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La rédemption et la vraie valeur de l'homme

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1984


Pour la plupart d’entre nous qui tentons de nous frayer un chemin dans la jungle morale qui nous entoure, l’incident suivant n’aura peutêtre rien de surprenant.

Un étudiant force la porte des services administratifs de son université. Il réussit à mettre la main sur les originaux des sujets de ses prochains examens et les partage secrètement avec plusieurs de ses camarades. Mais il y a une fuite: un des étudiants raconte tout à ses parents. En privé, on informe alors le délinquant que s’il ne va pas lui-même confesser le délit au recteur, il sera dénoncé publiquement.

Que doit-il faire ? Avouer ? S’enfuir ? Attendre la dénonciation de son délit ?

Et à présent, toute l’affaire devient très traumatisante pour lui: angoisse, remords terribles, propre condamnation, désespoir l’envahissent. Il se décide finalement à voir le recteur. Le poids de son angoisse est bien pire que la sévérité de la réprimande et de la punition infligées.

Mais l’histoire n’est pas finie. La suite, c’est ce qui se passe dans la conscience de l’étudiant. Ne pas en parler dans ce contexte, ce serait omettre toute une dimension morale, dimension qui est essentielle dans la morale chrétienne:

La rédemption.

La discipline des systèmes d’éducation et de justice dans le monde occidental est depuis longtemps axée sur la notion de châtiment destiné à prévenir l’infraction à la loi. Toutefois, à ce jour, la punition en soi n’a encore jamais assuré la justice. La rédemption individuelle est la réponse aux pensées et aux actions mauvaises. Un besoin humain si profondément ressenti ne provient pas seulement de la culpabilité. Comme l’enseigne la Science Chrétienne, le besoin de rédemption découle de la reconnaissance de la valeur inhérente de l’homme. La valeur originelle de l’homme, le reflet parfait de Dieu, ne saurait être ternie. La rédemption et la réforme corrigent les croyances ou les actions erronées, en sorte que la pureté de l’homme puisse être vécue.

L’identité spirituelle de l’homme vu comme image et ressemblance de Dieu, l’Entendement divin, est le modèle impérissable de notre vie. Quelque dénaturée ou déformée qu’elle soit, cette véritable identité qui est la nôtre ne pourra jamais être ni dérobée ni perdue, puisque le modèle a son origine en l’Entendement et y demeure.

L’étudiant de notre histoire a commis un crime moral, mais il n’est pas inaccessible à la rédemption.

A la lumière chrétienne la plus pure, une infraction à la loi est méprisable, mais celui qui la commet ne l’est pas. Nul n’est jamais exclu de la rédemption — quelle que soit la prison où il se trouve.

Ce qu’il faut tout d’abord, c’est établir la distinction entre le délit et le délinquant. Dire que quelque chose est mal n’est pas dire quelqu’un est irrécupérable. De même, bien sûr, il ne faut jamais confondre le soutien apporté au coupable qui se réforme avec de l’indulgence à l’égard du délit. Il faut bien s’entendre là-dessus. Séparer le mal de celui qui l’a commis ne signifie pas que ce dernier ait carte blanche pour renouveler son méfait. Cela ne signifie pas non plus qu’une juste considération de la valeur spirituelle de l’homme puisse inclure le mépris des obligations morales.

Loin de là. Remplir ces obligations morales scientifiquement constitue une partie importante de la rédemption. Toutefois, il nous faut d’abord comprendre clairement ce que signifie être innocent aux yeux de Dieu, quoi que l’on ait fait. Nous devons savoir que notre identité spirituelle originelle n’a jamais été entachée d’erreur. Une profonde gratitude pour cette vérité est souvent ce qui déclenche une rédemption sincère.

Le désir fervent d’effacer le mal par la réforme jouit de l’autorité divine. Et il en va de même des efforts soutenus qu’accomplit celui qui est en probation pour garder son sens d’intégrité et de fidélité. Si l’impulsion divine est à l’origine de cette expiation pratique du mal, celle-ci — malgré toutes les fautes commises — agira en tant que loi morale dans la pensée de notre prochain tout comme dans la nôtre.

Une fois la faute morale corrigée et suivie de réforme spirituelle, le châtiment de la souffrance et le sens de culpabilité cessera. En fait, il s’agit de bien plus que de corriger. La véritable rédemption change radicalement notre vie.

Mais, au fond, direz-vous peut-être, qu’est-ce qui amène le pécheur à vouloir se réformer ? Qu’est-ce qui incite l’homme ou la femme vraiment repentants à vouloir prendre un nouveau départ ?

C’est la présence du Christ dans sa vie. Souvent le Christ vient à nous par le pardon scientifique, c’est-à-dire quand nous reconnaissons que le mal provient de l’entendement mortel et non de la manifestation individuelle de Dieu. Quelque désespérée que soit la situation, le Christ fait naître un nouvel espoir.

