Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Comprendre l'infinité

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1986


Comprendre l’infinité, c’est bien plus qu'un exercice intellectuel. C'est en réalité une forme de traitement par la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce), qui apporte la guérison.

Simplement réfléchir à l'infinité peut déjà sembler très difficile, en raison, surtout, de notre croyance obstinément matérialiste et erronée en notre propre finitude. Renforcée par la vision prédominant dans le monde, cette suggestion voudrait nous convaincre que, puisque nous sommes limités, il en va de même pour tout le reste. Si nous acceptons la croyance à la finitude, nous courons le risque de perdre totalement ce sentiment profond et durable de la totalité de Dieu et de la présence curative du Christ, la Vérité infinie.

Christ Jésus comprit plus clairement que tout autre la totalité de Dieu. Il parlait de façon métaphorique de l'infinité, plutôt que de façon directe, lorsqu'il disait: « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. » Jean 14:2. Pourtant, sa compréhension de l'infinité constituait le fondement même de sa pensée, et sa compréhension du pouvoir de Dieu embrassant toute chose fut à la fois la cause et la substance des guérisons qu'il effectuait.

Pour nous, toutefois, une telle compréhension de l'infinité semble difficile au départ. Il y a trois types d'erreurs en particulier qui peuvent nous empêcher de mieux comprendre l'infinité. La première erreur, c'est d'entreprendre de penser à l'infinité en termes matériels. Nous tentons d'imaginer un système solaire, ou un grand nombre de systèmes solaires, composant un univers qui s'étend indéfiniment. Ou bien le sens profond des splendides métaphores de la Bible, si puissantes, à propos de l'infinité, nous échappe, tel le sens de l'expression décrivant les pensées de Dieu, « plus nombreuses que les grains de sable » Ps. 139:18., lorsque idées demeurent enracinées dans le domaine matériel. Nous pouvons toujours essayer de concevoir l'infini en terme d'espace, la chose est impossible, car l'espace lui-même est un concept à base physique.

Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, observe que l'infini est incorporel et n'est donc pas composé d'expériences sensorielles, n'a aucun lien avec celles-ci ni ne saurait être appréhendé à travers elles. Il doit être compris comme entièrement spirituel. Elle déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Dieu est Entendement, et Dieu est infini; donc tout est Entendement. » Science et Santé, p. 492.

Les limitations inhérentes au langage constituent un deuxième obstacle à la compréhension de l'infinité. Comme l'ont noté nombre de poètes et de philosophes, le langage est inadéquat à transmettre la vérité universelle ultime. Mary Baker Eddy fait à ce propos le commentaire suivant: « La principale difficulté pour transmettre correctement à la pensée humaine les enseignements de la Science divine réside dans le fait que, de même que toutes les autres langues, l'anglais est impropre à l'expression des conceptions et des propositions spirituelles, parce que, pour présenter des idées spirituelles, on est obligé de se servir de termes matériels. » Ibid., p. 349.

La difficulté tient à ce qu'il faut se faire une vision de la réalité qui transcende le langage par lequel nous nous efforçons de décrire cette réalité. Il nous faut apprendre à saisir la réalité infinie, que le mot « infinité » ne saurait contenir. En fait, la Science Chrétienne enseigne qu'on ne peut connaître effectivement cette réalité qu'au-dedans de la conscience spirituelle qui sait tout, qui embrasse tout, et qui est libérée des servitudes du temps, de l'espace et du langage.

Un autre obstacle qui nous gêne pour comprendre l'infinité provient d'une façon humaine de voir les choses, qui influence notre pensée. Sans nous en rendre compte, nous concevons parfois l'infini comme quelque chose qui serait séparé de nous. Mary Baker Eddy révèle cette erreur lorsqu'elle observe que l'homme réel « ne peut sortir de la distance focale de l'infinité » Écrits divers, p. 79.. Si nous devons un jour saisir ce qu'est l'infinité, il nous faudra donc remplacer le faux concept du moi par la compréhension de notre véritable identité. Quand nous le ferons, nous verrons qu'en réalité nous ne pensons pas à l'infinité depuis l'extérieur mais que nous percevons les choses de l'intérieur même de l'infinité.

On ne peut donc parvenir à se faire une idée de l'infinité par des métaphores d'ordre matériel, ou par le langage humain et le raisonnement analytique, mais seulement grâce à la conscience spirituelle directe, immédiate, pure et intuitive qui reconnaît que l'infinité constitue la seule réalité. Et pourquoi est-il si important de comprendre que l'infinité, et le fait que nous y sommes inclus, sont les seuls faits réels ? Parce que, à mesure que s'affermit notre compréhension de l'infinité, la conscience que nous avons de l'erreur, et son emprise illusoire sur nous s'affaiblissent inévitablement. Tandis que nous ressentons profondément que nous sommes inclus dans la totalité de Dieu, nous nous trouvons nécessairement en présence du Christ guérisseur, le reflet véritable de Dieu. Et nous retrouvons notre état parfait.

