Pourquoi les Scientistes Chrétiens considèrent-ils que la maladie est irréelle ?
En 1901, un correspondant du New York Herald eut une entrevue avec Mary Baker Eddy, chez elle à Concord, dans le New Hampshire, et lui posa cette question: « “Rejetez-vous complètement la théorie microbienne de propagation de la maladie ?” “Oh, répondit-elle avec une inflexion prolongée de la voix, sans aucun doute. Si j’entretenais cette idée à propos d’une maladie, je me croirais en danger de l’attraper.” » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 344.
Sur quelle base celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne établissait-elle aussi fermement ses conclusions ? Ignorait-elle les découvertes du monde médical sur les microbes et les maladies, et leur corrélation reconnue de cause à effet ? N’était-elle pas au courant des découvertes du XIXe siècle dans le domaine des sciences, à la suite des travaux de Louis Pasteur et d’autres chercheurs ? Une étude de ses œuvres montre qu’elle avait elle-même fait quelques découvertes personnelles qui jettent une lumière différente sur la nature entière de l’existence humaine, soulèvent des questions révolutionnaires et les soumet à la considération de l’humanité.
Un des points fondamentaux de ses écrits est que les cinq sens matériels ne disent pas la vérité sur l’homme et l’univers. Ils présentent la croyance que la matière est substance et le mal, la réalité — image qui ne peut être conciliée avec l’enseignement de la Bible pour laquelle Dieu est l’Esprit omniprésent, entièrement bon, gouvernant harmonieusement toute Sa création, dont l’homme à Son image.
Mary Baker Eddy enseigna que c’est la conscience spirituelle — non la matérielle — qui révèle la réalité de l’être. Elle expliqua que ce qu’elle désignait sous le nom d’entendement mortel était un faux concept de l’être qui tendrait à mélanger le bien et le mal, la vérité et l’erreur, et à présenter la matière comme substance. Elle vit que ces erreurs étaient les croyances que Christ Jésus était venu dénoncer et détruire il y a deux mille ans.
Naturellement, les enseignements de la Science Chrétienne ont croisé le fer avec nombre de théories humaines, particulièrement celles pour lesquelles la matière est substantielle. Différentes perceptions de la réalité sont en cause. Ceci apparaît clairement dans la déclaration de Mary Baker Eddy: « Le Scientiste Chrétien ne trouve que des effets là où le médecin traditionnel cherche des causes. » Science et Santé, p. 379.
Une année, alors que je faisais mes nettoyages d’automne dans le jardin, il me fallut vider le petit bassin derrière la maison. Ma femme y conservait deux petits fûts de terre pour la culture des nénuphars. Nous avions l’habitude de transporter ces tonnelets dans le sous-sol à chaque automne et de les y conserver jusqu’au printemps suivant. C’est ainsi que je les plaçai sur le sol de béton.
Quelques semaines plus tard, il me fallut déplacer l’un des tonnelets; quelle ne fut pas ma surprise de trouver dans la partie humide laissée sous le tonnelet un étrange assortiment grouillant de cancrelats ! Ma première pensée fut: « Mais d’où viennent ces bestioles ? » Normalement, nous ne nous attendions pas à faire de telles trouvailles dans le sous-sol.
Je vis immédiatement que les « bestioles » sous le tonnelet n’étaient pas la cause de l’obscurité et de l’humidité, mais qu’elles étaient apparues parce qu’elles avaient trouvé là l’environnement qu’il leur fallait pour prospérer. En somme, elles participaient de l’effet et non de la cause.
Je me reportai en pensée à la déclaration de Mary Baker Eddy concernant la cause et l’effet et je commençai à voir plus clairement la différence entre les concepts habituels du monde au sujet de la maladie et des microbes, perçus comme entités matérielles, et la Science Chrétienne, qui révèle la nature mentale de toutes les maladies. Le corps humain exprime constamment les pensées de l’entendement mortel, y compris les craintes et les croyances à la maladie transmises par les médias. Mais par la prière et l’étude de la Bible et des écrits de Mary Baker Eddy, nous pouvons discerner la réalité et la suprématie du bien dispensé par Dieu, et l’irréalité et l’impuissance du mal. Cette reconnaissance de la réalité spirituelle détruit le péché et la maladie. L’action curative de la Science divine prouve que le pouvoir de Dieu est tout aussi efficace dans ce qu’on appelle un état physique d’existence que dans le domaine spirituellement mental.
Peu de temps après l’incident des fûts à nénuphars, j’eus la preuve pratique des bons résultats que peut produire un raisonnement correct sur la cause et l’effet. Je prenais quelques cours à l’université, dont des cours d’éducation physique. Une chose désagréable à propos de ces cours, c’était l’état de malpropreté des cuves de désinfectant placées juste à la sortie des cabines de douche. Une nuit, alors que je me préparais à aller me coucher, je remarquai que j’avais aux pieds selon toute apparence une mycose.
