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Dieu, le langage et nous

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1986


Quand nous parlons des questions profondes de la vie, nous ne voulons pas être gênés par les mots. Nous voulons être sûrs d’être compris sur-le-champ, et pouvoir comprendre nous aussi de la même façon.

Cela vaut aussi bien pour notre relation avec Dieu que pour nos rapports humains. Lorsque nous avons besoin de guérison, ou de courage, ou d’espoir, nous souhaitons sentir que les mots ne font pas obstacle à notre compréhension. En quelque sorte, nous voulons être sûrs que nous parlons avec Dieu le même langage.

Quel est ce langage ? Qu’est-ce qui permet de saisir le plus profondément cette seule cause fondamentale appelée « Dieu » ? Mary Baker Eddy, qui, vers le milieu de sa vie, entreprit une recherche profonde pour mieux comprendre Dieu, appelait cela « le langage de l’Esprit ». Dans Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne, elle écrit: « Dieu est Esprit; c’est pourquoi la langue de l’Esprit doit être, et est, spirituelle. » Et elle dit dans le paragraphe suivant: « L’oreille n’a pas entendu, les lèvres n’ont pas parlé la langue pure de l’Esprit. » Science et Santé, p. 117.

Alors, comment comprendre Dieu ? D’après la Bible, et à en juger aussi probablement d’après nos moments d’inspiration la plus profonde, il est clair que les gens utilisent souvent des métaphores et des symboles pour exprimer un sens spirituel. Mais même ces moyens-là peuvent avoir leurs limites. La meilleure des métaphores ne fait que donner une petite idée de la nature de l’Esprit divin. Et parfois les termes humains ou les analogies comportent des associations d’idées qui peuvent induire en erreur, si on pousse une métaphore trop loin.

Par exemple, lorsque nous employons le mot « Roi » pour décrire Dieu comme le pouvoir dirigeant suprême, cela nous donne une bonne idée de Dieu gouvernant tout. Mais si nous voulons associer toutes les connotations de la royauté avec Dieu, nous pourrions être amenés à croire erronément que Dieu peut être distant, tyrannique et arbitraire, sans mentionner le sentiment que Dieu serait une personnalité masculine surhumaine.

Sommes-nous donc condamnés à essayer sans fin de briser la barrière du langage afin de comprendre Dieu ? Devons-nous nous attendre à ne recevoir que de brefs aperçus de la nature de Dieu, et à nous sentir la plupart du temps en état de rupture ? J’ai eu, il y a plusieurs années, une expérience qui m’a aidée à répondre à ces questions.

Depuis quelques mois, j’étais découragée devant la manière dont les choses se déroulaient dans l’organisation pour laquelle je travaillais alors. J’avais essayé de protester contre certaines décisions, j’avais essayé simplement de faire mon travail sans me soucier de rien, et j’avais essayé de prier. Mais je devenais de plus en plus irritée, non seulement à l’égard de la situation, mais aussi à l’égard de Dieu. J’éprouvais de l’amertume, parce que j’avais le sentiment d’être en train de perdre la lutte pour une juste cause. Plus d’une fois, je me suis dit sarcastiquement: « Il est bien évident que j’ai tort et qu’ils ont raison, puisque rien ne change lorsque je prie. Dieu veut sans doute qu’il en soit ainsi. » Mais ce « qu’il en soit ainsi » semblait néanmoins très injuste.

Rien d’étonnant alors à ce que j’aie commencé à me sentir coupée de Dieu. Ce sentiment se fit sentir dans mes relations avec ma famille et mes amis. J’étais irritable, susceptible, toujours prête à critiquer tout le monde. Mais je persistais à prier, non seulement au sujet de mon emploi, mais pour ce qui apparaissait comme une incapacité grandissante d’aimer.

Je me rappelle m’être assise, seule, un soir, la tête dans les mains, à pleurer tout en priant. A un moment donné, j’ai levé la tête, et mes yeux se sont posés sur ma Bible qui était sur la table devant moi. Je me suis sentie soudain submergée par l’amour que symbolisait la Bible. Elle ne symbolisait pas simplement des générations de gens aimant Dieu, elle représentait aussi l’amour maternel de Dieu, d’où affluaient les révélations de la bonté divine, nous abreuvant tendrement d’amour.

Au même moment, j’ai senti que je recevais l’ordre d’exprimer cet amour maternel. J’ai senti que Dieu, l’Amour divin, m’incitait à aimer. L’ordre d’aimer est venu de concert avec la compréhension d’une idée essentielle: tout en sachant que Dieu est Père-Mère et que comprendre ce fait est un aspect important de la découverte de Mary Baker Eddy et de sa contribution à la théologie, j’avais laissé « Père-Mère » devenir pour moi de simples mots.

