« La science, ainsi qu'on le croit habituellement, nous aide à construire une image de la réalité objective — ce monde qui est là autour de nous. Avec l'introduction de la théorie des quanta, cette même réalité semble s'être écroulée, pour être remplacée par quelque chose de si révolutionnaire et de tellement bizarre que les conséquences n'en ont pas encore été proprement envisagées...
« Ces études montrent que la réalité, pour autant qu'elle ait un sens, n'est pas une propriété du monde extérieur en lui-même, mais se trouve intimement liée à notre perception du monde — à notre présence en tant qu'observateurs conscients. Plus que tout autre chose peut-être, c'est cette conclusion qui représente le plus grand impact de la révolution des quanta, car, contrairement à toutes les révolutions scientifiques précédentes, qui ont successivement détrôné l'homme du centre de la création pour le reléguer au rôle de simple spectateur du théâtre cosmique, la théorie des quanta réinstalle l'observateur au centre de la scène. De fait, certains savants éminents ont été jusqu'à déclarer que la théorie des quanta résout le mystère de l'esprit et de ses rapports avec le monde matériel, affirmant que l'admission de l'information dans la conscience de l'observateur constitue l'étape fondamentale nécessaire à l'établissement de la réalité. Poussée à ses limites, cette idée implique que l'univers n'acquiert une existence concrète que par suite de cette perception: il est créé par ses propres habitants !
« Que l'on accepte ou non ces idées paradoxales, la plupart des physiciens s'accordent à penser qu'au niveau atomique du moins, la matière reste dans un état d'irréalité en sursis d'animation, jusqu'à ce qu'une mesure ou une observation concrète en soit faite. »
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