« La science, ainsi qu'on le croit habituellement, nous aide à construire une image de la réalité objective — ce monde qui est là autour de nous. Avec l'introduction de la théorie des quanta, cette même réalité semble s'être écroulée, pour être remplacée par quelque chose de si révolutionnaire et de tellement bizarre que les conséquences n'en ont pas encore été proprement envisagées...
« Ces études montrent que la réalité, pour autant qu'elle ait un sens, n'est pas une propriété du monde extérieur en lui-même, mais se trouve intimement liée à notre perception du monde — à notre présence en tant qu'observateurs conscients. Plus que tout autre chose peut-être, c'est cette conclusion qui représente le plus grand impact de la révolution des quanta, car, contrairement à toutes les révolutions scientifiques précédentes, qui ont successivement détrôné l'homme du centre de la création pour le reléguer au rôle de simple spectateur du théâtre cosmique, la théorie des quanta réinstalle l'observateur au centre de la scène. De fait, certains savants éminents ont été jusqu'à déclarer que la théorie des quanta résout le mystère de l'esprit et de ses rapports avec le monde matériel, affirmant que l'admission de l'information dans la conscience de l'observateur constitue l'étape fondamentale nécessaire à l'établissement de la réalité. Poussée à ses limites, cette idée implique que l'univers n'acquiert une existence concrète que par suite de cette perception: il est créé par ses propres habitants !
« Que l'on accepte ou non ces idées paradoxales, la plupart des physiciens s'accordent à penser qu'au niveau atomique du moins, la matière reste dans un état d'irréalité en sursis d'animation, jusqu'à ce qu'une mesure ou une observation concrète en soit faite. »
Reproduit avec permission. Paul Davies est professeur de physique théorique à l'Université de Newcastle upon Tyne, en Angleterre. Son dernier livre est intitulé God and the New Physics [Dieu et la nouvelle physique] (Simon & Schuster, 1983).
Commentaires de la rédaction: Si nous ne sommes pas très versés dans les sciences physiques, et si nous ne sommes pas des lecteurs assidus d'ouvrages scientifiques de vulgarisation, de tels extraits peuvent faire l'effet de messages envoyés par un personnage de Lewis Carroll, dans Alice au pays des merveilles ! Le concept selon lequel la substance même dont les mortels sont censés être faits — protons, neutrons, quarks, et autres — existe « dans un état d'irréalité en sursis d'animation » jusqu'à ce que cela soit observé ou mesuré, ce concept, c'est le moins que l'on puisse dire, invite à la réflexion.
Mais l'une des choses les plus remarquables concernant ces développements de la physique, c'est qu'ils commencent à peine maintenant à attirer l'attention du public. Ils ne sont pas nouveaux, et pourtant ils semblent avoir été ignorés. Apparemment, la croyance à la matière « solide » et à un monde réel et objectif autour de nous, existant indépendamment de nous, est un préjugé profondément enraciné dans la pensée humaine. Mary Baker Eddy fit un jour cette remarque: « La première idolâtrie fut la foi dans la matière » (Science et Santé, p. 146).
A mesure que ce préjugé deviendra de plus en plus insoutenable du point de vue de la physique même, nous ne devrions pas être surpris de voir des changements dans la philosophie, la théologie, la religion — et dans la société elle-même — des changements encore plus révolutionnaires et d'une portée bien plus considérable que ceux que l'ancienne physique a instaurés.
Avis à nos lecteurs Nous espérons que « Réflexion » intéressera tant les nouveaux lecteurs du Héraut que les plus anciens. De temps en temps, nous publierons des extraits tirés de la presse, de certains livres et magazines. Nous les examinerons ensemble et parfois, nous publierons un commentaire des Rédacteurs; d'autres fois, nous vous laisserons en tirer vous-mêmes les conclusions. Le but de cette colonne est de nous aider à rester au courant des tendances, aussi bien positives que négatives, qui sont d'un intérêt particulier pour ceux qui croient qu'une prière active et une pensée à base spirituelle peuvent avoir un impact sur le monde.