Il était maintenant clair que, puisque Dieu est Père-Mère et puisqu’il n’y a pas d’autre Dieu, notre Père-Mère est en réalité la source de tout ce qui existe. Toute action, toute motivation, toute créativité et toute identité appartiennent à Dieu, l’Amour divin, et découlent de l’Amour. Il ne peut y avoir aucune action contraire qui puisse faire avorter ou pervertir l’action de l’Amour divin. Donc, toute activité bonne et réelle est soutenue et nourrie, elle repose sous le contrôle maternel de l’Amour.

Dieu, en tant que Père-Mère, signifiait à mes yeux que tout ce que Dieu crée doit être complet et réalisé. Et je voyais bien que dans la mesure où j’exprimerais plus l’amour maternel de Dieu, je reconnaîtrais et je vivrais davantage cette réalisation.

En allant à mon travail le lendemain, je partais d’une base complètement différente pour accomplir ma tâche. Je me sentais inspirée, raffermie, et disposée à aimer. Le progrès se fit graduellement, mais il était net. Je comprenais mieux les autres, même ceux avec qui je n’étais pas d’accord. J’étais en mesure de mieux déterminer ce qu’il y avait à faire et comment le faire. En outre, plusieurs des décisions qui m’avaient semblé injustes furent annulées par la suite. Et plusieurs des projets qui semblaient bloqués progressèrent harmonieusement.

J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir pour ce qui est d’aimer selon l’ordre reçu cette nuit-là. Mais ce que cette expérience m’a appris sur le langage de l’Esprit m’est très précieux.

Cette langue comprend tellement plus que des mots ! C’est la vérité qui transforme et guérit: elle vivifie, éclaire et guide. C’est la compréhension que donne l’Amour divin de son propre pouvoir et de sa propre présence. Le langage de l’Esprit est l’apparition de la toute-puissance de Dieu et de notre véritable perfection en tant que création de Dieu.

La raison pour laquelle nous ne sommes pas condamnés à être séparés de l’Esprit divin par la barrière de la langue, c’est que nous sommes en fait les enfants de l’Esprit. Et la langue de l’Esprit est en fait notre langue maternelle. Ainsi que le dit Paul: « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » Rom. 8:16.

La réponse à ma prière me vint dans les termes d’une exigence, celle d’exprimer dans une plus grande mesure ma vraie nature, de laisser ma vie témoigner de l’amour maternel de Dieu. Si je voulais mieux comprendre Dieu, il me fallait abandonner mon concept étroit de Dieu, et le concept étroit et erroné que j’étais coupée de Dieu. La réponse à ma prière vint aussi dans le fait de vivre le vrai, et non plus simplement de formuler le vrai en des mots.

C’est là peut-être ce que voulait dire Christ Jésus lorsqu’il déclara à la femme de Samarie: « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité. » Jean 4:24. Assurément, personne n’a illustré davantage la nature de l’Esprit que Jésus, dans sa vie et ses œuvres. Et sa vie, autant que ses paroles, était son message. Il montra que les réponses à nos questions viennent non sous forme d’abstractions théologiques, ni en termes théoriques, mais par des preuves tangibles du pouvoir de l’Amour divin.

Il n’est guère surprenant alors que la recherche persistante de Dieu menée par Mary Baker Eddy ait trouvé sa réponse dans une découverte du fait que le pouvoir de l’Amour est toujours disponible. Elle a vu que le Christ, le pouvoir vivant de l’Amour incarné par Jésus, est toujours avec nous. Ainsi, la guérison et la régénération spirituelles caractéristiques du christianisme primitif devaient-elles, pour ainsi dire, faire partie du langage du christianisme contemporain. Science et Santé explique: « La langue essentielle de Dieu est appelée dans le dernier chapitre de l’Évangile selon saint Marc la langue nouvelle, dont la signification spirituelle est acquise gràce aux “signes qui l’accompagnent”. » Science et Santé, p. 117.

La langue de l’Esprit est claire, compréhensible, fraîche, tendre. Elle s’exprime dans des vies transformées, dans la guérison du péché et de la maladie et dans des cœurs consacrés une nouvelle fois à la bonté, à la pureté et à l'amour. Ces vies attestent d’un fait fondamental: la vérité de notre relation ininterrompue avec Dieu.

Notre relation à Dieu n’est pas réellement celle d’un chercheur en train de chercher ou qui a trouvé ce qu’il ou elle cherchait. C’est la relation de cause à effet, de l’Esprit et de son image, de l’Amour et de son expression. La réponse aux questions les plus profondes de la vie se trouve dans cette relation. C’est une relation qui ne souffre aucune barrière, aucune aliénation, pas même la possibilité d’une panne. Les mots ne peuvent suffire à dire tout ce que cela signifie pour nous, mais notre vie le peut.

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