C'est ce qui est arrivé à un étudiant de la Science Chrétienne qui se trouvait dans une région rurale isolée et s'était senti subitement en proie à de mauvais pressentiments, à de la dépression, à la peur d'une désintégration de sa personnalité et à l'impression qu'il était au bord de l'effondrement sur le plan mental et émotionnel. Il téléphona alors à un praticien de la Science Chrétienne pour avoir de l'aide par la prière, et s'entendit conseiller d'étudier les diverses références à l'infinité dans les écrits de Mary Baker Eddy. Au premier abord, cela lui sembla une idée étrange, presque extravagante. Il était là, avec la sensation cauchemardesque d'être en train de se noyer, et on ne lui demandait rien d'autre que d'étudier l'infinité ! Malgré tout, il commença à chercher des références sur le sujet et à réfléchir à ce qu'il lisait.

Au début, aucun changement ne semblait se manifester dans la situation, mais il n'en poursuivit pas moins son travail. Alors, il commença peu à peu à entrevoir, à travers les nuages qui semblaient l'envelopper, des lueurs d'un état d'être, d'une réalité située au-delà de son angoisse. Il commença de voir que son impression de se désintégrer n'était pas aussi totale qu'il lui avait d'abord semblé. A mesure que ses pensées allaient en s'approfondissant et qu'elles prenaient de la hauteur, il lui venait des lueurs d'intelligence sur ce que la totalité « embrassant tout » veut vraiment dire. Cela ne pouvait se référer qu'à Dieu et aux qualités divines. Et si l’impression d’une désintégration du moi ne correspondait pas à des qualités divines, elle ne pouvait avoir aucune place dans l’infinité, car il ne saurait bien évidemment y avoir plus d'un infini. Et s'il n'y avait pas de place pour cela dans l'infini, il n'y en avait pas davantage dans son être réel, l'idée de Dieu. Il s'agissait simplement, en tout et pour tout, d'erreurs de la croyance humaine. C'est ainsi qu'heure après heure, jour après jour, à mesure que l'étude amenait une mise au point de plus en plus nette de ces idées, il devint apte à saisir avec davantage d’acuité le concept de la totalité de Dieu et le fait qu’il y était inclus. Il se rendit compte de la restauration de sa vraie conscience. Sa pensée égarée avait été corrigée, et il reconnaissait humblement qu’il était sain, étant l’homme créé par Dieu.

Qu’avait-il donc appris au juste qui puisse être utile à d’autres, lorsqu’ils ont à affronter la maladie, la pauvreté, ou la peine de la séparation ? Tout d’abord, il faut remarquer que, si l’infinité est à aborder à travers l’intuition, plutôt que la logique, les vérités qui en découlent ont par contre une logique rigoureuse, à laquelle il est impossible de se soustraire; elles en sont les corollaires nécessaires et porteurs de guérison.

Si Dieu est l’Entendement et si l’Entendement est infini, il s’ensuit forcément qu’il ne peut exister aucune présence opposée ou force contraire. Comme il est déclaré dans l’Ancien Testament au sujet de Dieu: « Je suis l’Éternel, et il n’y en a point d’autre. » Ésaïe 45:5. En d’autres termes, il ne saurait exister quelque chose de plus à ajouter à la totalité, car toute présence contraire aboutirait à un « royaume divisé contre lui-même » Matth. 12:25., un état qui est certainement impossible.

Il doit également s'ensuivre que l’homme, étant inclus dans l’infinité de l’Entendement, se trouve à jamais inséparable de sa source et doit donc refléter les qualités propres à cette totalité, des qualités telles que la perfection, l’harmonie, l’immortalité. Il ne saurait posséder une identité réelle qui soit en contradiction avec ces qualités, car rien n’existe en dehors de l’infini qui puisse constituer une identité séparée.

Ainsi, à mesure que notre pensée, se débarrassant de ce qui l’encombrait, s’élève de façon naturelle et spontanée à une prise de conscience plus claire de l’infinité, nous voyons qu’il ne peut exister de réalité contraire, que ce soit sous forme de séparation, de fragmentation, de discorde, de souffrance, de handicap, ou de quelque limitation que ce soit. Toute suggestion de l’existence de telles erreurs, ou croyance en elles, devra finalement se détacher de notre pensée qui s’élève. Nous en venons à avoir part à l’Entendement du Christ, cette altitude spirituelle qui permit à Christ Jésus de guérir tous ceux qui l’appelèrent à leur aide.

« Par ta lumière nous voyons la lumière » Ps. 36:10., dit la Bible. Et dans l’infinité de l’Entendement, tout ce que nous pouvons voir, c’est cette lumière qui enveloppe tout et qui ne prend jamais fin, car il n’y a là nulles ténèbres. Si nous ne parvenons pas, à notre stade actuel de compréhension, à maintenir de façon ininterrompue cette conscience de l’infini et du fait que nous sommes inclus dans l’infinité, nous avons à tout le moins la possibilité de parvenir momentanément à la clarté et à la totale simplicité qui transforment et apportent la guérison. Nous pouvons, à ces stades de conscience élevée et purifiée, en venir à saisir une grande et ultime vérité d’un grand soutien: ce qui existe réellement, c’est tout ce qui existe.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / janvier 1986

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.