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Soyez indulgents avec votre nature humaine

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1984


La Science Chrétienne offre la rédemption totale, le progrès et la liberté. Elle ne vient pas pour condamner la personne humaine, mais pour l’éveiller aux possibilités infinies de la vie dans l’Esprit. Cette Science révèle notre véritable moi: puisqu’il reflète Dieu, l’homme idéal n’est pas moins sublime au niveau de ses actes et de son intelligence que son Créateur. En même temps, cette Science du Christ qui soutient la perfectibilité dévoile le caractère illégitime du péché, de la maladie et de la mort en nous indiquant comment nous libérer de la mortalité.

Avec ces merveilleuses perspectives qui s’ouvrent à lui, qu’est-ce qui peut empêcher un Scientiste Chrétien de mener une vie plus heureuse, plus riche, une vie toute empreinte de la vitalité de l’Ame et animée par l’Entendement véritable ? Il est des cas où un sentiment injustifié de culpabilité fait obstacle à la joie et au progrès spirituels. Plus précisément, il arrive à certains de se sentir souvent coupables d’être des humains: ils se sentent coupables d’éprouver des sentiments et des désirs humains parfaitement compréhensibles, coupables de trouver une certaine joie dans les occupations et les plaisirs légitimes de la vie. Pour une bonne part, cette autocondamnation provient de l’idée que la Science Chrétienne signifie être parfait dans l’humain, c’est-à-dire de l’idée que nous pourrions être à la fois image, ou ressemblance, divine et humaine.

Il y a là une tragique méprise sur ce qu’est réellement la Science Chrétienne ! Une telle erreur n’est rien moins que la tentative de l’entendement charnel de détourner la lettre de la Science absolue de son application juste pour crucifier l’être humain. Nous avons toujours la possibilité de nous libérer de cette croyance cruelle qui essaye de chasser toute joie de notre existence et de nous faire croire que vivre en Scientiste Chrétien n’est pas à notre portée.

Soyons réalistes. La perfection humaine est en elle-même impossible. Elle n’existe tout simplement pas. Le mot « humain », dans son acception la plus fréquente en Science Chrétienne, est un terme qui évoque la coexistence apparente, à la fois du bien et du mal, du vrai et du faux, du réel et de l’irréel. Donc le terme d’ « humain » ne décrit nullement un état réel de l’être ou de la conscience, fût-il « intermédiaire », ou « temporaire », et il ne faudrait pas le prendre dans ce sens. Il n’existe pas deux niveaux de réalité. Toute conscience, tout être réels sont divins et le demeurent éternellement. Ce fait est à la base de toute la pratique de la Science Chrétienne. A mesure que le divin est progressivement démontré comme étant la seule réalité, ce qu’on appelle la « conscience humaine » s’avère finalement une simple supposition dépourvue de réalité.

Ainsi, lorsqu’on le compare à l’homme parfait dont parle la Science Chrétienne, l’être humain « pèche » (au sens le plus large du mot) à travers chaque acte mortel puisque, dans l’absolu, tout ce qui n’est pas conscience et être parfaits constitue « techniquement » un péché. Comme Paul l’indique, « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » Rom. 3:23.. Le chrétien réaliste considère et accepte que cette phrase décrit effectivement la condition humaine.

Mais pour celui qui est réaliste, les choses ne s’arrêtent pas là. Car la Science Chrétienne mène à la rédemption et au progrès. Elle n’accepte pas plus la réalité apparente du mal qu’elle ne prétend écarter le sens humain des choses simplement en déclarant qu’il est « irréel », car même la prétention du mal à la réalité doit être reconnue et scientifiquement démentie. La conscience humaine, comme dans la parabole de Christ Jésus sur l’ivraie et le froment, doit être cultivée et la récolte ramassée, jusqu’à ce que toute l’ivraie soit détruite et le bon grain reconnu comme seule réalité. La Science Chrétienne a pour objectif et pour résultat de détruire cette ivraie (les croyances limitées et mauvaises) et de mettre en lumière la réalité représentée par le bon grain (la conscience de l’Esprit et de ses idées). Cette Science ne se détourne nullement de tout ce qui est authentiquement bon dans notre humanité, ni ne cherche à le détruire; car tout ce qui est réellement bon participe de la nature divine. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Mary Baker Eddy écrive: « Plus je comprends la nature humaine véritable, plus je vois qu’elle est impeccable, aussi ignorance du péché que l’est le parfait Créateur. » Unité du Bien, p. 49.