C’est l’entendement mortel qui fait le mal. Mais l’entendement mortel n’est ni votre entendement ni le mien. Il est toujours séparé de la nature véritable de celui qui se laisse leurrer par la suggestion mentale agressive de l’entendement mortel au point de commettre une faute. L’entendement mortel est séparé de la réalité — car il est lui-même une illusion.

Le péché dépouille l’individu du sens de sa valeur. La rédemption restaure ce sens que les déceptions, l’amertume, les erreurs et la culpabilité prétendent toutes lui avoir volé. En Science Chrétienne, cette restitution constitue le « pardon » ou la destruction du péché.

Grâce au sens spirituel, la rédemption apporte un plus haut sens de valeur, en sorte que la société, aussi bien l’individu, en sont bénis. Comme nous l’avons vu, la rédemption commence par un aperçu de l’amour inaltérable et infini que Dieu témoigne à Ses idées. Et l’espoir renaît avec cet aperçu auquel nous répondons ensuite par une vie purifiée et riche. Les paroles suivantes attestent le raisonnement qui lie l’idée de rédemption à celle du mérite: « Parce que tu as du prix à mes yeux, tu es honorable et je t’aime. » Ésaïe 43:4 (d’après la version King James).

Après avoir décidé de nous consacrer à donner la preuve de notre valeur, comment parviendrons-nous, spécifiquement, à cette rédemption à laquelle nous aspirons ?

Démontrer la vraie liberté en faisant acte de restitution représente un pas en avant, un pas d’une importance capitale. C’est plus qu’une simple compensation matérielle pour le mal qui a été fait. La restitution n’est pas le produit de la volonté humaine, comme si l’on se pliait à regret à quelque ordonnance judiciaire. Elle est plutôt la conséquence naturelle de cette impulsion divine qui fait de l’honneur et du service désintéressé une chose de beauté dans notre cœur.

Un jour, j’ai été amené à rencontrer un jeune homme d’affaires qui avait escroqué des milliers de dollars à certains de ses clients. Il avait été condamné à dix-huit mois avec sursis et obligé, pendant ce temps, à rembourser régulièrement, sur son propre salaire, tout ce qu’il avait volé. (Cette sentence judiciaire constituait une alternative intéressante à son emprisonnement.)

Il en avait ressenti tout d’abord beaucoup d’amertume, considérant que cette restitution n’était qu’un châtiment. Et puis, au fil de nos entretiens, il en vint à prendre conscience de la valeur spirituelle de l’homme. Et ce faisant, il vit qu’il y avait là l’occasion de démontrer certaines des qualités découlant de cette valeur spirituelle aux clients qu’il avait trompés. Toute sa manière de voir commença à changer. Il en vint à considérer que la punition était plutôt un châtiment constructif, et que ce châtiment était une discipline morale nécessaire — le tout étant l’occasion de faire ressortir dans sa vie la nature du Christ. Son sens de sa propre valeur fut peu à peu retrouvé et purifié. Il comprit que la beauté et la raison d’être demeuraient inséparables de l’honneur et du service désintéressé. C’est alors que sa rédemption, sa guérison commença à prendre forme.

Un grand nombre de récits de la Bible illustrent l’idée de la rédemption. Celle-ci occupait une place essentielle dans la vie et le ministère de Paul: ayant raconté au roi Agrippa comment il avait d’abord persécuté les chrétiens, il lui expliqua ensuite le déroulement de la rédemption qu’il avait connue lui-même et qui avait été marquée par la guérison. Voir Actes, chap. 26. Ailleurs dans la Bible, la rédemption a eu lieu pour une « femme pécheresse qui se trouvait dans la ville »: la rédemption se manifesta alors qu’elle s’agenouillait pour laver les pieds de Christ Jésus. Voir Luc 7:36–50. L’action, dans les deux cas, résultait d’un sens de valeur nouvellement découvert. La croyance qu’ils étaient rayés de la grâce de Dieu ne pouvait plus maintenant emprisonner l’ancien persécuteur et la femme autrefois prostituée.

Entrevoir une lueur de la véritable identité de l’homme est ce qui rend possible de telles expériences. Énonçant le message de Dieu à Israël, le prophète s’écria: « J’efface tes transgressions comme un nuage, et tes péchés comme une nuée; reviens à moi, car je t’ai racheté. » Ésaïe 44:22. Ici, le commandement de Dieu, « reviens à moi », exige de nous la restitution, et la régénération de notre vie.

