestre et même après qu’il eut quitté ma classe. Une plus grande intelligence dans ma façon de voir les autres, intelligence soutenue par un amour véritable pour chacun en tant qu’idée chérie de Dieu, eut pour résultat une meilleure ambiance.
Quelle joie de commencer la journée avec une compréhension claire de la présence et du parfait gouvernement de l’Entendement divin, exprimés par Ses idées spirituelles. Dieu est Tout-en-tout, le Principe infini, contenant toute réalité et sa manifestation universelle, l’homme spirituel. Mary Baker Eddy affirme: « Le Principe ne fait qu’un avec son idée, et cet “un” est Dieu, Être omnipotent, omniscient et omniprésent, et Son reflet est l’homme et l’univers. » Science et Santé, p. 465.
Pour résoudre les problèmes d’ordre émotionnel, il est à coup sûr nécessaire de nier le pouvoir que l’on attribue aux défauts. Pour faire suite à ce pas initial, il faudrait remplacer la médiocrité des sentiments de l’entendement mortel par tout ce qui élève la pensée à la stature spirituelle de l’homme. Notre Leader, Mary Baker Eddy, écrit: « Être “présent avec le Seigneur”, c’est avoir, non pas une simple extase ou foi émotive, mais la démonstration et la compréhension véritables de la Vie telle que la Science Chrétienne la révèle. » Ibid., p. 14. L’affection, la disposition à pardonner et à bien agir, constituent quel-ques-unes des nombreuses qualités morales qui peuvent se transformer en foi solide, lorsque nous comprenons notre unité éternelle avec Dieu.