Lorsque nous discernons, grâce au sens spirituel, cette « nature humaine véritable », c’est que nous sommes en train de voir le bon grain présent dans la conscience, le réel sur le plan spirituel, sans péché ni élément matériel. Cela ne veut pas dire du tout que nous percevons une « spiritualisation de l’humain » ou au contraire une « humanisation de la perfection », ce qui serait une impossibilité car Dieu et Son image, l’homme, n’ont pas conscience de l’existence d’un état qui soit humain et qui inclue une connaissance du bien et du mal, de l’Esprit et de la matière. Comme le montrent le sens spirituel et la révélation, Dieu et l’homme ne connaissent que le réel, l’infini et le spirituel. Aussi, avec une compréhension croissante de la « nature humaine véritable », on discerne spirituellement le bon grain et on peut l’engranger, c’est-à-dire conserver tout ce qui se rapporte à Dieu et à Sa ressemblance.

C’est pourquoi la perfection humaine n’est pas notre but. Ce serait d’ailleurs un but impossible à atteindre. Il n’y a pas moyen de faire en sorte que l’ivraie et le bon grain se mélangent de façon harmonieuse, et il n’est pas non plus possible d’améliorer ou de spiritualiser l’ivraie. Quant à l’être réel — le bon grain — il est d’ores et déjà parfait. Ou plutôt, ce qu’on appelle « améliorer l’humain » correspond en fait à la destruction dans la conscience des éléments mortels, et à une compréhension de Dieu et de la vraie idée de l’être, qui est la seule réalité. Il ne s’agit pas d’améliorer quelque chose de réel. Comme l’explique Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Le muable et l’imparfait ne touchent jamais l’immuable et le parfait. L’inharmonieux et ce qui se détruit ne touchent jamais l’harmonieux et ce qui existe en soi. » Elle ajoute: « Ces qualités opposées sont l’ivraie et le froment, qui en réalité ne se mélangent jamais, bien que (aux yeux des mortels) ils croissent côte à côte jusqu’à la moisson; alors la Science sépare le froment de l’ivraie, grâce à la compréhension que Dieu est toujours présent et que l’homme reflète la ressemblance divine. » Science et Santé, p. 300.

Quel soulagement lorsqu’on se rend compte que se condamner pour avoir manqué de perfection humaine n’a aucun sens ! Le seul but susceptible d’être atteint, c’est la perfection divine démontrée. Le chrétien comprend que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ». Aussi devrions-nous avoir la plus grande patience et la plus vive compassion à l’égard de ce qui constitue l’humanité de chacun. Nous devons tous être sauvés de croyances et de pratiques pécheresses. Nous avons tous beaucoup à faire avant que notre vie témoigne de la plénitude de l’homme en Christ. Ce qui importe, c’est de s’appliquer résolument à détruire ce qui est faux (l’ivraie) et à mettre davantage en avant notre nature divine (le bon grain). Alors, nous n’aurons ni le temps ni l’envie de juger ou de condamner les autres, ou nous-mêmes, dans un esprit d’autosatisfaction. Si notre but n’est pas la perfection humaine, notre progrès moral et spirituel par contre est bien le but à rechercher. Et cette progression ne se fait qu’au prix d’un effort journalier pour prier et vivre toujours plus selon l’exemple du Christ et dans un esprit spirituellement inspiré.

L’attitude compatissante à observer à l’égard de notre nature humaine et de notre besoin d’être sauvés implique donc en contrepartie une attitude résolue et une honnêteté rigoureuse en ce qui concerne le péché. Il faut que le péché soit pris en considération pour ce qu’il est, et qu’il soit détruit. Nous ne devrions garder aucune illusion sur nos insuffisances, ou sur les fausses croyances et les caractéristiques de pensée dissemblables à Dieu que nous acceptons pour réelles et que nous nous attribuons. Le christianisme exige un réexamen de soi constant, et une immolation constante du moi, c’est-à-dire la destruction de cette ivraie dont notre croissance et notre sens spirituels nous indiquent qu’elle est prête à être brûlée au feu de la Vérité.

Du même coup, le bon grain que nous discernons comme notre « nature humaine véritable » devrait être protégé et enrichi par la Science Chrétienne, de sorte qu’il puisse se développer jusqu’à maturité. Alors, notre « moisson » quotidienne fera apparaître une manifestation toujours plus haute de la nature humaine, qui s’exprimera par une christianisation de notre caractère et une spiritualisation croissante qui apporte la guérison. Nous aimerons davantage la vie, nous nous intéresserons plus largement à toutes les choses qui sont bonnes et qui expriment l’Entendement et l’Ame, car Mary Baker Eddy nous dit: « Une connaissance de la Science de l’être développe les facultés et les possibilités latentes de l’homme. Elle donne plus d’étendue à l’atmosphère de la pensée, accordant aux mortels l’accès à des domaines plus larges et plus élevés. Elle élève le penseur à son élément natif de pénétration et de perspicacité. » Ibid., p. 128.