Mais pouvons-nous avoir part, chaque jour, à une existence rédemptrice ? Pour pouvoir répondre par l’affirmative, il nous faut considérer l’idée la plus élevée du moi. Nous devons souvent nous rappeler que notre identité véritable est une avec notre valeur spirituelle actuelle. Jésus pria ainsi: « Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. » Jean 17:5. Nous aussi, nous avons toujours été avec le Père. De façon significative, Mary Baker Eddy écrit: « Tôt ou tard, la race humaine tout entière apprendra que dans la mesure où l’Ego immaculé de Dieu sera compris, la nature humaine sera rénovée; l’homme acquerra un moi plus élevé, dérivé de Dieu, et la rédemption du péché, de la maladie et de la mort sera établie, pour les mortels, sur des fondements éternels. » Unité du Bien, p. 6.

Grâce au Christ rédempteur, nous apprenons à vaincre le magnétisme animal. Nous y arrivons en particulier en acceptant de bon cœur de sacrificer un faux sens du moi ou de valeur. C’est-à-dire, en sacrifiant par exemple le prétendu niveau social auquel nous sommes parvenus grâce à des richesses acquises par des indélicatesses, un bonheur fondé sur le sensualisme ou encore une supériorité obtenue par la violence.

Pareil sacrifice de soi-même n’a rien à voir avec un renoncement à son identité ou individualité. Sacrifier le faux sens du moi, c’est faire un pas important en avant vers la compréhension que le Christ constitue notre identité véritable. C’est, pour employer une image biblique, transformer le serpent en un bâton. En d’autres termes, c’est discerner la pureté de notre identité réelle et sans tache, cachée aux yeux du monde, mais visible au sens spirituel.

Nous nous rendons compte, au cours du processus de rédemption, que l’impureté n’a jamais fait partie de notre véritable identité. Dans la mesure où disparaîtra de notre pensée la somme des croyances et des hypothèses du monde, nous découvrirons que notre transparence cachée et notre sens spirituel sont demeurés merveilleusement intacts.

A la page 115 de Science et Santé, notre Leader, Mary Baker Eddy, énumère dans sa « Traduction scientifique de l’entendement mortel » les qualités qui constituent la véritable moralité. C’est par la chaleur de notre humanité que nous éliminons la cupidité; c’est par la puissance de notre honnêteté que nous effaçons l’imposture qui déforme notre vision réelle du prochain; c’est avec la pureté de notre affection inconditionnelle que nous débarrassons notre pensée des suggestions agressives mises en avant par un sensualisme débridé; et c’est avec la spontanéité de notre compassion que nous éteignons la violence de la haine partout où elle voudrait atteindre notre existence.

Voilà donc notre activité rédemptrice de chaque jour. Pareille action morale fait de nous des transparents toujours plus lumineux jusqu’à ce que nous atteignions le point où la vue du paysage nous fera oublier la fenêtre ! Dans la pensée et la vie conformes au Christ, la démonstration scientifique et la vraie rédemption chrétienne sont inséparables. L’expérience baptismale de la rédemption, c’est la puissance purificatrice de la réforme — de la repentance, de la restitution et de la régénération.

Rien de cela n’arrive sans une lutte véritable. Aujourd’hui la nécessité de purifier continuellement nos mobiles est plus impérieuse que jamais. Nul souvenir de l’ancien opprobre ne saurait assombrir la beauté et la joie spirituelles qu’apporte la régénération. Songez à ce que dit notre Leader: « Les rachetés devraient être plus heureux que les élus. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 229.

Revenons pour un moment aux difficultés de notre étudiant du début. En fait, c’est une histoire en deux temps: il y a tout d’abord ce qui s’est passé entre l’effraction et l’expulsion, et dans un deuxième temps, la période allant de l’expulsion à la réforme et au renouveau moral. Au regard de sa croissance et de ses progrès, ce que ce jeune apprit en se réformant fut une leçon des plus précieuses.

Nos institutions éducatives et correctionnelles ont encore un long chemin à parcourir avant que leurs règlements reflètent une compréhension de la place essentielle qui devait revenir à la rédemption dans notre civilisation chrétienne. Nombreux sont les cœurs où brûle ardemment la flamme d’un besoin intuitif réel de rédemption, de réhabilitation et de démonstration d’une valeur spirituelle sans tache.

Oui, notre rédemption implique une lutte pour se laver de tout péché. Oui, la rédemption implique la joie, la joie qui guérit. Non seulement la joie d’échapper au péché ou le sens d’une victoire morale implicite, mais le simple bonheur qu’apportent le renoncement de soi, le sens de la valeur retrouvée — cette valeur qui est déjà écrite « dans les cieux ». On peut trouver cette joie, extraordinairement tangible, dans des paroles de Mary Baker Eddy telles que celles-ci: « Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car ainsi l’Amour divin rachète votre corps de la maladie, votre être de la sensualité, votre âme des sens, votre vie de la mort. » Ibid., p. 139.

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