Depuis l’histoire des bestioles sous les tonnelets dans le sous-sol, j’avais souvent réfléchi à la question des prétendus micro-organismes. Dans ses œuvres, Mary Baker Eddy se réfère aux idées infinitésimales que Dieu a créées. Voir, par exemple, ibid. 503:2–4. Je savais que rien de ce qui est inclus dans le domaine infini de la création divine n’est organique, mais que tout est toujours spirituel, illimité et éternel.
Je vis que Dieu est la seule cause et que, par conséquent, les microbes n’ont pas le pouvoir de causer la maladie. Ils ne sont pas plus responsables d’une maladie que les bestioles, sous les tonnelets de mon sous-sol, n’étaient la cause de l’obscurité et de l’humidité des lieux. Je n’eus pas à poursuivre davantage l’analogie. J’orientai simplement mon discernement dans un sens spirituel au lieu de l’appliquer à des vues matérielles, et je reconnus que l’univers de Dieu est le seul habitat de mon être. Puisque la Vie, Dieu, n’est pas organique, elle n’est pas « micro-organique » non plus. La Vie est l’Esprit; étant spirituelle, la création de la Vie est inoffensive, incapable d’engendrer la maladie ou de la subir. Parce que la Science Chrétienne reconnaît que Dieu est la seule cause et le seul Créateur, toute la création, comprise scientifiquement, doit être bonne et harmonieuse. Ce genre de raisonnement éleva ma pensée au-dessus de l’état physique et j’oubliai entièrement la maladie. Un jour ou deux plus tard, lorsque je regardai par hasard mes pieds, il n’y avait aucune trace de maladie.
Les nombreuses démonstrations de guérison opérées par Christ Jésus et généralement considérées comme des miracles mirent le monde au défi, il y a des siècles, de remettre en question ses vues établies sur les méthodes matérielles de traitement. Du fait de la compréhension profonde de la réalité spirituelle qu’avait le Maître, la maladie s’évanouissait lorsqu’il prononçait la parole de Vérité. Peu importait la difficulté: lèpre, cécité, surdité, difformité ou autre. Il guérit toutes les maladies.
Jésus indiqua que c’était la façon dont les mortels percevaient la création qui devait être modifiée, et il s’efforça d’y parvenir en ouvrant leurs yeux et leurs oreilles au discernement de la vérité de l’être. Quand ses disciples lui demandèrent pourquoi il s’adressait aux gens au moyen de paraboles, il dit: « C’est... parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. » Mais il dit à ses disciples: « Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! » Matth. 13:13, 16.
Suivant les traces de notre Maître, la Science Chrétienne enseigne que la cause de toute maladie et de tout péché apparents est fondamentalement un concept erroné de la nature de l’homme et de l’univers, que la fausse éducation dépeint comme matériels et assujettis à un imposant déploiement de conditions restrictives et inharmonieuses. Cependant, l’homme et toute la création, ainsi que l’indique le premier chapitre de la Genèse et que l’explique l’exégèse développée dans Science et Santé Voir Science et Santé 502:21–519:7., sont l’œuvre d’un Dieu que Jésus définit comme Esprit Voir Jean 4:24.. Il s’ensuit qu’ils sont nécessairement spirituels, non matériels. Les Scientistes Chrétiens considèrent la matière et le mal comme illusoires, temporels, et ils affirment que de telles conceptions erronées de la substance doivent céder la place au penser juste. Finalement, la compréhension de la Vérité les détruit.
Qu’arrive-t-il quand la matérialité est détruite, lorsqu’elle fait place dans la conscience humaine à la spiritualité ? Il ne se crée jamais de vide quand l’humanité sort de la mortalité grâce au progrès spirituel. L’existence et l’identité individuelles continuent pour nous tous lorsque nous reconnaissons de plus en plus que la réalité s’élève au-dessus des concepts erronés de l’être réel. Nous commençons alors à nous percevoir, nous et l’univers où nous habitons, d’un point de vue quel-que peu rapproché de Dieu. Il devient clair que l’homme et l’univers, correctement compris, ont toujours été — et sont maintenant — exempts de toute prétention matérielle au mal et à la limitation.
En suivant l’exemple de Christ Jésus et en mettant en pratique ses enseignements dans notre existence quotidienne, nous pouvons nous libérer de toutes les croyances à la maladie. Il se peut que le monde décerne à un cas concret de ce genre de libération le titre de guérison chrétienne, et c’est ce que c’est. Mais en termes de métaphysique absolue, c’est le passage du sommeil de l’illusion de l’existence mortelle à la Science de l’être, à la prise de conscience de la vérité éternelle et harmonieuse de Dieu et de Son reflet parfait, l’homme.
