Je suis en train de faire un coussin au petit point. Le petit point, c’est comme un travail de tapisserie à l’aiguille, mais il se fait avec un fil dédoublé sur un canevas très fin. Je lis aussi souvent des caractères d’imprimerie très petits, comme par exemple les cotations quotidiennes de la bourse dans des journaux qui donnent les listes avec des fractions. Si tout cela est remarquable pour moi, c’est que je peux le faire sans lunettes. Pendant plus de vingt ans, j’avais été incapable d’enfiler une aiguille ou même de lire des gros caractères sans porter de lunettes. J’utilisais même parfois une loupe.
Il y a des années, avant d’être guérie de cette mauvaise vue, j’ai appris que le Premier Lecteur d’une église filiale avait été guéri de la nécessité de porter des lunettes au cours de son mandat de Lecteur. Quand j’ai entendu parler de la guérison, j’ai pensé: « Ça, c’est formidable ! » De temps à autre, après un travail de prière, je retirais mes lunettes pour voir si je pouvais lire sans les porter, mais la page demeurait floue. Aussi j’ai accepté plus ou moins comme inévitable le fait que je devrais toujours porter des lunettes.
Il y a plusieurs mois, j’ai décidé de me consacrer à l’étude approfondie en Science Chrétienne des mots qui se rattachent au fait de voir, tels que les yeux, la vue, la perception, la lumière, et d’autres termes encore. Je vérifiais dans le dictionnaire la signification de chacun d’eux, et ensuite je lisais comment Mary Baker Eddy les emploie dans son livre Science et Santé et dans ses autres œuvres. Un mot que j’ai vraiment aimé, c’est celui de foyer (optique). Un dictionnaire le définit comme « point central de l’activité, centre d’attraction, centre d’attention ».
Science et Santé nous offre cette assurance (p. 504): « Les rayons de la Vérité infinie, lorsqu’ils se concentrent dans le foyer des idées, font jaillir la lumière instantanément, tandis que mille ans de doctrines humaines, d’hypothèses et de vagues conjectures ne produisent pas un tel éclat. » Mon étude a pris une nouvelle dimension quand j’ai acquis plus de lumière, c’est-à-dire une meilleure compréhension de Dieu tel qu’Il est révélé en Science Chrétienne.
Pour aller droit à l’essentiel, le premier chapitre de la Genèse insiste sur le fait que Dieu fit l’homme à Son image (voir Gen. 1:26). Parce que Dieu est Esprit, Entendement, comme le révèle la Science Chrétienne, l’être individuel de l’homme n’est pas matériel, mais spirituel. La vraie vision fait donc partie de notre moi spirituel inné. En réalité, nous ne sommes pas des mortels dépendant des yeux matériels pour voir. Le Glossaire de Science et Santé définit ainsi les yeux (p. 586): « Discernement spirituel — non matériel, mais mental.
« Pensant à la vision extérieure, Jésus dit: “Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ?” (Marc 8:18). »
D’un point de vue pratique, on ne peut pas voir sans lumière. Et même lorsqu’il y a lumière, notre compréhension doit traduire ce que nous voyons. Par exemple, l’astronomie explique que la terre tourne sur elle-même en même temps qu’elle se déplace autour du soleil, tandis que le soleil nous apparaît comme une boule de feu qui traverse le ciel chaque jour et disparaît au coucher du soleil.
On a dit que pour bien voir, on doit voir le bien. En travaillant sur la question de la vue, je me suis efforcée de voir le bien partout. Je faisais aussi tout mon possible pour éliminer de ma pensée les critiques, les commérages et le rappel inutile d’événements fâcheux, tout ceci ayant tendance à obscurcir la vision que nous avons de notre prochain.
Abandonner mes lunettes sembla chose naturelle. Un jour, alors que j’étudiais les mots foyer et lumière, je me suis rendu compte tout d’un coup que je pouvais souvent me passer de mes lunettes. Pendant un temps très court, j’ai gardé une paire avec mon ouvrage, pour le cas où la lumière ne serait pas bonne. J’en avais aussi une dans mon sac pour pouvoir lire les menus dans les restaurants mal éclairés. Mais bientôt, j’ai découvert que je n’avais plus du tout besoin de lunettes. En fait, je voyais mieux sans elles.
Dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mary Baker Eddy déclare (p. 164): « Qu’est-ce que la gratitude si ce n’est une chambre noire puissante, qui fait converger la lumière là où l’amour, la mémoire, et tout ce qui est dans le cœur humain, est présent pour manifester la lumière. » Ma gratitude envers Dieu est illimitée. Et les bénédictions se poursuivent.
Hollywood (Californie), U.S.A.