Si l’on a une perception plus claire de ce que sont réellement la Vie et sa manifestation, l’homme, la pensée voit tout naturellement s’élargir ses horizons. La Vie exprime toute activité et tout progrès à travers l’homme individuel et l’univers; ainsi nous devrions nous attendre à ce que la Science Chrétienne éveille en nous davantage d’appréciation pour tout ce qu’il y a de bon et de beau dans l’art, la musique, la danse, le théâtre, la littérature, la science, la nature, ou notre prochain, appréciation qui doit aller en s’approfondissant.

Il en va de même pour l’étendue de notre affectivité, qui doit s’amplifier à mesure que le sens spirituel révèle les profondeurs de l’Ame et de son reflet, l’homme. Combien nos affections gagnent en profondeur et en grandeur grâce à la Science Chrétienne ! Combien le cœur pénétré du Christ devient plus compatissant et plus compréhensif ! La joie sous toutes ses formes — de l’exubérance au contentement intérieur — ne devrait-elle pas s’exprimer en nous ? Car lorsqu’on voit quelles sont la prétention et la stupidité de l’entendement mortel, on ne peut s’empêcher de trouver un côté comique à la plupart des absurdités de l’existence et de la personnalité mortelles (en particulier celle que nous appelons la nôtre !).

Il y a bien entendu un élément profondément sérieux dans toute vie inspirée par le Christ. Tout être humain aspire au fond de soi, même si cela n’est pas toujours reconnu ou compris, à s’unir de façon pleinement consciente à Dieu et à mettre fin à tout chagrin et à toute idée de séparation. Le péché, la maladie, la pauvreté, la tyrannie, l’inhumanité — et on pourrait allonger cette triste liste indéfiniment — appellent à grands cris la guérison. Nous avons parfois le sentiment que notre conscience est un véritable champ d’ivraie, où ne poussent ici et là que quelques rares tiges de bon grain qui doivent lutter pour ne pas se laisser étouffer par les mauvaises herbes !

Ne perdons pas courage pour autant ! L’appel du Christ est adressé à chacun de nous — du pire criminel au meilleur des hommes — car en fait tous « sont privés de la gloire de Dieu ». L’influence exercée par le Christ sur notre existence n’est nullement fonction de l’opinion que nous pourrions avoir de nous-mêmes, ni de l’idée que nous avons des obligations incombant à un Scientiste Chrétien et de notre aptitude à y faire face. Si nous nous en remettons humblement à Dieu en Lui cédant, c’est Lui qui nous apportera les capacités et le pouvoir qui guérissent, grâce à l’idée vraie de Dieu et de l’homme. Il pourvoira le cœur affamé de cette compréhension individuelle qui l’élève. La grâce et l’amour infinis de Dieu sont effectivement suffisants, si nous sommes obéissants et si nous Lui faisons confiance sans réserve.

La Science Chrétienne exige le christianisme le plus pur tout en le rendant en même temps possible. Elle évangélise ce qu’on nomme la conscience humaine, cet apparent champ de bataille entre le réel et l’irréel. Mais nous ne devrions jamais perdre de vue que ce n’est qu’en Christ que nous sommes justifiés et sauvés, jamais en tant que mortels devenus parfaits, « spiritualisés ». C’est seulement en Christ, la vraie idée de l’être — le bon grain apparaissant dans la conscience humaine comme son identité spirituelle — que nous pouvons atteindre à la perfection et à la paix auxquelles nous aspirons. Ainsi donc, abandonnons tout jugement au Christ, au sens spirituel, plutôt que de le laisser au sens personnel. Comme Paul le dit: « Je ne me juge pas non plus moi-même, car je ne me sens coupable de rien; mais ce n’est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c’est le Seigneur. » I Cor. 4:3, 4.

Avec un réalisme chrétien de ce niveau à l’égard de notre nature humaine et du salut à obtenir, nous aurons infiniment plus de compassion et de patience envers nous-mêmes et envers les autres, tout en ne tolérant pas les prétentions du péché et du mal. Nous cesserons de nous juger tout le temps d’un point de vue humain pour apprendre à nous en remettre à Dieu pour le jugement. Son jugement sépare l’ivraie du bon grain, mais jamais ne condamne l’homme. Rien de ce qui est vraiment conforme au bien dans notre vie n’est jamais condamné. Aussi devonsnous nous réjouir de Son jugement qui est juste. Nous devons nous réjouir dans la liberté complète de Christ où toute entrave a disparu. Nous devons nous réjouir dans le Seigneur, notre Vie et notre Dieu. En Lui nous pouvons nous réjouir de toutes les activités bonnes et justes qui s’offrent à nous, dès maintenant et à perpétuité.

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